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La vie, c'est d'la merde" hurle le tableau, en lettres blanches sur fond noir, accroché sur le mur du salon, petit mais accueillant. La décoration
destroy n'est pas au goût de tout le monde, mais Luz s'en fout. C'est chez elle, son petit cocon personnel. Des dizaines de photos recouvrent un pan entier de mur, vers l'entrée, et la représentent, avec sa famille, ses ami.es. Tout son entourage y est représenté. La personne qui revient le plus souvent est sans contexte la jumelle de Luz, sa copie conforme, Mara. Ensuite, on retrouve ses deux autres sœurs, Sara et Marisol, et le frère, Raul, ainsi que leurs parents. Avec eux, les photos sont sérieuses, le genre de cliché qu'on peut montrer à des repas de famille. Les autres photos le sont beaucoup moins, sérieuses. On voit Luz et sa meilleure amie, Bulle, faire les folles sur une aire de jeux, quand elles avaient 6 ans. Dix ans plus tard, elles sont en boîte, l'air bourrées et défoncées. Les meilleures soirées de Luz se sont passées avec Bulle. D'autres ami.es apparaissent, qui ont croisés le chemin de la brune pour quelques années avant de repartir. Ce mur de photos est l'un des plus grands projets de la jeune femme. Le seul projet, certes, mais le plus grand. Un jour, quand elle sera riche et qu'elle habitera dans une grande maison, elle aura un mur en plein milieu de son salon, spécialement dédié à ça.
En attendant d'être riche, elle se contente de l'entrée. L'entrée déjà bien encombrée, par ailleurs, par des chaussures (pas de talons, que des baskets), des vêtements (de sport pour la plupart) ou des sacs (à dos). Un grand miroir repose contre le mur, à droite de la porte, et reflète le bazard ambiant et le mur de photos. La fameuse porte s'ouvre d'ailleurs en coup de vent, et la locataire de l'appartement entre. Elle enlève ses chaussures sans même se baisser, les jette contre le mur, retire son manteau noir pour l'accrocher au porte-manteaux, avant d'aller se jeter sur son canapé. Canapé détesté par la mère Delgado, tant son état est lamentable. Mais vous l'aurez compris, le côté
destroy, elle aime ça Luz.
Avant de s'endormir sur son canapé, la jeune femme se relève et passe dans la salle de bains. La pièce est petite, mais contient tout le nécessaire. Un baignoire, qui fait office de douche, un évier, des toilettes, et un vieux lave-linge. Luz se passe de l'eau sur le visage - pas la peine de se démaquiller, c'est l'avantage quand on ne porte pas de maquillage - avant de se sécher et de sortir de la pièce. Sa salle de bains a beau être encombrée, elle est impersonnelle au possible. Pas de décorations, autre que le bordel, pas de couleurs, rien. Luz se rend finalement dans sa chambre, dernière pièce de son petit appartement à Red Hawk. La chambre est à l'image du salon : des posters féministes sont encadrés et accrochés aux murs, des photos de ses ami.es, du bordel un peu partout ... Le lit est défait, Luz n'a pas eu le temps de le faire avant de partir travailler, mais pour être totalement honnête, elle s'en moque un peu. La jeune femme n'est pas une fan du ménage, elle a tendance à attendre que l'appartement soit trop sale pour y vivre avant de faire le ménage.
Dans sa chambre, des vêtements traînent un peu partout, malgré l'immense armoire vieillotte placée contre un mur. Sur le lit, sur la chaise de bureau, on peut retrouver des survêtements, des t-shirts ou des pulls. Une photo encadrée de sa famille - ses parents, son frère, ses sœurs et elle - trône sur la table de chevet, à côté d'une lampe mal en point et d'un réveil à l'ancienne, avec les deux oreilles en métal sur le côté. De l'autre côté, une peluche de grenouille, offerte par Bulle, est posée sur la tablette en bois. Son lit, aux draps défaits, est dépareillé, mais la jeune femme s'y laisse tomber pour s'endormir aussitôt. Le réveil à 5 heures du matin pour aller travailler pique, et souvent Luz fait une sieste avant de continuer sa journée.
Elle se réveillera dans deux heures, grâce au son strident du réveil-matin, et ira à la salle de sport. Mais pour l'instant, elle dort.