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Les fantômes du passé ont parfois de drôle de manière d'apparaître

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Les fantômes du passé ont parfois de drôle de manière d'apparaître.
En arrivant à Red Wood, il avait fait deux choses importantes : trouver un boulet et une occupation. Après tout ce qu’il avait fait et vécu, le bénévolat à l’hôpital avait semblé être une évidence. Il avait postulé en indiquant ses compétences en informatique, il avait également mentionné sa première année en médecine même si ce fut un échec, il avait quand même garder des notions importantes. Il avait précisé, en utilisant tous les beaux termes appris qu’il pouvait être polyvalent et faire beaucoup de chose, il accepterait n’importe quel poste, il souhaitait aider son prochain.

En cruel manque de personnel bénévole, mais aussi professionnel, la RH avec rapidement accepter cette demande. Une personne un tant soit peu intelligente qui était prête à faire quelque chose. Il ne demandait pas de salaire, parfois, il profitait des restes des plats en trop. C’était tout ce qu’il demandait. Un vrai point positif pour eux. Il faisait un peu de tout, parfois un dépannage informatique, parfois aider à apporter le matériel, parfois transporter un patient à gauche ou à droite. Cela lui convenait parfaitement, il aimait plus qu’il ne l’admît parce que rien n’était fixe.

Quand il travaillait au bar, c’était essentiellement le soir, jusqu'à tard dans la nuit. Il lui arrivait de travailler dans l’après-midi. Il était plus rare quand il commençait son service dans la matinée. C’était plus lors de festivités particulières. Il n’avait pas besoin de plus de six heures de sommeil et pouvait donc être disponible vers dix heures du matin, parfois même plus tôt, jusqu’à sa prise en fonction au bar. Il passait même certaines journées à l’hôpital quand il ne travaillait pas et qu’il n’avait rien de prévu. C’était exactement la raison pour laquelle il était présent ce jour.

Il était arrivé à dix heures et avait enfilé la tenue qui était prévue pour indiquer qu’il faisait partie du bâtiment, mais également son poste. Il avait mis son badge et s’était informé des tâches à faire. On lui avait laissé un petit mot avec deux dépannages informatiques à réaliser. Personne ne l’avait encore demandé. Il avait arrangé l’histoire en quelques instants. Il se désolait à chaque fois de la différence entre son milieu d’origine et son lieu d’adoption. Il descendit ensuite à l’accueil voir si on avait besoin de lui. Avec le temps, il avait appris à connaître certains habitué.

Il savait que madame Dardien venait tous les jeudis vers onze heures pour un rendez-vous pour une cicatrice qui peinait à se rétablir. Une cicatrice sur le pied. Depuis plus d’un mois, il la conduisait, échangeait avec elle, attendant jusqu’à ce qu’on l’appelle. Il trouvait un moyen de s’occuper dans le secteur jusqu’à la fin de son rendez-vous. Aujourd’hui, le rendez-vous avait duré un peu plus longtemps que prévu. Il avait effectué un peu de nettoyage dans les locaux en l’attendant. Elle était enfin sortie. Elle avait une drôle de moue. Il s’était inquiété de son état, apparemment, elle avait fait une nouvelle infection. Elle s’en inquiétait, elle n’avait pas les moyens de payer des soins à domicile. Il comprenait son inquiétude et ne savait que faire pour l’aider. Il n’était pas capable de soigner, il ne savait même pas donner des heures régulières avec son travail. Même, si les horaires de son bénévolat étaient bien plus aménageables. Il discutait avec elle des différents moyens pour obtenir de l’aide en la reconduisant à l’accueil.

Soudainement, il s’arrêta. Il avait l’impression de voir un fantôme sortir de son passé. Il manqua plusieurs battements de cœur. Il resta la planter, sans bouger, sans plus prononcer un seul mot. Ses longs cheveux mots étaient tellement semblable à son souvenir, ses yeux bruns légèrement en amande, sa peau couleur caramel était telle qu’il s’en souvenait. Elle avait juste l’air plus mature. Elle était concentrée sur autre chose et ne l’avait probablement pas vu. Il n’arrivait plus à bouger, il était tellement pris entre le désir de s’enfuir loin d’elle pour fuir la douleur qui était en train de monter en lui et celui d’aller lui parler. Il ne savait pas quelle option choisir. Il avait fini par se figer.

Madame Dardien commença par l’appeler par son prénom, car il ne réagissait plus. Il n’avait jamais voulu donner son nom de famille au bénévole. Jacob était bien plus banal qu’un nom de famille, du moins l’espérait-il. Ses parents adoraient avoir l’air d’être “très gentil” avec leurs œuvres de bienfaisance et cela devait faire plusieurs années que son nom n’avait plus été prononcé suite à sa déchéance.

Codage par Libella sur Graphiorum