Rage against the machine - Alma

Riant à la blague de la jeune femme, Miles enclencha le clignotant et ralenti pour se concentrer sur l'intersection. Qu’ils concluent ou pas à l’arrivée, il avait passé une excellente soirée. Alma n'était pas le genre de femmes qu’il se voyait fréquenter sur la durée, certes, d’autant qu’il la trouvait un peu jeune pour lui - mais quelques rendez-vous en cette charmante compagnie, pourquoi pas ? Elle était belle, intéressante, drôle. Pile ce dont il avait besoin ces temps-ci pour se sortir la Ruche du crâne.

La musique qu’il avait laissée en fond s’interrompit, coupée par une sonnerie de téléphone dans le haut-parleur de la voiture. Le numéro n'était pas enregistré, mais il le reconnut aussitôt. Le capo drogues. Comme toutes les têtes du réseau, il avait le numéro personnel de Miller pour les urgences vitales - même s’ils n’avaient pas toujours la même définition de ce terme. Le second rejeta l’appel, lançant un sourire désolé à sa passagère. Quoi que ce soit, il allait falloir que ça attende un peu.
Mais le capo ne voulait pas que ça attende. Il lui envoya un sms, et la voiture de Miller commença à le lire de sa voix désincarnée : 20 kilogrammes C saisis emoji tête de cochon emoji tête de cochon Putain. Putain. Non. Miller appuya sur les boutons de l’autoradio, tentant d'arrêter la lecture. Sans effet. 2 gars arrêtés. Attente des instructions s v p. Le haut-parleur de tut enfin, et un lourd silence retomba dans l’habitacle. Mortifié, il n’osait même pas regarder Alma. Vu la clarté limpide du message, il était impossible qu'elle n’ait pas compris. « Mauvais numéro. » finit-il par tenter, d’un ton plus sec qu’il ne l'aurait voulu.

Rage against the machine @Miller Costigan & Alma ; 21 Janvier 2024 Alma était ravie de ce rendez-vous. Elle avait l'impression d'avoir été comme une princesse, en compagnie d'un parfait gentleman. Elle adorait ça. On pouvait dire qu'elle avait un égo important, mais la brune adorait qu'on la couvre de compliments, tout en sortant le grand jeu pour la ravir. Ça fonctionnait à chaque fois. Et même si le démarrage avec Miller avait été un peu compliqué, il s'était bien rattrapé quand il lui avait proposé d'aller dans un restaurant français. Même si la belle avait des goûts de luxe, elle était rapidement satisfaite. Il fallait juste être à la hauteur de ses prétentions.

Ils étaient dorénavant sur le chemin du retour. Alma ne savait pas encore qu'elle serait la suite de la soirée. Elle y réfléchissait encore. Alma était une princesse, elle ne couchait jamais le premier soir. Mais Miller était fort charmant et elle n'était jamais contre quelques folies. Et puis, elle devait bien avouer qu'elle essayait de se sortir Edward de la tête, et pour ça, il fallait prendre le taureau par les cornes. Elle discutait avec lui, ne pouvant s'empêcher un commentaire comique sur une de leurs voisines de table, habillée en vison de la tête aux pieds, quand la musique s'arrêta, la voiture lisant un message.

Alma mit un peu de temps à comprendre le sens de ce message. Mais quand ce fut le cas, son rythme cardiaque se mit à s'accélérer. Elle n'était pas idiote, elle avait compris que cette personne parlait de drogue. Miller se défendit aussitôt, disant qu'il s'agissait d'un mauvais numéro. "Ok..." dit-elle, peu rassurée. Devait-elle lui accorder le bénéfice du doute ? Elle n'était pas naïve, mais pourquoi aurait-il reçu un message comme ça. Il n'avait pas un profil de délinquant. Mais la musique qui avait repris s'arrêta de nouveau. "Chef ? Miller ? Faut réponse ASAP. C'est la merde. Emoji visage grimaçant." Ok. Plus de doute possible. Alma commençait maintenant à paniquer. Dans quelle merde s'était-elle encore foutue ? "Hmmm, je crois que je vais descendre ici, moi." dit-elle, essayant de paraitre calme, tandis qu'elle recherchait son portable pour appeler Astrea à l'aide.

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