Painting is poetry that is seen rather than felt | Ft. Rael

Painting is poetry that is seen rather than felt

Il faisait beau, et aujourd’hui tu ne bossait pas, alors quoi de mieux que de profiter de ce temps là pour aller peindre quelques aquarelles. T’avais sorti tout ton matériel que tu avais mis dans un sac, tu avais ensuite attrapé la laisse de ton chien, t’avais rapidement passé un coup par la fenêtre pour voir si moon et sun étaient là et tu leurs avaient dit que tu allais te balader et qu’ils pouvaient venir s’ils le souhaitaient. Tu sors direction le parc et tu t’installe à l’ombre d’un arbre avec ton chien. Tu relèves la tête car un oiseau te tourne autour, aujourd’hui, c’est Sun qui a décidé de t’accompagner. Elle se pose sur l’arbre au-dessus de toi et tu commences à peindre. T’es dans ton monde, la musique dans tes air pods, cachée par ta chevelure -blonde en ce moment-. Tu peind le lac et les fleurs qui l'entourent. Tu sursautes quand tu entends une voix étouffée et qu’une silhouette se dessine à tes côtés en train d’observer ce que tu fais. Tu retire un de tes écouteurs et tu cligne des yeux plusieurs fois en le regardant le temps que la surprise passe, mais la panique elle reste. Ton chien qui s’était posé contre l’arbre à quelques mètres de là te rejoint calmement et s’assoit entre toi et l’homme. Tes animaux sentent quand tu stresses et Sun vient également se poser un peu plus loin. Autant ton chien n’irait pas faire de mal à qui que ce soit, sauf si vraiment tu étais en danger, Sun quant à elle… C’est une autre histoire, tout comme son amoureux elle est très protectrice.

“Hum… Vous avez dit quelque chose??”

Que tu demandes doucement et d’un air pas très assuré. Pourquoi est-ce qu’il venait te parler? Tu ne dérangerais personne à peindre à l’ombre d’un arbre! S’il voulait aller se faire un foot ou de l’ultimate frisbee, qu’il aille plus loin, t’étais arrivé là avant!

Painting is poetry that is seen rather than felt

T'aimes pas particulièrement qu'on te dérange quand tu peinds. Ça a toujours été ton moyen de te couper du monde. Un monde qui m'est clairement pas fait pour toi, si tu le pouvais tu irais vivre dansun ghibli. La vérité c'est que tu n'aimes pas qu'on te dérange tout cours. Pourtant quelqu'un vient te deranger. Tu retire un de tes écouteurs et tu l'entends te complimenter sur ta peinture et tu souris timidement. Au moins ton chien te rejoins pour te soutenir et Sun se pose pas loin.

"Merci…c'est gentil…"

Tu caresse ton samoyed, ça te relaxe un peu. Ça arrive de temps en temps que les gens te complimentent sur tes peinture ou parfois sur tes tatouages. Tu devrais être habitué, mais ça te gênes toujours autant. T'as l'impression de ne pas être à ta place. Au moins il n'a pas l'air d'être un relou qui essaie de te faire dégager de ton spot.

"Hum… si… si ça vous interesse je vends mes peintures et mes aquarelles!"

Que tu dis d'une petite voix timide. Tu vends egalement les dessin que tu fais sur tablette. T'es jamais très à l'aise avec le fait de parler de vendre ton art. Probablement parce que certains te font des reflexions mal placées en te disant que les prix sont trop élevés ou alors que ce ne sont "que" des dessins et qu'ils pourraient faire la même chose. Parce que c'est vrai que tu t'es reveillé un matin en sachant peindre, dessiner et tatouer. Les gens ont du mal à comprendre que les compétences artistique que tu as tu les as developpées au cours d'années de travail et de persévérence que tu continue de les entretenir et les enrichir.

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La critique t'es habitué, et tu sais de qui tu dois l’écouter et de qui tu dois l’ignorer. Dans tous les cas, ça t’affecte moins maintenant, après une école d’art, on s'endurcit un peu là dessus. C’est pas comme si tes profs étaient des tendres à l’époque. C’est un monde de sauvage, et sans Carla, tu n’aurais probablement pas survécu. Quoique, tu étais dans ton coin comme toujours et tu ignorais le reste du monde.

“C’est hum…” Comment ne pas te répéter? “Aimable de votre part.”

T’avais l’impression d’écrire un mail. Il va te prendre pour un aristo à parler comme si tu écrivais un mail pro. Tu peux pas être comme tout le monde est parler normalement? T’aurais du dire autre chose, sympas, plaisant… Non pas plaisant ça aurait sonné bizarre aussi… Bref. Tu te retrouves à lui dire que tu vends ce que tu fais… Si ça se trouve il va te prendre pour un opportuniste. Finalement il te questionne sur l’endroit où tu les vends. Il était intéressé??? Pour de vrai??? En général, les gens intéressés par ton art sont ceux qui te découvrent à la boutique ou sur le net.

“Oh euh… J’ai un site, et j’prend des commissions via insta aussi… Et je vends dans des galeries locales ou directement à ma boutique pas loin…”

Tu dis ça en pointant du pouce le centre ville de Whitebridge. Entre quelques exemples de tatouage, tu affiches peintures, aquarelles et imprimés de ce que tu fais sur tablette. Il y a de tout! En même temps, tu ne fais pas grand chose d’autre de tes journées, sauf quand tu sors avec ton chien, et encore, là, il est là et t’es quand tu peins. Et pourtant tu ne t’en lasse pas le moins du monde.

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T’es pas très à l’aise avec les inconnus. Non, t’es pas très à l’aise avec les gens en règle générale, à part les gens dont tu es très proche, et ils ne sont que trois, tu as du mal à te sentir à ta place en compagnie d’autres humains. T’aimerais être plus à l’aise, mais tu n’y arrives pas. C’est ce qu’on t’as souvent reproché durant tes études, de ne pas te mélanger ainsi. Mais contrairement à tes outils, tu n’es pas un pot de peinture, tu ne te mélange pas!

“Euh un salon de tatouage” Tu montre derrière toi de ton pouce. “Par là. Dans le centre.”

Mais là où tu vends le plus, ça reste depuis ton site. C’est chiant d’envoyer des colis, mais bon, tu vends donc tu ne vas pas te plaindre. Il te demande l’adresse de ton site et tu fouilles dans tes affaires pour lui tendre une carte de visite.

“Y’a tout dessus, l’adresse du site, de mon insta et de la boutique… pour les commissions, ça peut prendre du temps.”

Parce que ça dépend de ce qu’il attend, de la complexité de son projet et du temps que toi tu as pour le réaliser. Parce que tu aimes aussi dessiner et peindre pour toi de temps en temps, comme ce que tu fais actuellement. Tu souris.

“Mais des murs tout blanc, même pas habillés d’un cadre, c’est triste, je vous l’accorde!”

Au moins les tiens sont toujours habillés et changent de tenues régulièrement. Des fois, tu voudrais avoir plus de murs pour y afficher davantage de choses. Il ne faut pas qu’il y ait trop de choses non plus sinon c’est vite étouffant. Comme tout, il faut savoir doser.

“C’est quoi le style de peinture que vous préférez?”

Sait-on jamais, peut-être que tu peux déjà penser à deux trois trucs que tu as en stock et qui ne sont pas forcément sur ton site parce que t’es beaucoup trop en retard sur la mise à jour de ce dernier.

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Ton salon, t’en es fier, et même si certains ont tendance à dire que sans ton père, tu n’en serais pas là, et c’est vrai. Mais jusqu’à preuve du contraire ce n’est pas lui qui s’occupe des clients, les tatoues et le fidélise. Tu adores ton père mais tu ne lui mettrais pas un magnum entre les mains. L’outil de tatouage, pas le flingue. Tu parles de tes commissions, tu hausse les épaules.

“Franchement, ça dépend des moments, des fois j’en ai par-dessus la tête et d’autres fois c’est le vide intersidéral, y’a pas d’entre deux.”

A croire que les gens se passent le mot. Ils attendent le même moment pour passer commande en même temps. Du coup forcément, ça rallonge le temps d’attentes, et une fois que tu arrives à faire toutes les commandes, tu te retrouves sans rien ou presque pendant plusieurs semaines d'affilée. Au moins, dans ces moment là, ça te permet d’avoir un peu plus de temps pour toi. Et oui, le minimalisme, c’est pas génial, toi, tes murs sont couverts de plein de peintures et dessins, et tes étagères remplies de figurines. T’es pas capable de te décider sur ce qui doit être affiché ou pas. Parce que tu te dis que oeuvres vont se sentir mal si elles ne sont pas affichées. De même pour tes figurines. Est-ce que c’est complètement stupide? Oui, mais c’est plus fort que toi, tu veux qu’elles se sentent appréciée, même si dans les fait tu sais que les objets n’ont pas de sentiments. Selon ta psy, c’est parce que tu te projette dans tout, et tu as peur de ne pas être aimé… Elle n'a pas tort. Tu fronce le nez à la mention du fusain, c’est une technique que tu détestes. C’est tellement salissant et si désagréable sur le papier.

“J’adore travailler avec l’encre, l’aquarelle, l’huile, et l’acrylique… je ne travaille qu’avec ça…. Par exemple le fusain… Je déteste ça, comme les pastel sèches, j’aime pas les sensations que ça fait.”

T’es sensible aux sensations, tu aimes quand les choses glissent bien sur la toile, le papier ou la peau. Du crayon à papier, au stylo bille en passant par les pinceaux, tu t’attaches à certaines marques plus qu’à d'autres parce que certaines glissent mieux que d’autre. Non, un crayon n’est pas “juste” un crayon. C’est comme la sculpture, trop de sensations désagréables.

“Ma prof d’art disait que j’étais trop sensible parce que je n’aimais pas certaines techniques...”

Enfin, ses mots exact c’était “vous êtes une précieuse, il faut apprendre à se salir les mains!” Comme si t’avais pas constamment les mains colorées à cause de l’encre, t’as même passé des jours entiers avec des tâches de couleurs sur le visage parce que ça par mal. Le problème n’est pas tant que c’est salissant, juste désagréable. M’enfin, tu sais pas trop pourquoi tu dis ça à ce type, il n’en a rien à foutre de ta prof.

"Et vous? Vous pratiquez un peu?"

Il à l'air de s'y connaître un peu, alors peut-être qu'il a déjà mis la main à la pate.