Bonjour violence - ft. Malkhazi

Pas son jour, pense Théo en marchant sous la pluie. Il avait finit de rendre une petite visite à un mauvais payeur.

Des gants noir, comme sa tenue cette fois, il n'a pas ses lunettes de soleil mais un masque. Les mains dans les poches, nonchalant, il avance dans les rues peuplées malgré ce temps pourrit. Il fait froid, plus encore depuis que ses fringues sont trempées.
Il a clairement besoin d'un petit remontant. C'est dans cette optique qu'il se dirige vers un bar. Il songe à se poser, au fond de la salle, histoire que personne ne l'emmerde et ne le bouscule. Il songe à un peu de chaleur même si dans le fond il en a rien à foutre du froid ni même de tomber malade. C'est pas ça qui l'amenuisera. Enfin selon lui.

Arrivé à destination, il inspire derrière son masque. Le temps d'un battement de cils, la porte est ouverte et le choc est plutôt brusque. L'un comme l'autre ne songeant pas un seul instant qu'il puisse y avoir quelqu'un derrière cette porte. « Putain ! » s'échappe des lèvres du plus jeune qui fait un pas en arrière.
Déjà bien énervé, il a un regard assassin quand il regarde la personne contre laquelle il s'est heurtée. A qui la faute ? Pas à lui bien évidemment. « Tu pourrais pas faire gaffe du con ? » Pour l'amabilité il repassera. Il n'était pas d'humeur, et sa tête ne lui revenait pas du tout. Ca lui donne presque envie d'en découdre. Ca lui ferait passer sa frustration de plus tôt de l'autre qui s'est limite pissé dessus en le voyant arriver. Ca aurait été un de ses collègues direct que ça aurait eu le même effet sur cette poule mouillée et c'est ça qui le mettait en rogne. Alors une collision en plus.

« Ca tombe bien en fait. J'avais b'soin d'exercices. » Un air supérieur. Il lève son poing droit pour lui en coller une aussi simplement que ça. C'était presque comme dire bonjour non ? Surtout une façon de montrer son mécontentement. La taille, l'allure même du type ne l'impressionne pas. Il lui en fallait bien plus. Et son regard est haineux au possible. Merde, il s'est fait mal en se cognant sur lui en tentant d'entrer.

Au fond de lui, il est presque certains qu'il arrivera à l'esquiver ou à bloquer son coup, aussi rapide soit-il. C'est l'instinct. L'instinct ne le trompe que rarement sur les types qu'il a en face de lui, ceux qu'il pourrait impressionner ou non par les mots et les poings.

Mal est levé du mauvais pied. On lui a dit de mauvaises choses en lien avec sa cheville sortie de plâtre, comme faire de la rééducation. En soit, ce n’est pas mauvais, il devrait s’estimer heureux que sa cheville ne soit pas initialement en miette qu'il ne soit pas plus longtemps dans un plâtre. Actuellement, il avait fini de travailler, il allait pouvoir aller traîner la patte ailleurs que derrière le bar, même s’il aime ce qu’il fait. Cependant, il ne s’attendait pas à ce que la porte claque la gueule de quelqu’un qui était maintenant remonté. Mal s’en bat les reins actuellement de la personne, de ce qu’elle dit. Il hausse juste un sourcil.

« - Il a quoi le branleur, là ? »

Il le fixe, riant légèrement. Moqueur, il a toujours été ainsi et au tant dire, qu’il avait trouvé bizarrement, une source de distraction actuellement. Théo allait devenir son jouet de la soirée, comme lui-même allait le devenir en passant.

« - Oh, je suis désolé, je ne t’ai pas vu, tu as mal j’espère ? Si non, je peux amélioré la chose. »

Quoi ? On lui parle, il parle mal et le tour est joué ! On n’allait pas abuser non plus de sa propre patience. Autant dire que Mal n’avait pas peur. Il est initialement dans un gang, il a été bras droit, il est violence, sang froid et pourrait tuer sans sourciller.

« - Oh ben, tient, moi aussi ! »

Il ouvre les bras, se doutant qu’il allait se prendre le premier coup et autant dire, qu’il ne compte pas esquiver. Il aurait pu esquiver, clairement, mais à la place, il encaisse le coup en riant, crachant alors du sang au sol, avant de venir d’un coup, sans crier gare, une droite en plein dans le visage, puis un coup dans le ventre avec son poing gauche.

« - Aller, l’exercice n’est pas fini connard. »

Cheville qui se remet encore ou non du plâtre, il compte bien lui défoncer sa gueule d’ange ou morfler lui-même.

Ça l'enrage que l'autre ose lui répondre. Personne lui répond, enfin, à part ses supérieurs bien sûr et quand il bosse comme homme à tout faire. Mais eux ils ont le droit. Pour qui se prenait-il l'autre là ? Franchement. C'est peut-être ce qui lui donne encore plus envie de lui coller sa main dans la face. Et il n'hésite pas, jamais, quand il donne un coup. Hésiter c'est perdre.

Par contre le jeunot est déstabilisé. Pourquoi son opposant n'a pas fait mine d'esquiver son coup ? Ca n'a aucun sens. Il aurait pu, il en est persuadé.
Puis il réfléchit et se dit qu'il pensait très certainement lui être supérieur et pouvoir lui laisser l'honneur de le toucher au moins une fois. Il lui arrivait de faire ça. Ce n'était pas bon. On ne rabaisse pas un Andrzej. Surtout pas lui.

Mais le sang. Ca le fait frémir de plaisir et ciller. Durant ce cillement il sent l'air, trop tard, et ça fait mal. Presque le même, mais il tend ses muscles et bien que l'air lui manque avec ce second coup à l'abdomen, bien qu'il tousse, il se sent satisfait. « T'es plutôt pas mauvais. » sur un sourire et un petit pas en arrière. Son masque s'échoue au sol.
La douleur.

Théo arme ses bras en une posture offensive sans le quitter des yeux. Il n'est pas encore maître et manque d'entraînement, mais il apprend à deviner les coups qui lui seront portés par le mouvement subtile des yeux. Bon, pour l'instant il sait qu'il n'arrive à bien juger que dix pour cent du temps. Mais ça lui suffit.
Il ne connait pas son adversaire, tant pi, il fallait y aller à l'instinct. L'instinct lui dit qu'il pouvait jouer de ses jambes. C'est sa gauche qui se lève pour un coup à la tête encore et il prépare son poing droit à frapper dans le creux de l'estomac presque en même temps.