Event : La ruche s'étend.

Tu soupires, prenant une nouvelle gorgée de ton verre de champagne. Tu es légèrement agacé et tu n'arrives pas à profiter du moment présent. Tu repenses à la veille, quand tu t'es disputé avec Cleo. Certes, c'est de ta faute, ça, tu peux l'admettre, mais tu penses qu'elle a aussi sa part de responsabilités. Cette manière dont elle a dit, avec beaucoup de légèreté, qu'on avait encore cru qu'elle était en couple avec Ziggy... Comme si c'était une blague. Pourtant, cela arrive un peu trop souvent à ton goût et tu en es de plus en plus agacé. Tu sais que c'est la jalousie qui a eu raison de toi, mais tu te dis aussi qu'elle n'est pas là pour rien. Tu essayes de te changer les esprits, portant ton regard sur la foule, espérant croiser quelqu'un que tu connaisses. Et là, au milieu de tout le monde se dresse une silhouette que tu reconnaîtras, même les yeux fermés. Astrea. Tu hésites à aller lui parler, ce n'est peut-être pas une bonne idée. Mais tu ne peux pas non plus l'ignorer. Ça ne serait pas poli. Tu t'approches d'elle, te retenant de glisser une main dans son dos pour lui indiquer ta présence. A la place, tu arrives à ses côtés.

- Salut Astrea. Comment vas-tu ? Tu es aussi venu profiter de la course ?

Tu es presque trop habituée à ce genre d’événements maintenant, presque comme par automatisme tu prends une gorgée de la coupe de mimosa que l’on t’a tendu au buffet. A croire que rajouter du jus d’orange dans du champagne rend ça plus légitime a consommer en pleine journée en plein soleil. Tu attrapes une autre coupe que tu apportes a Alma avec un sourire. Au moins tu passes la journée avec elle. Même si les courses ne sont pas la chose la plus passionnante à tes yeux, la présence de ta meilleure amie a le mérite de rendre les choses plus amusantes. Critiquer les tenues des gens présents et classer les jockey en fonction de qui a le plus joli postérieur dans son pantalon d’équitation avec Alma, sont des activités ayant le mérite d’être divertissantes.

« -Le Jockey numéro sept a vraiment de super fesses dans son pantalon, dommages que le critère principale de ce sport c’est d’avoir arrêté sa croissance en dessous du mètre soixante dix » tu rigoles en adressant un coucou a l’un des sportifs qui vous adresse un immense sourire, prête a suggérer à ton amie de se trouver quelqu’un dans le beau gratin de Whitebridge. Tu t’apprêtes à suggérer d’aller voir les chevaux de plus près quand on t’interpelle. La voix ne trompe pas, et tu te mords la lèvre avant de te retourner, devinant déjà le sourire ‘ravie’ de ton ami de l’arrivée inopiné de ce qu’Alma aime le plus au monde : les ragots et les drames.

« -Oh Jessie.. salut… » Tu préfères éviter le regard de ton ami, Alma ne l’aime pas particulièrement mais le potentiel commérage qui en résultera doit déjà l’enchanter. « -Oui, on peut dire ça. C’est mon agence qui a été demandé pour distribuer les récompenses aux jockey a la fin des courses. Je ne travaille pas, mais on a toutes été invitées. » Tu avales une gorgée de ta coupe, prête a prétendre aller en chercher une autre avec ton amie pour t’échapper de la rencontre gênante mais au moment de te tourner cette dernière agite la main en te faisant comprendre part des gestes que vous vous retrouverez plus tard. « -Et toi ? Tu es venue ici pour le loisir ? Le travail ? » Tes yeux se perdent un peu sur la foule, tu n’as pas mentionné une après midi romantique mais ça ne t’étonnerait pas. Tout le beau monde est réunit et la copine de Jessie en fait partie.

@Jessie Allen  @Alma Beqiri

Une Alma qui ne participait pas aux événements sociaux de Whitebridge n'existait pas. La course hippique était maintenant une tradition pour la brune. Dès son plus jeune âge, elle s'y rendait avec ses parents, avant de peu à peu y aller avec ses amies et notamment Astrea. C'est d'ailleurs avec cette dernière qu'elle se trouvait actuellement. Verre de mimosa à la main, lunettes de soleil sur le nez, elle regardait les gens passer, essayant de trouver qui aurait le couvre-chef le plus laid. Elle manqua de cracher le contenu du verre qu'elle venait de boire lorsque son amie prit la parole. Elle regarda le jockey dont elle parlait, descendant un peu ses lunettes pour mieux le mater. "C'est vrai qu'elles donnent envie de croquer dedans." dit-elle avec un sourire en coin. "Quant à sa taille... Peut-être qu'il en a plus dans le pantalon !" Une des choses qu'elle adorait avec Astrea, c'est qu'elle pouvait dire toutes les idioties qui lui passaient par la tête, sans qu'on vienne lui faire la leçon.

Elle allait reprendre la parole, mais quelqu'un s'immisça entre les deux. Très rapidement, Alma comprit la situation et se retint de glousser. Elle était très au courant pour la relation entre Jessie et Astrea. Elle n'appréciait pas vraiment le jeune homme, pour la manière dont il s'était comporté avec son amie, et hésita à l'envoyer sur les roses. Mais elle savait aussi quand elle devait se taire et laisser le mannequin gérer toute seule. Et elle devait l'avouer, cela ferait quelque chose à commérer avec Astrea après. Alors, elle se contenta de sortir un "Je vais vous laisser..." Avant de s'éclipser. Elle avait hâte de revoir son amie après pour qu'elle lui fasse un retour.

En attendant... Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir bien faire ?

Soledad avait vraiment besoin de thunes. L'argent qu'elle se faisait avec les ménages l'aidait à tenir le mois, mais à chaque fois, c'était juste. Alors dès que l'occasion se présentait, elle faisait des heures supplémentaires ou prenait d'autres postes. C'est comme ça qu'elle s'est retrouvée à la course hippique, à tenir l'un des stands de boisson de l'événement. Ça la faisait chier, elle n'avait pas envie d'être là, mais bon... Il fallait bien se faire violence pour avoir un peu d'oseille.

Cet événement ne faisait que renforcer une impression que Soledad ne connaissait trop bien. La différence entre les habitants de Red Hawk et Whitebridge. Elle voyait ces derniers dans leurs plus belles tenues de créateurs, un verre de champagne à la main, les commandant comme si cela était de l'eau alors qu'un simple verre coutait déjà deux pintes. Et dire que cette année les habitants de Red Hawk étaient conviés... Elle ne comprenait pas la démarche... A part pour exhiber ce qu'ils ne pouvaient pas se permettre. Tout cela était ridicule et Soledad avait hâte de que cette journée se termine.

Tu n'avais pas vu l'amie d'Astrea avec elle, mais tu as le sentiment de couper une conversation importante. En tout cas, la demoiselle qui était avec la brune décide de vous laisser, non sans te lancer un regard meurtrier au passage. Tu fais comme si de rien n'était, gardant un sourire sur ton visage. Tu questionnes Astrea sur sa venue à la course et cette dernière n'utilise que quelques mots pour te l'expliquer.

- Oh je vois ! C'est sympa...

Tu essayes d'avoir l'air naturel, mais tu sens malgré tout qu'il existe encore une petite gêne entre vous deux. Mais tu te dis qu'à force de conversation, cela finira par disparaitre. Tu l'espères. Et tu ne sais même pas pourquoi tu veux ça... A ton tour de parler de ta venue. Tu secoues la tête à la question sur le travail.

- Non, je suis venu pour le plaisir. C'est une tradition familiale... Enfin, c'était.

Car des Allen, tu es le seul qui est venu. Ta soeur tourne pour un film à Los Angeles et tes parents sont en vacances. Pourtant, quand tu étais petit, c'était un vrai rituel. Vous ne manquiez jamais une seule course. Mais plus vous avez vieilli et moins les traditions avaient de l'importance.

- Mais s'il existait un film sur la course hippique, je ne sais pas si je voudrais le voir...

J'étais là, assise sur les gradins de l'hippodrome, forcée de regarder une course de chevaux qui ne m'intéressait pas du tout. Mes parents étaient persuadés que cela me plairait, mais je m'ennuyais à mourir. Je sentais que j'allais finir par m'endormir si je continuais à regarder ces chevaux courir en rond.

Alors, j'ai commencé à boire. J'ai pris un verre de champagne, puis un autre, et j'ai bu rapidement. J'ai enchainé les verres, sous le regard furieux de mon père. J'ai bien compris qu'il voulait que j'arrête, mais j'ai continué à boire. Il me dit que ce n'est pas comme ça qu'il m'a élévé. Blague sur lui, ce n'est pas lui qui m'a élevé, c'était la nounou. Et de toute manière, je suis bien trop vieille pour qu'il me dise quoi faire.

Je ne savais pas combien de temps j'avais été assise là, mais je me suis retrouvée à devoir aller aux toilettes. Alors je me lève, titubant car l'alcool alourdit mes pas et je finis par bousculer quelqu'un sur mon chemin. "Maaaais. Fais attention !" dis-je d'une voix trainante.

Dire que tu te sentais mal à l’aise aurait été un euphémisme. Tu ne savais plus où te mettre, comme si d’un coup tu prenais pleine conscience de ton propre corps ne sachant plus quoi en faire. Tes doigts trituraient nerveusement la coupe de champagne cherchant un moyen de garder ta contenance. Toi qui était toujours si pleine d’assurance et sur de toi, les tentatives de Jessie pour établir un contact entre vous parvenais à te faire perdre toute ta contenance.

La conversation tentait d’être légère, douce, mais il y avait toujours ce malaise entre vous. Tu redoutais un peu , sans l’avouer, l’apparition importune de la petite amie. « -Ça me rappelle le film que tu m’as fait regarder sur le cheval de guerre » un petit rire vint traverser tes lèvres tout de suite suivit d’un profond sentiment de nostalgie. Ça aurait été métier de dire que Jessie et toi ce n’était que purement physique car quand tu songeais à lui c’était surtout pour les soirées passées devant la télévision chez l’un ou l’autre à regarder des films que tu n’avais jamais vu ou prit le temps de voir. Quand tu pensais à lui c’était avec la nostalgie de ces moments qui avaient représentées une réelle pose loin de la vie à cent à l’heure qu’était celle des influenceurs. Jessie comprenait que l’on ait pas envie de sortir de chez soi de peur de croiser un photographe, l’envie de rester juste chez soi à mener une vie des plus normales. « - C’était chouette… nos soirées ciné.. » un petit pincement au coeur tirailla le tien.

« -Tu t’y connais en courses ? Je suis une novice et l’agence nous offre des paris. Tu as des conseils ? » Après tout, la conversation n’était pas si désagréable , une fois la gène pasée.

@Jessie Allen

Tu essayes de te la jouer détendu, mais il y a toujours ce petit malaise présent. Tu te dis qu'à force de conversation, ce sentiment disparaitra. Tu hoches la tête, entendant Astrea mentionner un film que vous aviez vu ensemble.

- Oui, Cheval de Guerre de Spielberg. En même temps, il pourrait rendre captivant mêle le plus ennuyant des sujets.

Tu as un petit rire à ces mots, en écho à celui d'Astrea. Tu te demanderais ce que donnerait un film de Spielberg sur un sujet peu commun pour un film... Comme par exemple le tricot. Mais en tout cas, tu apprécies le fait de rire avec la brune, sans que cela soit gênant... Avant la dernière phrase de cette dernière.

- Ouais... C'était sympa.

Tu évites son regard, tu ne sais pas où te mettre. Des soirées films, il aurait pu en avoir des tas d'autres si tu n'avais pas coupé les ponts du jour au lendemain. Puis mentionner cela, alors que tu es avec Cleo, tu as l'impression de ne pas être honnête avec ta petite amie. Mais tu ne peux pas nier que ces soirées en compagnie d'Astrea étaient vraiment agréables. Tu en serais presque nostalgique. Tu préfères le nouveau sujet, lorsque la mannequin te demande des conseils sur les courses hippiques.

- Hmmm, mon père m'a toujours conseillé d'aller discuter avec les écuries, pour savoir comment se sentait les chevaux aujourd'hui. Je sais par exemple que Idéal du Gazeau n'était pas en forme aujourd'hui, alors que c'est un des favoris.

Les clients arrivaient les uns après les autres et Soledad les servait machinalement. Quand elle avait un temps mort, elle laissa sa tête tombée sur son coude, déjà fatiguée. Elle était impressionnée par le nombre de verres à champagne qui partaient comme des petits pains. Elle trouvait qu'il était assez tôt pour commencer à boire. Mais bon, les riches adoraient mettre du jus d'orange avec et appeler ça un "mimosa", essayant de noyer le fait d'être alcoolique. En tout cas, actuellement, elle n'aurait pas été contre en piquer un dans les réserves, ce qui l'aurait aidé à mieux faire passer la journée.

Un client arriva, demanda une eau pétillante. Soledad alla au frigo, lui sortir une bouteille, dont elle versa une petite quantité dans un verre. Ordre du boss. Il fallait déjà ouvrir la bouteille pour que le client ne la refuse pas. "Voilà, ça fait dix dollars." Ouais, dix dollars pour une putain d'eau pétillante. Mais bon, quand on était riche, on s'en foutait des prix.

Tu sais pas trop pour quels raisons tu tentes de maintenir cette conversation avec Jessie. Ce serait presque plus simple finalement de dire que tu vas aller regarder les écuries seule ou même retrouver Alma qui doit sans doute trainer quelque part, une coupe de champagne ou un mimosa en main offert par quelques badauds du coin. Tu ne te fais pas réellement de soucis pour ta meilleure amie, tu sais qu'elle n'auras pas de mal à se trouver une nouvelle compagnie pour palier à ta présence. Etrangement, alors que tu pourrais filer, éviter une discussion dérangeante avec Jessie, tu y trouves une certaine aisance. Contre toute attente. Tu as envie de prolonger ce moment un peu hors du temps, comme tout le spectacle qu'offre cette rencontre entre les deux villes. Demain , tout le monde retournera à son petit univers et les bourgeois et les classes populaires ne se mêleront plus. Comme ton univers et celui de Jessie. Demain, il retournera tenir la main de sa petite amie et toi tu feras semblant que tout cette histoire ne t'atteins pas. Tu te contentes de sourire, terminant un peu trop vite sans doute la coupe que tu tiens à la main, volant ces quelques instants qui disparaitrons dans quelques heures.

« -Tu accepterais de m’accompagner, je ne suis pas une experte en condition physique qu’équidés. » Cette idée était sans doute stupide, une excuse bidon pour passer un peu plus de temps avec le jeune homme. Tu lui adressa un sourire, posant ta coupe sur le bord de l’un des plateaux d’un serveur ondulant entre les invités et les curieux.

—-

Tu te laissa porter entre les écuries, cherchant du coin de l’oeil les jockeys et les chevaux mais l’atmosphère en se rapprochant des boxes n’avait rien de semblable à celle près du champ de course. Plus lourde, plus pesante, plus oppressante. Comme si, à quelques mètres seulement de la foule, se jouait un tout autre scénario. « -Tu es sur qu’on a le droit d’être là ? » Ton regard se perdit sur Jessie quelques secondes, tentant de chercher une réponses , sachant cependant qu’il n’avait pas plus de réponses que toi. Pourtant, vous sembliez si peu à votre place. Des cris de panique commencèrent à fuser un peu plus loin. Un brouhaha violent de cri et de panique qui envahirent tes oreilles si brusquement que tu reculas dans un réflexe de protection, agrippant le bras de Jessie sous la surprise des événements qui semblaient prendre de l’ampleur bien trop vite.

@Jessie Allen

Tu proposes à Astrea d'aller faire un tour du côté des écuries. Une vieille astuce que ton père t'a donnée pour en savoir plus sur la forme des chevaux. Mais tu es plus étonné par la proposition de la brune. Est-ce que tu devrais l'accompagner.

- Hmmm...

Tu hésites, tu ne sais pas si c'est une bonne idée... Les langues pourraient se délier, des paparazzis trainent dans le coin et Cleo se ferait de fausses idées si ça remonte à ses oreilles. Est-ce qu'elle aurait des raisons de se mettre en colère, si c'était le cas ? Non, absolument pas, il ne se passerait rien entre Astrea et toi... Alors pourquoi es-tu si tiraillé ? Comme si tu faisais une bêtise ? Le sourire d'Astrea arrive à te convaincre et tu es surpris de savoir que tu n'arrives pas à refuser sa proposition.

- Pourquoi pas ! Allons-y !

***

Et voilà, dix minutes plus tard, vous étiez dans les écuries. Tu as un petit rire quand la brune s'inquiète sur votre présence ici.

- Ne t'en fais pas... De toute manière, que pourraient-ils nous dire ?

Tu vois mal un vigile arriver et vous faire des reproches alors que vous vous êtes faufilés ici. Tu te dis aussi qu'ils ont déjà assez de travail avec les habitants de Red Hawk qui participent à l'événement... Et tu ne crois pas si bien dire. Car à peine cette pensée s'est matérialisée dans ton esprit que tu as l'impression qu'un mouvement de foule se forme. Instinctivement, tu protèges Astrea à tes côtés, la barrant de ton bras pour qu'on ne s'approche pas d'elle. Tes sourcils se froncent. Tu t'adresses à un jockey à vos côtés.

- Vous savez ce qui se passe ?

Mais ce dernier secoue la tête, semblant aussi perdu que vous. Très vite des mots commencent à se faire entendre, mort, drogue, red hawk... Il ne faut pas longtemps pour comprendre que l'événement a été gâché.

- On devrait peut-être déguerpir d'ici au plus vite...

Tu t'accroches à Astrea, ayant peur de la perdre au milieu de la foule qui commence à se disperser dans tous les sens.

Le foule se faisait de plus en plus pressante autour d’eux, comme animée par la pression ambiante. Astrea sentit son coeur battre un peu plus fort, comme si son corps avant comprit bien avant elle tout ce qui était en train de se passer. Le bras de Jessie se voulait protecteur devant elle, comme une barrière pour que personne ne l’approche et la panique en elle ne faisait qu’augmenter. Que se passait-il dans cet endroit à la fin ? Les gens semblaient préoccupés, ils ressemblaient a des nués d’insectes paniqués. Ses mains cherchèrent le bras de Jessie alors que la foule, autour d’eux devenait de plus en plus compacte. Les curieux, les inquiets, tout le monde semblait se précipiter dans tous les sens, certains cherchant la fuite, d’autres simplement a assouvir leur curiosité. Une femme murmura, assez près pour qu’Astrea puisse entendre. Quelqu’un était mort…

« -Allons nous en oui.. » souffla-t-elle a Jessie, pressée de s’éloigner au plus vite du mouvement de foule qui menaçait. Un homme la bouscula, entraînant dans son silage sa femme en robe de cocktail qui tenait elle même la main de deux adolescentes. Se main lâcha celle du jeune homme; entrainée avec eux dans la panique. Elle remua l’air à la recherche de la poigne du jeune homme mais la chaleur de ses doigts n’effleurait pas sa paume. « -Je.. Jes.. » une autre personne la percuta avant qu’elle ait eut le temps de regarder où était le journaliste. Comment avait-on pu les séparer aussi rapidement. « -Jessie ? » Appela-t-elle mais le brouhaha de la foule se faisait plus dense, plus bourdonnant dans ses oreilles. Il ne l’entendrait jamais. Elle appela une nouvelle fois alors qu’un groupe la fit basculer de nouveau , ces derniers allant a contre courant du flot des fuyards.

Astrea essaya de se hisser sur la pointe des pieds pour tenter de retrouver le jeune homme. Son coeur palpitant a cent à l’heure dans sa poitrine. « -JE.. » un coup atterrit dans son estomac, la pliant en deux dans un gémissement plaintif. La jeune femme s’effondra au sol sous la douleur, la vision troublée par la douleur. Astrea tenta de se recroqueviller mais la foule ne cessait de la bousculer, butant dans son corps étendu sur le sol, tenant avec peine de se relever.

Maintenant qu'Alma était seule, elle se demandait ce qu'elle pouvait faire. Parier ? Même si c'était le but des courses hippiques, elle n'était pas là pour ça. Alma était plutôt venue pour pavaner, montrer à quel point elle était magnifique dans sa tenue du jour, faire plein de photos pour Instagram, mais surtout pour faire sa commère. Malheureusement, elle venait de perdre sa partenaire de jeu. Même si c'était pour une bonne raison... Elle l'espérait. En tout cas, elle ne manquerait pas de rejoindre Astrea pour lui demander ce que Jessie lui voulait. Elle allait les avoir ses ragots.

Elle sirotait son mimosa, regardant les chevaux qui arrivaient sur la ligne de départ. C'est marrant, elle avait l'impression qu'il en manquait un. Elle n'en fit pas cas, mais elle avait l'impression que des murmures commencèrent à monter dans le public. Puis, il y avait des mouvements de foules. Alma se fit bousculer. Elle râla, se disant que les gens étaient bien malpolis. Mais quand elle vit l'air de panique sur la plupart des visages. Elle se dit que quelque chose n'allait pas. La situation avait vite dégénérer. Il fallait qu'elle parte d'ici au plus vite. Et retrouver Astrea !

L'ambiance a changé du tout au tout. Tu ressens à la fois de la colère et de la frustration. Pendant des années, il n'y avait jamais eu aucun souci à la course hippique. Il fallait que la seule fois où les habitants de Red Hawk soient invités et c'était la panique. Tu n'avais pas envie de confirmer les clichés sur eux mais... Il fallait bien avouer qu'ils tendaient le bâton pour se faire battre. Ayant peur de perdre Astrea dans les mouvements de foule, tu t'approches d'elle pour la prendre par le bras, mais tu n'as pas été assez rapide. Quelqu'un s'immisce entre vous et tu la perds.

- Merde...

Tu tends ta main, essayant d'aggriper celle de la brune, mais la distance entre vous ne fait que s'agrandir. Puis, elle disparait de ton champ de vision. Tu regardes partout autour de toi, aucun signe d'Astrea. Ton cœur s'emballe, craignant le pire. Alors tu joues des épaules, allant à contre courant et essayant d'aller là où tu l'a vu pour la dernière fois. Ton sang ne fait qu'un tour dans tes veines quand tu la vois sur le sol.

- Astrea ! Mais merde, poussez-vous !

Tu te précipites à ses côtés. Les gens continuent de passer à côté d'elle, l'écrasant parfois. Alors, tu la prends dans tes bras, faisant rempart avec ton corps, essayant de ne pas trop la serrer pour ne pas lui faire mal. Même si, tu as eu la peur de ta vie. Tu ne sais pas pourquoi, mais pendant quelques secondes l'idée de la perdre était inconcevable à tes yeux. Tu la regardes, essayant d'être rassurant... Elle doit être terrifiée.

- C'est bon, je suis là. Je ne te lâche plus maintenant... Tu peux te lever ?

Elle s'était attendu à avoir une réaction de la part du type. Il n'avait pas les caractéristiques d'un richou de Whitebridge, alors bien évidemment que c'était indécent de payer 10$ pour une putain de bouteille d'eau. Mais, ce n'était pas à elle de recevoir les commentaires, elle faisait juste son boulot. "Ouais, c'est ça. Elle est en or et tu peux même te la foutre au cul." dit-elle sur un ton acerbe. Elle empoche rapidement le billet avant d'avoir une nouvelle réflexion. Surtout en raison des doux mots qu'elle vient de dire. Elle haussa tout de même les épaules, rajoutant C'pas moi qui fait les prix..."

Elle ramassa quelques verres qui avaient été déposés sur le comptoir, les plaçant dans une bassine remplie d'eau. Elle remarqua que le client qu'elle venait de servir était en train de la regarder. Un problème ?" Elle détestait quand on la fixait. Quand c'était le cas, elle avait l'impression que des paires d'yeux parcouraient son corps de haut de en bas. Ça la mettait mal à l'aise. Elle eut un petit rictus quand le client lui demanda s'il s'ennuyait. T'imagines même pas, p'tain."

Ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle vit qu'il commençait à avoir de l'agitation. Putain... On ne pouvait jamais avoir la paix... La réaction du client fut pour le moins incongrue. Et avant qu'elle n'eut le temps de dire ouf, le jeune homme avait jeté sa bouteille d'eau. Mais p'tain t'es taré !" Ouais, ok, les remarques de l'autre con de Whitebridge lui valait bien un coup bien placé, mais il n'y avait pas à être aussi sanguin. C'est quoi c'bordel ?"

Elle haussa un sourcil, alors que le jeune homme continuait à l'observer. Ça la gonflait. Elle détestait être dévisagée de la sorte. Non pas qu'elle soit timide, elle trouvait juste cela intrusif. Elle fronça les sourcils en l'entendant dire qu'il aimait bien ses pommettes. "Mes pommettes ?" Instinctivement, elle y porta sa main. C'est la première fois qu'elle entendait cela. "Sont bizarres tes compliments..." Enfin, si ça en était bien un. Si ça se trouve, il se foutait de sa gueule. Si c'était vraiment le cas, il tâterait de son poing !

Elle n'eut pas le temps d'en savoir plus. Quelqu'un était venu pour les agresser. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle ne voulait pas le savoir... La seule chose qui l'intéressait, c'était de ne pas être dans les histoires. Même si l'ambiance avait sérieusement dégénéré. "Bah casse-toi alors." dit-elle, toujours aussi peu aimable. Mais ce n'était pas une mauvaise idée... Il valait mieux se tourner de là avant d'être prise dans le mouvement de foule ou se retrouver au milieu d'une bagarre.

Elle allait partir, quand un gars essaya de l'attraper. Elle eut le temps de faire un écart et le jeune homme à la bouteille d'eau le rattrapa. Elle grimaça en le voyant tordre le bras de son agresseur. "J'aurais pu m'débrouiller seule..." Comme à chaque fois, dès qu'on l'aidait, Soledad le refusait. Elle s'évertuait à faire les choses par elle-même, même lorsqu'elle était en difficulté. Sans un mot de plus, elle passa devant lui, ignorant la main qu'il lui tendait. Chieuse ? Totalement, mais elle l'assumait. Et pour couronner le tout, elle se tourna vers lui, adressant un regard et disant avec culot "C'est à toi d'bouger. Tu comptes rester camper ?"

Les pas des gens menaçaient de l’écraser , elle évita un pieds une première fois, mais un coup de chaussure vint frapper sa joue, ses bras, tout son corps qu’elle tentait de protéger de toutes les façons possible. Les gens paniqués ne prenaient même plus la peine de l’éviter et elle se perdait dans la nuée des jambes qui l’entouraient. Elle aurait voulu hurler mais le cri resta bloquer dans sa poitrine alors que la panique elle grandissait en elle. Tambourinant de plus ne plus fort dans sa poitrine, son coeur menaçait de s’en aller. Elle se mit a trembler, terrorisée, se sentant comme ces enfants perdus dans les centres commerciaux. Elle tremble , au bord des larmes avant que las coups cesse, que des bras protecteurs l’enserre et qu’une présence, qu’elle pourrait reconnaitre entre toutes la réchauffe doucement. Elle reconnait le parfum du journaliste, avant même qu’il ne lui parle. Elle se sent minuscule être ses bras. « -Oui… » elle souffle quand elle réalise qu’enfin on les évite, que la foule se déchire autour d’eux lui permettant de se relever. Elle abandonne ses chaussures, consciente de ne pas pouvoir marcher bien loin en talons. Elle attrape la main de Jessie, la serrant dans la sienne comme un phare auquel on s’accroche, comme une bouée au milieu de la tempête.

Ses yeux se perdent dans la foule, dans les regards paniqués et terrorisés. Elle cherche des yeux ses amies mannequins invitées elles aussi, celles qui travaillaient aujourd’hui, sont elles à l’abris ? Et elle pense a Alma, sa meilleure amie, perdue dans la foule ou rentrée ? « -Jessie.. attends… » elle s’arrête dans la cohue, malgré la douleur à sa joue, malgré son corps douloureux qui se couvriras sans doute de bleus demain. « -Mon amie.. » elle souffle, elle doit la retrouver. « -Je.. On doit la trouver.. » sa voix tremble, autant que son corps et sa main dans celle du jeune homme. « -Et si.. si elle était dans la foule ou.. » sa voix tremble plus encore, la panique gagnant tout son être peu à peu. Elle ne sait même plus ce qui conviendrait de faire. Heureusement, elle constate qu’elle tient encore son sac, qu’elle ne l’a pas lâché malgré les évènement, qu’elle s’est accrochée à son portable. « - Je… je dois.. la trouver.. »


@Jessie Allen  @Alma Beqiri

Ton coeur s'est emballé quand tu as cru perdre Astrea. Tu t'en voudrais si quelque chose lui arrivait. Mais tu l'as rapidement retrouvée, et tu la recouvres de tes bras. Tu grimaces quand tu remarques que son beau visage est tuméfié. Tes sourcils se plient, inquiet, alors que tu écartes ses cheveux.

- Ça va aller ?

Tu la soutiens pour l'aider à se relever, tenant fermement sa main dans la tienne. Il est hors de question que tu la laisses partir à nouveau. Tu mènes, poussant les gens devant vous pour vous frayer un passage. Tu gardes aussi un oeil sur Astrea, espérant qu'elle ne se fasse pas bousculer par la cohue. Tu sens qu'on tire sur ton bras. Astrea s'est arrêtée. Tu l'entends s'inquiéter pour son amie. Tu comprends totalement sa crainte, mais tu sais aussi que vous ne pouvez pas rester ici ou rebrousser chemin.

- Ne t'en fais pas Astrea. Je suis sûr qu'elle a réussi à se mettre à l'abri.

Tu n'aimes pas la voir toute tremblante de la sorte. Tu la prends à nouveau dans tes bras, l'enlançant et lui montrant toute ta compassion à travers cette étreinte. Tu veux la rassurer du mieux que tu peux.

- Est-ce que tu veux essayer de l'appeler ?