So nice to see you again | Ft. Howl

Depuis la soirée où tu avais rencontré Howl, tu ignorais les appels de tes parents. De tout façon, t’avais du boulot. Ton frère était venu s’en mêler et ta soeur aussi, tu leurs avais brièvement expliqué que pour le moment tu n’avais pas envie de leur parler, qu’ils t’avaient énervé et déçu, et que quoi qu’il arrive, la prochaine fois que tu verrais tes parents, ce sera pour régler tes comptes. Tu prends souvent la vie à la légère, comme elle vient, tu t’amuses et tu profites comme tu l’entend, tu évites de te prendre la tête pour un oui ou pour un non. Mais il y a des choses que tu ne peux pas laisser passer. Tu viens de finir le taf et t’envoies un message à Howl pour lui demander si c’était toujours okay pour que tu passes ce soir. T’es crevé, mais tant pis, tu passes vite fait chez toi pour te doucher et te changer, et tu te rends à l’adresse qu’il t’as donné. En chemin, tu t’arrêtes prendre quelques fleurs, et une fois arrivé à destination tu toque à la porte. T’as hâte de le voir, bouquet en main, caché derrière le dos, et dès qu’il ouvre la porte tu souris.

“La star de Red Hawk se montre enfin!”

Il n’a peut-être pas pour projet de finir dans un blockbuster hollywoodien, mais en tout cas, t’es pas contre l’idée de devenir le premier membre de son fan club! Il va falloir faire des t-shirt pour l’occasion! Tu révèles le bouquet et le lui tend.

“Et ça c’est pour toi! J’espère que t’es pas allergique, sinon, c’est pas un super cadeau pour s’excuser… Mais l’intention y est!”

Parce que ouais, tu ne t’es pas encore remis de la fin de la soirée que vous avez passé. Tu t’en veux encore d’avoir laissé faire son père et de ne pas avoir réagi. C’est rare que tu n’assume pas les conséquences de tes actions, et là, tu subis aussi la culpabilité d’avoir choisi d’écouter tes parents.

J’avais eu honte, le soir de la réception de mes parents. L’humiliation de mettre pris une claque devant un nombre important de personnes, devant Arak. J’aurais pu lui en vouloir à ce dernier de m’avoie embrassé, mais j’en étais incapable et puis je le voulais aussi. Son appel m’avait rassuré et fait du bien, même si ça ne m’avait pas empêché de pleurer toute la nuit et une partie de la journée. J’avais passé un moment au téléphone avec ma meilleure amie pour tout lui raconter. Ça m’avait fait du bien…

Je n’eus pas de nouvelle de mes parents, aucune excuse de la part de mon père, pas même un petit SMS de ma mère. Ce n’était pas vraiment étonnant, mais j’avais eu l’espoir qu’au moins elle, elle aurait ravalé sa fierté pour son fils. Mais non, il ne fallait pas trop en demander au parent Holloway. Calcifer, la micro boule de poil, avait passé des heures à me coller et à me suivre jusqu’aux toilettes, comme si ma peine sortait par tous les ports de ma peau. Ce chat était d’un grand réconfort, du moins jusqu’à ce que j’entende toquer à la porte. J’avais fait en sorte de me montrer un minimum présentable… j’avais quitté mon pyjama, en résumé. Mes cheveux n'étaient pas coiffés et je devais sans doute avoir les yeux encore gonflés d’avoir pleuré durant des heures. Pourtant, quand j’ouvris la porte et que je le vis, un sourire sincère étira mes lèvres. Une star… Avec cette dégaine, j’avais un doute. Je fus surpris en voyant un bouquet sortir de derrière son dos. Je le pris et je sentais les larmes remontées, encore trop sensible. Je les ravalais, doutant qu’il reste encore assez d’eau dans mon corps pour une nouvelle crise de larme. Je rigolais doucement à sa remarque sur ma potentielle allergie.

- Elles sont magnifiques et heureusement, pas d’allergie.

Une irrésistible envie de lui sauter au cou me submergea, mais je risquais d’abîmer les fleurs… Je me poussais pour le laisser entrer dans le lieu qui servait de QG de théâtre et de “maison”. Je n’avais pas de vase, mais je trouvais un grand verre que je remplis d’eau avant d’y déposer le bouquet. Je me tournais vers mon invité qui semblait crevé. Je m’approchais de lui pour venir lui prendre le bras pour l’emmener jusqu’au canapé.

- T’excuser de quoi ? T’y es pour rien si mon père est un sombre connard. Ça serait plutôt à moi de m’excuser pour ce spectacle… J’espère que tes parents ne vont pas avoir de problème ! Mon père a un vrai problème avec les gays. Oh… j'espère que je n’ai pas posé de problème à toi et a ta famille…

Je fus pris de culpabilité et d’une grande panique a l’idée d’avoir causé des problèmes, surtout à lui… lui qui était venu avec un joli bouquet.

Les fleurs étaient une bonne idée. Te voilà rassuré sur ce point, tu voulais lui faire plaisir, surtout après ce qu’il avait vécu, il le méritait. Il t’avais pourtant prévenu que son vieux était un enfoiré de première, mais le voir en étant au premier rang, ça restait choquant. Tu entres dans la bâtisse, c’est un drôle d’endroit pour vivre, mais chacun vit où il peut. Il te conduit jusqu’au canapé où tu t’installe. Il n’a pas besoin de s’inquiéter pour les tiens, tu sauras gérer, à ta manière. T’auras une discussion franche avec eux, mais pas tout de suite, t’as besoin d’un peu de temps avant de les voir, t’es encore trop en colère contre eux.

“Ma famille… t’inquiète, j’m’occuperais de ça plus tard… t’as pas à t’excuser, j’aurais dû lui en mettre une en retour. Il a pas à te frapper, quelque soit la raison, et encore moins pour quelque chose que j’ai initié.”

C’était toi qui l’avait embrassé, c’était toi le responsable. Et si ton père avait perdu son boulot par ta faute si t’avais agis, ça aurait pas été une grande perte, il aurait sûrement trouvé un autre emploi ailleurs, il avait bien montré ses compétences pendant des années à bosser pour Holloway, alors qu’il bosse pour cette merde ou quelqu’un d’autre, est-ce que ça changeait vraiment quelque chose?

“Ça m'énerve de me dire que j’ai rien fais…” Tu le regardes et tu souris. “On n'abîme pas un si joli visage!”

Pourtant tu le vois bien, il a encore les yeux gonflé, il a pleuré. T‘espère au moins qu’il n’est pas resté seul. Ça te fout en rogne qu’un père soit capable de blesser son fils de la sorte. Les connards pareil, c’est le genre de type qui méritent qu’on les transforment en punching ball.

“Comment tu vas? J’te promet que s’il te touche encore, je lui casse la main!”

Tu le connais à peine, mais t’as envie de le protéger. Tu sais qu’il ne mérite pas de subir ce genre de personne, personne ne mérite ça. Il est trop gentil et trop mignon pour que qui que ce soit lui fasse du mal. Tu l’aimes bien ce mec, et tu veux le voir sourire, comme ce soir-là, avant que ça ne parte en couilles.

Dans un sens, j’étais rassuré. Arak me disait qu’il s’occuperait de sa famille. Mais ces derniers mots me firent grimacer. Il n’y avait été pour rien, personne ne savait à quel point mon père était une personne abjecte et puis, embrasser quelqu’un en public n’était pas un crime.

- Tu n’y es pour rien. Si je n’avais pas voulu de ce baiser, je t’aurais repoussé.

Il n’avait pas à en vouloir. J'aurais sans doute dû faire plus attention, mais au moins, maintenant, tout le monde voyait le véritable visage de mon père et de ma mère incapable de soutenir son unique enfant face à sa violence. Je laissais échapper un rire à son compliment, lâchant enfin son bras, me détendant un peu. Je me sentais fatigué, pas physiquement, mais mentalement. J’étais heureux qu’il soit venu me voir. Il me demande comment je vais, je baisse la tête, regardant mes genoux comme s’ils étaient les choses les plus fascinantes de cette pièce.

- On va dire que ça va mieux depuis que tu es là.

Je posais mes mains sur mes fascinants genoux, jouant nerveusement avec mes doigts. En une soirée, j’avais eu ma dose d’émotions forte pour le reste de l’année. Un mec carrément canon m’avait embrassé devant mon père carrément homophobe, j’avais été humilié par celui-ci devant toute la haute de Whitebridge et le mec canon était là, dans ce qui me servait de salon et m’avait même apporté des fleurs. Venais-je de me faire téléporter dans un de ces téléfilms de Noël totalement gai ? C’est alors que j'eus envie de rire. Un rire impossible a empécher. J’allais sans doute passer pour un fou, mais je sentais tous les stress de cet évènement s’échappe alors que mes yeux s’humidifiaient de larme à force de rire. Je relève la tête, essuyant mes yeux et calment cette subite crise de rire.

- Désolé, ce sont les nerfs.

La petite boule rousse qui me servait de chat sorti de l'ombre pour venir se frotte aux jambes du nouvel arrivant.

- J’espère que tu n’es pas allergique au chat… Parce que ton beau pantalon va virer au roux.

Toujours à vouloir attirer l’attention sur lui ce Calcifer. Je secouais doucement la tête en le voyant charmer notre invité. Je reposais enfin mon regard sur Arak.

- J’avoue que j’adorerai que tu casses la main de mon père. Mais tu risquerais d’avoir des problèmes et je devrais te défendre… Sauf que je suis vraiment mauvais pour cacher un cadavre.

Bon… Je n'avais jamais essayé. Mais avec ma dégaine d’asperge naine et ma force de moineau, je serais incapable de soulever un corps.

Tu l’as embrassé devant tout le monde tu aurais pu l’emmener dans un endroit plus discret. Tu ne t'attendais pas non plus à ce que son père réagisse comme ça. Les parents comme ça tu ne comprendras jamais pourquoi ils sont devenus parents. Peut-être parce que t’as eu des parents parfaits… Ou presque. Ils ne t’avaient jamais déçus avant cette soirée. Ça fait mal.

“Mais j’aurais pu… Dû faire quelque chose.”

Ca tu n’en démords pas et tu vas t’en vouloir un moment. Agir dans ce genre de moment, c’est la moindre des choses. Ne rien faire c’est laisser faire et accepter. Au moins il ne se contente pas de dire qu’il va bien… Ce serait mentir, et tu supposes qu’il est au courant qu’il a la tête qui va avec son état… Tu lèves les sourcils quand il se met à rire. Tu sais pas trop quoi dire, jusqu’à ce qu’une boule de poil vienne se frotter contre tes jambes alors que Howl te dit qu’il espère que tu n’es pas allergique. TU souris et tu accroupies pour faire des caresses au minou.

“Heureusement que non, j’en ai un aussi, et un chien.”

Tu aimes tes bébés… Bon, y’en a un qui dépasse les 50 kg mais ça reste ton gros bébé d’amour. Il répond à ta menace contre son père, t’aurais pas besoin qu’il te défende.

“T’inquiète pas pour moi… J’ai quelques médailles en sport de combat… J’devrais m’en sortir. Et pour cacher un cadavre… Y’a toujours les cochons…. Et puis dans les bois ou au fond de l'eau, embétonner…. ça se fait… Comment s’appelle ton fauve?”

Y’a de quoi faire pour cacher un cadavre, et tu l'aiderais volontiers pour cacher celui de son père! Tu ne l’avais vu que lors de la soirée mais tu le détestais déjà.

“Ne vas plus les voir… Tes parents… Il méritent pas de t’avoir! Et tu ne leur dois rien… Okay?” Tu souris avant de pincer légèrement sa joue. “Si ça ne te fait pas sourire, alors ne le fais pas! C’est ma devise!”

Il avait un bien trop joli visage pour que des larmes viennent le gâcher.

Il avait donc des animaux, ça ne pouvait être qu’une bonne personne. Je n’avais que Calcifer, mais il me comblait parfaitement.

- Oh ! Comment s’appellent-ils ?

Ses capacités à cacher un cadavre me firent plus rire que flipper. J’avais vu ça dans un film, donner un cadavre à manger aux cochons… plutôt efficace, même si étrangement, je m’étais retrouvé à éprouver une certaine crainte en présence de ces animaux.

- Calcifer, parce qu’il est tout feu tout flamme ce chat. Dès qu’il apprécie une personne, il la colle plus qu’un pot de glu.

C’était comme ça que cette boule de poil s'est retrouvée chez moi. Ce n’était pas lui qui m’avait adopté, mais lui qui avait décidé que j’étais son humain. Je ne m’en plaignais pas, il avait toujours été d’un grand réconfort.
Ne plus voir mes parents… Je me l’étais déjà interdit à une période, mais je me prenais des vagues de reproches du genre “mais ce sont tes parents tout de même !” ou “ils se sont sacrifiés pour pouvoir t’éduquer”. À chaque fois, ces mots venaient de personnes sans grands problèmes familiaux. Il pinça ma joue et je me suis senti sourire.

- T’as sans doute raison. Je vais essayer de suivre ta philosophie… et faire ce qui me fait sourire. Par exemple… ça.

Je me redressais pour être à sa hauteur et avec une assurance feinte, je venais l'embrasser. J’en mourrais d’envie depuis la dernière fois et je voulais m’assurer de ne pas avoir halluciné ce moment.

T’as toujours aimé les animaux, et ça fait du bien d’en avoir. Ca te fais de la compagnie quand tu vas courir, et rentrer à la maison pour y trouver deux adorables boules de poils ça fait toujours plaisir. Plus jeune, tes parents n’ont jamais vraiment voulu que tu en aies, il faut dire qu’un animal ça coûte cher et vous n’aviez clairement pas les revenus nécessaires pour vous occuper d’un animal. Howl te demande leur nom.

“Payu le chat et Oreo le chien!”

Tes deux amours. Heureusement que Liv’ est là pour s’occuper d’eux quand tu es au travail. Au moins ils ne sont pas seuls pendant des jours entiers quand tu dois t’absenter. Mais à chaque fois que tu rentres, tu leur donnes tout ton amour.

“Calcifer… super nom!”

Le château ambulant super film, t’as une préférence pour le voyage de chihiro. C’est drôle qu’il s’appelle Howl et qu’il ait appelé son chat Calcifer… Est-ce que ça fait de toi Sophie? Nope! T’as aucune envie de vieillir! Tu préfères encore être le navet! Tu mentionnes ta devise. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il la suive aussi vite, mais quand il t’embrasse, tu ne vas clairement pas te plaindre. Au contraire, tu viens passer ton bras dans le bas de son dos pour le coller contre toi et une main sur sa joue pour approfondir le baiser. Tu aimes avoir tes lèvres contre les siennes, ça c’est certain. Quand vous vous séparez, tu lui souris.

“Au moins là y’a personne pour venir te faire du mal.” Tu déposes un nouveau baiser furtif sur ses lèvres. “Et personne pour te discriminer.”

Tant mieux. Si son père était là, tu l’aurais vengé. Tu continues de t’en vouloir. Promis, si jamais quelqu’un le fait à nouveau pleurer, cette fois, tu ne laisseras pas faire sans rien dire. Mais à choisir, tu préfères que personne ne le blesse à nouveau.

“J’pense que c’est vraiment une bonne décision de ta part de suivre ma devise!”

Il devrait continuer comme ça. Selon toi du moins.

Il y avait quelque chose de comique à rencontrer quelqu'un lors d'une soirée dans laquelle mon homosexualité était mal vue. Mon père serait mort sur place s'il voyait ça... Mais je ne voulais plus penser à lui, il n'était pas la et la seule chose qui m'importait actuellement était Arak. À peine notre baisé pris fin que je voulais y retourner, mais je savais me tenir.

- Tu comptes me protéger tout le temps ? Tu vas avoir du travail.

Je rigolais, bien sûr, je savais me défendre un minimum, mais l'idée de voir Arak en mode Lancelot me plaisait pas mal.  Sa présence avait fait disparaitre le poids que je portais dans la poitrine depuis la soirée, j'avais de nouveau l'impression de respirer, mais bon sang que j'avais un coup de barre.

- Il fallait bien que j'essaie, c'est plutôt efficace.

Mais il y avait un problème dans tout ça. Quelque chose qui m'avait parfois été douloureux. Ma tendance a trop rapidement m'attacher aux gens, surtout en ce qui concernait les hommes, dans la sphère intime. Arak était beau, sympa, vachement charismatique et moi un cœur d'artichaut. Il y avait une chance pour que tout ça finisse assez mal pour moi. Mais pour le moment, ça ne servait à rien d'y penser... J'avais déjà assez pris de mon énergie pour mon père.

- Dis... Tu veux rester ici cette nuit ? Tu dois être fatigué et puis je te dois bien ça.

Il n'y avait aucune arrière-pensée derrière cette proposition, juste que je ne voulais pas qu'il rentre à pas d'heure et finisse par avoir un accident par ma faute.

Tu souris en le regardant, tes bras venant entourer sa taille pour le garder proche de toi. Si tu ne pouvais pas être à ses côtés vingt-quatre heures sur vingt quatre mais si quelqu’un lui faisait du mal, tu pouvais toujours le venger. T’es du genre rancunier, et on ne touche pas à ce qui te tient à coeur! Et pour le moment, Howl à une place dans ton coeur. Il s’y installe doucement, il te fait craquer.

“C’est pas le pire travail… Et puis avec un ou deux exemples… Plus personne n’osera ne serait-ce que de te regarder de travers!”

T’es pas non plus à chercher des emmerdes avec le premier venu, mais t’es pas contre un peu de violence si on te cherche des noises, à toi ou à tes proches. Tu regrettes pas mal de ne pas avoir fait preuve de violence avec son père d’ailleurs! Un nez cassé, ça lui aurait été à merveille! Une sale tronche pour un sale con!

“Et évidemment que c’est efficace! Tu me prends pour qui!”

Si plus de gens vivaient en ne se prenant pas la tête et en faisant ce qu’ils aiment, les gens seraient plus heureux! Tu arques un sourcil à sa proposition, t’étais loin d’être contre mais il fallait qu’il en assume les conséquences.

“T’es sûre de vouloir que je reste? Parce que non, j’suis loin d’être fatigué!”

Tu parles d’une voix suave et un sourire affiché aux lèvres. Il t’en faut peu pour réveiller tes envies, tu n’es qu’un homme après tout. Et puis pour ta défense, Howl est particulièrement attirant, et si ça n’avait tenu qu’à toi, et si les choses ne c’était pas si mal terminées, tu aurais bien proposé de le ramener chez toi déjà lors de la soirée.