@Nicholas Blackmon + @Margot Flynn Margot n’était pas en ville depuis bien longtemps et elle avait mit quelques semaines avant se parvenir à trouver un équilibre. Elle avait erré dans les rues, peureuse mais curieuse, avait amassé un peu d’argent en jouant sur un piano public. Pas grand chose, juste de quoi manger un peu. Et puis la chance avait tourné. Pourtant, c’était mal parti, ce soir là. Les voix étaient fort en colère et criaient sur la petite blonde. Elles avaient crié si fort qu’elle s’était enfuie du magasin de chaussures où elle se trouvait - les siennes avaient rendu l’âme à force de marcher sans arrêt. Elle avait tout laissé en plan: boîte de chaussures ouverte dans l’allée, gourde d’eau qu’elle trimballait partout… heureusement, son sac à dos était toujours vissé sur ses épaules. Elle était tout de même sortie pieds nus. Dans sa course, elle était rentrée de plein fouet dans un homme au détour de la rue. Elle s’était un peu assommée sur le coup, lui n’avait pas tout comprit non plus. Et elle serait confondue en excuses, en larmes. Il avait été touchée par sa détresse évidente, avait prit le temps de la calmer, avant sans le savoir fait taire un peu les voix envahissantes. Remarquant qu’elle se baladait sans chaussures, il lui avait demandé si elle avait besoin d’un peu plus d’aide. Épuisée, elle avait admit avoir besoin d’un travail, parce qu’elle dormait dehors. Et c’est là qu’il lui avait proposé un travail. La proposition lui était tombée dessus sans crier gare, elle avait eu un peu peur de ne pas être à la hauteur, puisqu’elle n’avait jamais travaillé de sa vie. Il l’avait prise à l’essai. Et elle était toujours
là.
Là, c’était le Liquido. Et cet homme, c’était le propriétaire, Nicholas. Margot s’était faite très vite à son travail de serveuse. La musique l’avait toujours calmée, elle avait toujours aimé s’isoler avec un casque sur les oreilles, écoutant les mêmes morceaux en boucle. Et si, au départ, elle avait été un peu perturbée par les horaires décalées, elle avait finalement trouvé ça rassurant: rester seule la nuit l’angoissait toujours profondément. Ça faisait remonter des mauvais souvenirs et les voix martelaient encore et encore les mêmes choses, phrases entendues à la clinique qu’elle aurait préféré oublier. Au Liquido, elle trouvait un certain repos. Elle dormait en matinée. Ça lui convenait beaucoup mieux. Elle arrivait toujours un peu en avance, pour se mettre en conditions. Elle avait à cœur de faire de son mieux, de ne pas laisser sa santé mentale chaotique se réveiller après tant de galères.
