A elephant in the room. » Allie #1

A elephant in the room @Allie Lee et Soledad ; lundi 17 octobre. C'est souriante et pleine de motivation que Soledad se leva pour aller travailler... C'est faux ! Comme à son habitude, la brune grommela en entendant son réveil sonna et martela son portable pour que la sonnerie s'éteigne. Elle ramena sa couette au-dessus de sa tête, elle ne voulait pas quitter le cocon réconfortant qu'était son lit. C'était sans compter sur Mafalda, qui ,elle, était ponctuelle. La jeune chienne glissa sa truffe sous les couvertures pour la coller sur le visage de sa maitresse. "Oui, c'est bon. J'arrive." La brune s'étira tout en poussant un bâillement, elle arriva enfin à quitter son lit. Machinalement, elle fit sa routine quotidienne : nourrir Mafalda, avant de faire de même pour elle, faire sa toilette, s'habiller... Bref, toujours les mêmes habitudes, rien de nouveau sous le soleil, same old same old, la vie de Soledad était tristement routinière. Un dernier regard à l'heure, il était temps pour elle de partir travailler.

Si elle regardait son programme, ce matin, elle devait aller chez Allie Lee. Après quelques minutes de transports en commun, elle y était. La brune commença ses taches manuellement. Elle savait ce qu'elle avait à faire et elle ne voulait pas perdre de temps. En temps normal, elle mettait des écouteurs en même temps qu'elle travaillait, la musique l'aidait à se concentrer sur sa tâche. Mais pour l'instant, elle préférait le silence. Il faut dire que la veille, elle avait fait la fête, sans penser aux conséquences. Aujourd'hui, elle avait l'impression d'avoir un marteau-piqueur dans le crâne et le moindre petit bruit était un nouveau coup.

Soledad continua sa liste de tâche, pensant ensuite au bureau. Elle n'avait pas fait attention que ce dernier était déjà occupé. A vrai dire, elle pensait être seule dans la villa. Cependant, en entendant, clairement, les mots "Comment se passe au niveau de la drogue ?" , elle releva la tête. Plusieurs personnes, dont mademoiselle Lee, la regardèrent étonnés. Apparemment, ils ne s'attendaient pas à la voir non plus. "Joder ! J’veux dire... Pardon, j’n'ai rien vu, ni entendu." Elle referma aussitôt la porte, espérant être passée inaperçue... Mouais. Ils n’étaient pas débiles, elle non plus et clairement, elle avait entendu quelque chose qu'il ne fallait pas. Comme si sa vie n'était pas déjà assez merdique comme ça, elle avait le sentiment que ça n'allait pas s'arranger.

code by solosands

Être (bientôt) à la tête de la mafia tout en menant une double vie demandait énormément de temps. Alors pour les tâches les plus importantes de la vie quotidienne, Allie avait embauché une femme de ménage pour s’occuper de la villa. Elle avait les moyens de le faire et très peu de temps pour nettoyer autant de surface. Elle avait parfois un sourire et une parole gentille pour cette jeune femme, gardant les apparences jusqu’à sa propre maison. Pourtant, ce jour-là, elle avait clairement merdé. Les réunions se faisaient en général quand Allie savait qu’il n’y aurait pas d’oreille indiscrète dans la maison, mais quelque chose s’était passé au niveau de la vente de drogue et elle avait dû faire venir tout le petit monde d’urgence. Oubliant qu’une personne civile se trouvait ici.
Allie foudroyant des yeux un de ses sous-fifres, prête à lui sauter à la gorge si celui-ci venait à dire le moindre mot de travers.

- Comment ça se passe au niveau de la drogue ?

Un bafouillement du principal concerné puis un moment de long silence. Tout le monde venait de poser son regard sur la jeune fille qui venait d’entrer dans le bureau. La jeune femme s’excusa et disparut derrière la porte. Les regards se tournèrent tous vers Allie qui n’avait pas quitté la porte des yeux.

- Tu veux qu’on s’en occupe ? C’est une gamine, ça prendra pas longtemps…

Allie leva la main pour indiquer qu’il ferait mieux de la fermer. Elle se leva et le bruit de ses hauts talons résonna dans toute la pièce. Elle allait s’en charger elle-même de la gamine…
Elle n’eut pas à chercher la jeune femme bine longtemps. La maison était grande, mais le temps qu’elle avait laissé entre la sortie de Soledad et sa propre sortie du bureau n’avait pas permis de fuir. Elle s’approcha de sa jeune femme de ménage, un sourire aux lèvres plus menaçant que rassurant. Allie n’était pas bien grande, mais elle n’avait pas besoin de ça pour impressionner.

- Soledad, c’est ça ? Je ne sais pas ce que tu as entendu dans ce bureau, mais je pense que c’est déjà beaucoup trop pour quelqu’un comme toi.

Allie avait gardé une certaine distance entre elles, les mains dans le dos et le regard pétillant. Elle hésitait, devait-elle faire en sorte que la jeune femme ne parle jamais ? Ou bien lui mettre juste un coup de pression pour que jamais elle n’ose ? Elle ne savait pas ce qu’elle allait choisir pour le moment.

A elephant in the room @Allie Lee et Soledad ; lundi 17 octobre. Soledad faisait les cent pas dans le salon, réfléchissant à ce qu'elle venait de voir. Elle ne connaissait pas beaucoup Allie, mais l'image qu'elle avait d'elle était celle de la ménagère parfaite. Elle la voyait, sonner chez les nouveaux voisins, avec un panier rempli de muffins faits maisons, le tablier plein de faire et un sourire Colgate. Cela prouvait bien que tout cela n'était que d'apparence et que les habitants de Whitebridge étaient tous pourris jusqu'à la moelle. Elle serra les dents, essayant d'avaler sa rancœur. Ce n'était pas le moment de faire un scandale. Elle venait d'interrompre une réunion sur un trafic de drogue, elle était dans la merde. Il fallait qu'elle réfléchisse comment se sortir de ce bourbier.

Allie arriva dans le salon, et Soledad n'aimait pas le sourire qu'elle afficha. Il ne lui inspirait pas confiance. L'espagnole fit mine de travailler ardemment, essuyant la même tache imaginaire sur l'étagère pour la vingtième fois. Un magnifique jeu d'acteur. Qui ne dupa pas son employeur, qui, en quelques mots, la menaça. Soledad soupira avant de poser son chiffon. "J'ai rien entendu..." dit-elle simplement, évitant de croiser le regard d'Allie. Elle inspira avant de reprendre "Et si c'était l'cas, j'sais fermer ma gueule..." Elle espérait que la brune comprenne que ce n'étaient pas des paroles en l'air et qu'elle serait muette comme une tombe. De toute manière, à qui pouvait-elle en parler ? Elle ne connaissait personne à Whitebridge, et elle se disait que ça n'intéresserait pas les habitants de Red Hawk. Ils s'en foutaient de savoir qui était à la tête du trafic, du moment qu'ils avaient leur drogue. "J'vais pas être un problème." Elle se risqua à regarder Allie, montrant sa détermination dans son regard. Comment prouver à une chef de gang qu'on ne dirait rien ? Elle ne savait pas si seul sa parole allait suffir.

code by solosands