TW - Braquage à l'Italienne ~ Moon

Comme tous les mois elle devait se déplacer à la banque, non pas qu'elle ne pouvait le faire sur son téléphone via son application, mais elle avait toujours aimé aller rendre visite à ces gens qui travaillent dur. Ce mois-ci ne faisait pas exception.
Une fois de plus la jeune femme aller virer de l'argent sur le compte de sa petite sœur et faire le point avec l'état de ses finances et ses comptes. Vêtue plutôt sobrement d'une petite robe verte d'eau, elle passe les portes, salut d'un signe poli de la tête les employés et se dirige vers la petite zone d'attente.
Shu Lian avait rendez-vous mais comme toujours, elle était arrivée en avance, ne sait-on jamais qu'il ait finit son précédent rendez-vous avec un peu d'avance. Puis ce n'était pas poli d'arriver en retard.

Tout en profitant pour venir se tenir informer des dernières tendances sur les réseaux sociaux, l'ancienne chanteuse observe d'un œil curieux toutes ces autres personnes qui avaient aussi à faire ici. Il y avait bien du monde, plutôt étrange comparé à d'ordinaire à cette même heure. Rangeant son téléphone dans son sac à main, elle se lève et alors qu'elle allait se renseigner auprès d'un membre du personnel des ombres fondent dans le bâtiment en beuglant des ordres et surtout en brandissant des armes à feu.

Peur et panique.

Ce ne sont pas les cris et la dangerosité de la situation qui la rendent blême et immobile. Shu Lian est tétanisée devant ces machines de mort. Déjà que depuis qu'elle vivait avec Nathaniel en collocation chez lui elle devait composer avec dans une moindre mesure, les savoir probablement chargées et sans la sécurité la terrorise.

Les individus sont masqués.

Elle ne cherche même pas à résister ni à observer si ces personnes avaient un quelconque signe distinctif et ressemble plus à une poupée de chiffon qu'on traîne avec les autres regroupés dans le hall en cercle.
Elle est poussée au sol et son épaule heurte celle d'un jeune homme. « D... Désolée... » balbutie-t-elle tant bien que mal avant de relever une main contre sa poitrine, le poing serré, pour ne pas céder à la panique la plus totale. Pourvus que personne ne joue au héros. Au pire ça sera quoi ? La banque aura des soucis avec ses liquidités... mais mieux vaut ça qu'un mort non ?

Elle n'écoute pas, enfin si, disons plutôt qu'elle n'entend pas, si bien que, quand l'un des gangsters passe dans les rangs avec un sac pour ramasser tous les objets de valeurs et qu'il lui demande de retirer ses bijoux pour les mettre dans le sac, elle reste sans bouger et l'énerve. « Hey ma p'tite dame, t'as pas bien compris c'qui s'passe je crois. Tu mets tout dans l'sac sinon j'fais un joli p'tit trou dans ta tête. » Il pointe le canon de son arme sur son front, de quoi la rendre plus pâle. Agacé qu'elle ne réagisse pas il lève une main pour la gifler...

Elle ne réalisait pas ou ne le voulait pas. C'était horrible. Elle qu'on avait toujours écarté de tout ce qui aurait pu de près ou de loin la blesser ne serait-ce que de manière minime, la voilà confronter à la dure réalité.
Shu Lian n'a vraiment pas entendu ni même vue l'homme qui la menace et qui réclame ses biens. Elle ne fait pas plus attention à celui qui prend sa défense pour elle ne saurait trop quelle raison. De la gentillesse probablement.

Pourtant. Le contact de la main sur son épaule la fait sursauter, papillonner vivement des cils et tourner lentement la tête, le teint toujours blême, vers le jeune homme. Donner à qui quoi ? Perdue, elle tourne sa tête de l'autre côté et voit en face d'elle un type masqué. Heureusement, le jeune homme continue de parler. Mourir pour des bijoux ? Ha !
Elle se hâte de retirer ses boucles d'oreilles, sa montre, son bracelet, sa bague et donne jusqu'à son sac à main avec tout dedans. « Bah tu vois quand tu veux ma mignonne. » Beurk. Elle a envie de vomir. Non mais pour qui il se prend à lui dire des choses comme ça ?

Tout doucement alors que le type continue de faire le tour de leurs otages, elle repose ses yeux sur celui qu'elle avait bousculé et qui l'a tout de même sauvé sans nul doute. « Merci.... j'étais... juste tétanisée. » Mais elle fronce les sourcils. Les armes à feu ça fou la trouille, et clairement, elle était morte de peur. Pourtant, ils ne pouvaient pas rester comme ça, et elle ne pouvait pas risquer de perdre ses papiers.
Shu Lian ne savait pas quand la police serait là, ni si elle réussirait à attraper ces malfrats. Elle n'était pas une héroïne non plus.

Alors qu'elle réfléchissait à un possible plan, quelqu'un de visiblement plus paniqué qu'elle se lève et commence à courir vers la porte. « Non ! » Crie-t-elle un peu tard. En même temps que sa voix une détonation et le corps de la personne tombe au sol dans un bruit sourd. Dans son dos un trou et sur le sol le rouge commençait lentement à se répandre. « Y'en a d'autre qui ont envie de jouer les fuyards ? » Devant une telle démonstration, l'atmosphère était plus tendue que jamais. Le type qui a tirer se fait tout de même engueuler. Visiblement les victimes c'étaient pas prévu dans leurs plans. « Faudrait pas que la police les loupe... » murmure-t-elle pour elle-même. D'ailleurs au loin les forces de l'ordre avaient été alerté et commençaient leur approche silencieuse.

« Hey ! Messieurs les braqueurs ? Je... j'ai super envie de pipi... s'il vous plaît ? » Elle n'avait aucune suite à donner à ça et les types se regardent bêtement. Shu Lian en profite pour parler tout bas à son jeune sauveur « Shu Lian, c'est mon nom. J'aimerais que vous m'accompagniez. » A deux, ils trouveront peut-être un truc et surtout, toute seule, elle n'en mènerait pas large. « Est-ce que mon petit frère peut m'accompagner ? Je... vous me faites un peu peur j'avoue. » Un jolie rouge sur ses joues. Elle remerciera ses années de scènes pour jouer la comédie de la fille pas farouche et cacher sa peur irrationnelle derrière un peu de candeur. « Mouai... on vous a à l'oeil et faites vite. Je vous suis. » Il leur fait signe avec son arme pour les faire aller au petit coin.

Un murmure pour un autre alors qu’un plan sans réflexion avait été initié de la part de la tête de la brunette. « Moi non plus je veux pas mourir. » Bah non quoi. Elle a encore la vie devant elle et surtout, elle veut profiter depuis qu’elle a raccroché. Mais là franchement s’éloigner du troupeau ne pourrait que lui faire du bien.
Alors qu’elle écoute attentivement le jeune garçon et qu’ils avancent maintenant vers les toilettes, elle inspire lentement pour tenter de se calmer et observer. Les toilettes c’était, selon elle, l’endroit le plus sûr de ce bâtiment. Shu Lian ne se permettrait pas de mettre celui qui lui a clairement sauvé la mise  en danger non plus. Pas délibérément en tout cas.

Non, rester là bas c’était… elle aurait pu faire une folie comme le pauvre type sous la panique qui est mort devant eux. Préférant ne pas y penser, elle sursaute aux mots de leur agresseur et le regarde rapidement. « Oui ça va… j’y vais... » Leur braqueur était un homme. Et surtout, ils étaient plutôt bien isolé ici. Shu Lian était morte de trouille et non elle ne voulait pas faire de connerie mais « Vous… voulez pas m’aider à... » elle le regarde comme une biche avec un soupçon de tentation « … me soulager ? » L’arme lui fait tellement peur. Mais son mal aise jouera en faveur de sa comédie. Ses doigts s’agitent entre eux et son regard touche vite le sol. L’air est presque irrespirable mais Moon peut sentir que le canon de l’arme quitte sa nuque.
« OK bébé, par contre ton frangin il bouge pas de là. Bouge un peu. » Qu’il lui dit en le poussant vers le radiateur pour l’y attacher avec les moyens du bords : sa ceinture de pantalon avant de pousser la brunette dans l’une des étroites cabines.

Ca ne durera pas longtemps. Pas plus que le temps nécessaire pour que lui s’asseye sur la cuvette fermée, son arme à feu rangé dans son pantalon à l’arrière et ses mains sur les hanches de la chinoise. Elle aura pu mettre ses mains autour du visage du braqueur. Une chance, c’étaient des vieilles toilettes. Le bruit de la tête du type contre la céramique de la cuvette est sec. Non mais franchement, il a vraiment cru qu’elle avait envie de faire ça, là, maintenant ? « Beurk beurk beurk... » marmonne-t-elle avant d’attraper l’arme à feu et la jeter dans la cuvette tout en laissant le type là pour libérer Moon rapidement. « Vous avez un téléphone sur vous ? » Ses mains tremblent et vraiment elle est à deux doigts de tomber dans les vapes, blanche comme un cachet d’aspirine. « Faut… faut peut-être l’attacher… ? » Bon, elle s’était accroupi et la voilà les fesses par terre toute tremblante et le regard un peu vitreux.