When I saw you drinking, I knew we’d be friends ; Allie + Josie

Toute enjouée, tu mets la carafe de sangria que tu as préparée dans le frigo, prête à être dégustée. On pourrait te dire que ce n'est pas la bonne saison pour ce genre de boisson, mais tu t'en fiches totalement. Pour toi, il n'a pas besoin d'une raison précise pour boire tel ou tel cocktail. Tout peut-être dégusté tant qu'on est bien accompagné ! Ce soir, c'est Allie que tu retrouves, une de tes bonnes amies depuis que tu es arrivée à Whitebridge. Tu adores passer du temps en sa compagnie, et tu espères que c'est également le cas pour la brune. Mais en général, vous êtes plutôt sur la même longueur d'ondes, voulant ne pas se prendre la tête... Du moins, c'est l'image que tu as d'Allie. En plus de la sangria, tu as préparé des tapas... Enfin, le terme est large. En réalité, tu as simplement fait des bâtonnets de concombres et des carottes à plonger dans de l'houmous. Tu as aussi mis un bol de doritos et les sauces allant avec. Tu n'es pas une grande cuisinière, mais tu essayes tout de même de faire des efforts. Tu es en train de lire un magazine de mode quand tu entends qu'on toque à ta porte. Tu avais bien fait attention à laisser la porte de l'arrière-boutique ouverte pour qu'Allie puisse monter à ton appartement sans à avoir dérangé les clients de l'Absinthe. Tu ouvres la porte avec un grand sourire, avant de prendre la brune dans tes bras.

- Ah ! Te voilà enfin !

Bien entendu, tu dis cela sur le ton de l'humour. Vu le nombre de fois où tu es en retard, tu serais mal placé pour faire des réflexions. Et de toute manière, qu'elle soit en avance, à l'heure ou à la bourre, tu es juste contente de voir Allie et tu n'avais pas donné d'horaires fixes.

- Installe-toi ! Je sors l'apéro !

Et tu disparais quelque temps dans la cuisine afin d'aller chercher tout ce que tu as préparé. Tu reviens très rapidement, installant le tout sur la table basse. Tu t'assois à côté de ton amie, lui versant un verre que tu lui tends.

- Alors ? Tu as quoi à me raconter ? Je suis en manque de ragots, c'est trop calme en ce moment !

Tu as un petit rire, mettant ta main devant ta bouche, comme si tu étais un peu honteuse, ce que tu n'es pas du tout. Tu adores faire ta commère, c'est toujours bien divertissant et tu as du mal à croire ceux qui disent le contraire.

Ce n’était pas simple tous les jours d’être Allie, montrer au monde un visage qui n’était pas le sien. Un jour, cela changera, mais elle espérait tout de même que ce moment serait le plus tard possible. Elle aimait son double jeu, comme si sa vie n’était qu’une gigantesque pièce de théâtre. Ça l'amusait, mais elle ne pouvait pas nier que la fatigue se faisait aussi présente. Parfois, il y avait tout de même des moments agréables dans cette vie de fille sympa et parfaite… Comme une petite soirée chez Josie.
Josie était une amie, du moins une amie d’Allie sympa. En réalité, la brunette ne la considérait pas vraiment comme une amie, mais comme un moyen de se détendre et puis elle devait l’avouer, Josie était très agréable à regarder. Elles s'étaient donné rendez-vous après le boulot d’Allie. Elle avait fermé un peu plus tôt pour pouvoir passer chez elle et se changer. Elle avait troqué sa petite robe année 50 pour un t-shirt blanc et un jean a troue. C’était une soirée entre copines et elle devait montrer à Josie qu’elle était à l'aise avec elle.

A peine avait-elle frappé à la porte qu’elle s’ouvrit et qu’une Josie sauvage lui sauta au cou pour la prendre dans ses bras. Allie se raidit légèrement, mais répondit à cette étreinte avec un petit rire amusé.

- Désolé de vous avoir fait attendre Ô grande Josie.

Son hôte disparu en lui disant de s’installer. Elle soupira en laissant un instant tomber le masque, puis le remettre et s’installer sur le canapé. Rapidement, Josie revient avec de quoi manger et boire, tout pour passer une bonne soirée. Elle s’adossa contre le dossier du canapé et observa un instant son amie parler de ragot… Rien n’était calme, au contraire, mais tout se passait loin d’elle.

- Mh… J’ai vu Jacky avec une autre femme au salon. Elle semblait assez jeune, peut-être la vingtaine… Lui doit avoir presque la quarantaine, non ? J’espère que c’est sa nièce ou sa cousine, parce que sinon…

Elle grimaça, comme si l’idée la dégoûtait alors que sincèrement, elle s’en foutait pas mal. En réalité, la jeune femme était une des filles de la famille Lee, une escorte assez luxueuse. Le salon de thé était l’endroit ou les escortes venaient faire raquer leurs clients. Ainsi que l’Absinthe, mais Allie ne savait pas si Josie s’en rendait compte.

- Mais à part ça, rien de bien croustillant.

Elle prit un bâtonnet de carotte et le trempa dans la sauce. Elle devait avouer une chose, ce genre d’apéritif était son péché mignon, frais et saint.

Tu fais une réflexion à ton amie, mais ce n'est rien de méchant. Juste une petite boutade, car tu avais hâte de la voir arriver. Une chose plutôt marrante, tu es très patiente en temps normal, surtout dans ton travail, mais par d'autres moments, tu pailles d'impatience, surtout quand il s'agit de s'amuser. Bref, tu sais qu'Allie ne va pas se vexer de ta remarque. Au contraire, elle te répond sur le même temps, prenant un ton plus formel. Tu lèves le nez en l'air, faisant une mimique un peu hautaine.

- J'espère bien que vous êtes désolée !

Mais tu n'arrives pas à rester sérieuse plus d'une minute et tu rigoles suite à cela. Tu as un humour assez facile et il ne t'en faut pas grand-chose pour te faire sourire. Tu es même un peu une grande enfant par rapport à cela. Par exemple, tu trouves la blague de la chaise... Pliante. Mais pas le temps de rigoler et place à la soirée ! Tu abandonnes Allie quelques minutes, le temps d'aller prendre ce qu'il faut pour l'apéritif. Tu es bien vite de retour et à peine les chips posées, que tu sautes déjà dessus. Tu sais que ce n'est pas très poli et qu'il est mieux de laisser ses invités se servir en premier, avec Allie, tu sais aussi que tu n'as pas besoin de faire de chichis. Après avoir grignoté quelques doritos, tu demandes les ragots du quartier à la brune. Et elle sait déjà te donner quelque chose de croustillants.

- Attends... De quel Jacky tu parles ? Celui qui vend des voitures de luxe ou celui qui est croupier au casino ?

L'un comme l'autre, ça restait de l'adultère, les deux hommes étant mariés et surtout, c'est du ragot de qualité.

- Mais pour la différence d'âge... Bon, j'aimerais dire que ça ne me choque pas, c'est vrai que je trouve ça un peu... Dérangeant. Mais j'ai l'impression que le monde a évolué là-dessus et que maintenant, les gens sont moins choqués.

Tu hausses les épaules, décidant de ne pas avoir d'avis sur la question. Tu n'aimerais pas qu'on te dise que tu es une boomer.

- Peut-être qu'il va faire comme DiCaprio et la larguer quand elle aura vingt-cinq ans.

Tu pouffes à cette vanne, même si en réalité, tu es bien triste, car tu sais que ton rêve d'adolescente d'un jour se marier à l'acteur ne pourra jamais se réaliser (comme si c'était le seul obstacle).

Josie semblait légère, ce qui était assez agréable en réalité. Elle n’était pas son amie, mais ne lui était pas désagréable quand même… Elle devait être ce qui s’en rapprochait le plus pour Allie.

- La voiture de luxe, qui fait vibrer toutes les fenêtres du quartier.

La jeune femme piochait tranquillement dans ce qu’il y avait à manger. Elle semblait réfléchir à cette histoire de DiCaprio et de ses conquêtes. Avalant ce qu’il avait en bouche, elle haussa les épaules avant de reprendre la parole sur le même ton de ragot.

- Il est célèbre et blindé. Autant qu’il en profite ! Si je pouvais avoir des conquêtes de 25 ans… Je ne dirais pas non. Un peu de chair fraîche.

Un rire sincère sortit d’entre ses lèvres. L’était-il vraiment, sincère ? Sans doute que non, ou bien Josie avait-elle eu la chance d’en entendre un de la part du double face de Whitebridge. Allie n’avait jamais réussi à garder une histoire bien longtemps, déjà parce qu’elle était sans doute incapable d’aimer une personne autre qu’elle, mais aussi parce que ce n’était pas simple de suivre son rythme.

- En-tout-cas, ma chère Josie, je suis sûr que tu trouveras ton DiCaprio. Puis, s’il le faut, je peux aller le kidnapper à Hollywood et te l’apporter avec un petit nœud autour de la tête.

Le ton de la rigolade était là, elle n’était sans doute pas sérieuse, mais quelque chose avait brillé dans son regard. Elle prit une gorgée dans le verre de sangria qu’elle avait en main et poussa un long soupir en se laissant fondre dans le canapé. Son péché mignon, l’alcool. Elle avait un faible pour le whisky, mais la sangria de Josie était une tuerie. Elle n’était pas capable de se l’avouer, mais cette soirée entre filles lui faisait du bien, l’aidait à décompresser. Il ne lui manquait plus qu’un bon bain chaud en rentrant chez elle et elle sera rapidement remise sur pied.

Ce que tu aimes avec Allie, c'est que la conversation se fait naturellement, passant d'un sujet à l'autre rapidement, mais tout en ayant un lien logique. Il n'y a pas de prise de tête, de craintes de dire un mot qu'il ne faut pas, de vexer. Peut-être que tu te fais des films, qu'Allie ne pense pas comme toi, mais tu espères que vous pouvez être honnêtes l'une envers l'autre. En tout cas, pour le moment, vous parlez ragots et plus précisément d'un des Jacky, qui fait souvent parler de lui dans les rues de Whitebridge.

- Oh non, les petits jeunes de 25 ans, ça ne m'intéresse pas personnellement. Je préfère les hommes plus matures, avec plus d'expériences.

Tu ris à l'unisson d'Allie. Après, tu peux comprendre que, passer un certain âge, ça flatte toujours l'égo de savoir qu'on peut attirer l'œil de petits jeunes. Mais, tu n'as que 35 ans, tu n'en es pas là aujourd'hui et toi, dans ta tête, tu as l'impression d'avoir encore 20 ans.

- En tout cas, je me demande ce que pense la femme de Jacky de cette jeune donzelle.

Tu trouves qu'il a quand même du culot de s'afficher ainsi avec sa nouvelle poule de compagnie en public. Ou alors c'était un arrangement entre lui et sa femme. Si c'était le cas, tant mieux pour eux... Mais en tout cas, cela ne vous regarde pas... Même si tu as vraiment envie d'en savoir plus. Un nouveau rire s'échappe des lèvres de la jolie métisse quand Allie lui parle de lui ramener DiCaprio.

- Ce n'est pas autour de la tête que je le veux, le nœud.

Tu fais un petit clin d'œil à ton amie, riant à nouveau. Tu bois également une gorgée de la sangria, qui, mine de rien, descend bien plus vite que tu ne l'aurais imaginé.

- Et toi ? Une Léo ou une Léa dans le viseur ?

La jeune femme écoutait les préférences de son “amie” avec un certain intteret. Elle devait avouer qu’une partie d’elle aimait les ragots et était curieuse d’en apprendre plus sur les personnes qui l’entouraient. Savoir que Josie aimait les hommes matures était une information intéressante.

- Mh… Pourquoi pas… Tu as de bons arguments.

Une autre gorgée de ce délicieux breuvage et un morceau de carotte fini par la détendre autant qu’elle pouvait l’être.

- La femme de Jacky… Faut voir si elle est au courant. Mais vu comment les nouvelles vont vite ici, ça ne serait pas étonnant. Peut-être même, c’est elle qui a poussé son mari trop demandant à aller voir ailleurs.

Les gens pouvaient se montrer étranges dans leurs histoires de couple, c’est en partie grâce à ça qu’Allie pouvait se payer une villa dans un magnifique coin de Whitebridge. Allie pouffa en entendant la phrase de Josie. Pas sur la tête hein…

- Josie ! Pense à l'âme pure dans cette pièce.

Elle posa une main sur sa poitrine, faussement outrée… avec un grand sourire amusé. Sur le coup, elle l’était vraiment. L’image qu’elle avait en tête, d’un Léonardo avec un joli petit nœud lui était assez agréable. Puis la question fatidique, la vie amoureuse d'Allie…

- Malheureusement, non. Je commence à croire que je vais finir ma vie entourée de chats.

Pour le moment, elle était entourée de chiens à ses ordres. Ce qui ne lui déplaisait pas et elle doutait qu’un jour elle trouverait quelqu’un pour partager sa vie. Personne ne pouvait suivre son rythme et encore moins ne pas recevoir d’amour en échange du sien.

- Et toi ? Je suis curieuse de savoir si jolie Josie a quelqu’un dans son viseur.

Tu fais un clin d'oeil à ton amie, avant de rajouter en riant.

- Bien sûr que j'ai de bons arguments, je parle en connaissance de causes.

Il faut dire que depuis ton dernier divorce, tu n'as jamais vraiment été en couple. Bien sûr, cela ne veut pas dire que tu es restée chaste. Tu as eu quelques aventures, rien de sérieux, mais tu as bien souvent partagé ta couche avec des hommes. Après deux divorces, tu ne veux plus te prendre la tête, tu ne veux plus t'investir dans une relation qui finira par te briser le cœur. Tu t'amuses et tu es bien plus heureuse comme ça. Vous parlez maintenant de ragots. Jacky et sa femme est votre nouveau sujet de discussions.

- C'est vrai que je vois bien Jacky être échangiste... Non pas que ça m'intéresse !

Tu rigoles avant de prendre une nouvelle gorgée de ta boisson. Jacky n'est pas du tout ton style. Tu les préfères avec moins de calvitie. Moins pompeux aussi. Toi, t'aimes bien les hommes simples, qui sont beaux sans essayer à l'être et surtout qui ne sont pas pompeux. Petit plus, tu ne dis jamais non à du muscle. En tout cas, tu ne caches rien de tes pensées à Allie et tu ris en la voyant faussement s'offusquer.

- Quelle âme pure ? Je n'en vois nulle part.

Tu fais mine de regarder partout dans la pièce, ne trouvant pas ce que tu cherches. Tu sais que tu peux te permettre de la taquiner. Tu sais qu'elle ne sera pas vexée. Puis, qui n'aimerait pas voir Léonardo avec un petit nœud là où il faut. Maintenant, tu t'interroges sur la vie amoureuse de la jeune femme. Cette dernière ne te donne pas de ragots croustillants.

- Ecoute, si tu es heureuse avec tes chats, c'est le plus important... Mais si tu cherches quelqu'un, je serais ravie de t'aider !

Tu dois avouer que tu adores jouer les entremetteuses. Tu as ce petit défaut qui est de te mêler de ce qui ne te regarde pas. Jusqu'à présent, tu t'en sors plutôt bien et du coup, cela ne te décourage pas. Par contre, quand on parle de tes amours, tu es soudainement plus silencieuse. Ce n'est pas que le sujet te gêne, mais plutôt le fait que tu n'as rien dire. Tu pinces les lèvres, avec un petit sourire en coin, continuant doucement la discutions.

- Malheureusement, je n'ai pas plus de choses à te dire. J'ai l'impression que de nos jours, c'est dur de rencontrer des gens... Ce n'est pas comme si j'allais avoir un beau gosse au pas de ma porte. Ça serait génial si c'était possible.

Tu es toujours riante, oui, ça serait bien si une telle chose existait.