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spotted (Elian)

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@Elian Fox + @Margot Flynn
(courant avril 2023)  


Ça faisait quelques semaines que Margot avait emmené dans cet immeuble, au numéro 86. Elle s’y plaisait bien. Sa chambre était toute petite, certes: bureau transformé pour l’occasion, le loyer était abordable, ce qui était un vrai plus pour Margot. Elle pouvait ainsi avoir un toit au dessus de sa tête, bien à elle et de ne pas trop dépenser. Elle était d’ailleurs peu dépensière, uniquement pour le nécessaire. Elle avait quasiment toujours vécu en clinique psychiatrique, puis avait passé plusieurs mois à la rue quand elle s’en était échappée. Elle gardait profondément ancré le fait de ne pas dépenser sans compter. Sa chambre ne contenait qu’un lit une place, une commode et une petite table pour une personne. Elle avait installé des rangements sur la commode et sous le lit, avait projet de poser des étagères au mur quand elle le pourrait. Sa pièce était toujours impeccablement rangée. Et dans ses meubles, on pouvait retrouver tout un tas de babioles, qu’elle ramassait au cours de ses sorties en ville: elle aimait retaper des bijoux cassés, collectionnait les boutons et avait un faible pour les listes de courses que les gens jetaient sur le sol. Un peu bizarre, oui. Comme le reste de sa personne.

Elle était assise en tailleurs sur son lit, feuillant un vieux bouquin sur les insectes, qu’elle avait dégoté dans une librairie d’occasion au cours de ses déplacements depuis New York. Elle le connaissait presque par cœur tant elle l’avait lu et relu. Joue quelque chose! Les voix de la blonde étaient de plus en plus présente ces derniers jours. Elles insistaient sur un point. Piano. Joue du piano. Joue quelque chose! Piano… Il y avait bien un piano dans l’appartement. Elle n’avait pas dit à ses colocataires qu’elle en jouait. Ça faisait des mois qu’elle n’avait plus mis les doigts sur un instrument et ça lui manquait beaucoup. Piano! Elle soupira et referma son livre. « Ça va, ça va! » Elle se releva et ouvrit la porte avec précautions. Elle se savait seule, mais elle avait toujours du mal à sortir de sa tanière. Allez! Elle s’avança enfin et s’approcha du piano. Elle s’y installa, joua quelques notes. Il ne lui fallut pas longtemps pour se laisser emporter par la musique et oublier le monde autour d’elle.
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Vous vous étiez enfin décidé à vider le bureau pour en faire une quatrième chambre. Le but était de proposer la chambre à quelqu’un d’autre histoire de diviser encore plus le loyer et de faire des économies. Vous aviez trouvé quelqu’un de pas trop exigeant qui était ok pour venir habiter la chambre et jusque là, ça se passait bien. T’en demandais pas plus. Flemme de s’embrouiller avec les collocs après une journée de taf. D’ailleurs tu viens de finir, Tu récupères quelques fleurs jugées trop abîmées pour être mises en bouquet et direction l’appart. En rentrant, t’as à peine mis la clé dans la porte que tu entends quelques notes de piano. Tu ouvres la porte et ta chienne te saute dessus, tu la prends dans tes bras et tu la couvre de bisous. Tu rejoins vite le salon et tombe sur Margot.

“Tiens, c’est toi qui joue? Les autres ne sont pas là?”

Vous jouez tous d’au moins un instrument, c’est d’ailleurs comme ça que vous avez commencé les covers il y a des mois de cela. Votre chaîne youtube à quelques abonnés. Tu t’occupes du violon, et de quelques accompagnements vocaux. T’aurais jamais cru faire partie d’un “groupe” si on peut appeler ça comme ça. T’étais vraiment bien tombé avec tes colocs, ça tu pouvais pas le nier. Ta vie avait bien changé en très peu de temps, pour le mieux et t’allais pas t’en plaindre. Certaines cicatrices ne partiront pas, mais ici au moins tu pouvais commencer doucement à les mettre derrière toi, ce n’était que de mauvais souvenirs qui n’auront, du moins tu l’espère, plus d’impact sur ta vie.

“Tu te débrouilles plutôt bien!”

Que tu dis en allant à la cuisine pour nourrir Raven qui se jette vite sur la gamelle. Tu souris en la voyant, elle grandit si vite. Quand tu la vois tu te dis que tu t’es enfin sorti de toute la merde dans laquelle t’as été ces dernières années.
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Tandis que Margot jouait, la petite chienne d'Elian était couchée un peu plus loin pour l'observer. Elle était mignonne, elle appréciait sa présence et ça n'avait que des avantages, puisqu'elle n'avait pas à s'en occuper. Elle restait d'elle-même en dehors de la pièce de Margot, qui était quasiment toujours fermée, mais la suivait dans le reste de l'appartement quand elle bougeait. Plongée dans sa musique, Margot ne fit pas du tout attention que la chienne se déplace pour aller piétiner devant la porte d'entrée. Elle sursauta lorsqu'Elian la rejoignit dans le salon. Les voix, qui chantonnaient par dessus la mélodie jusqu'à présent, se turent brusquement, plongeant la jeune femme dans un silence dont elle n'avait pas l'habitude. Tout son cerveau exprimait la surprise, la peur aussi d'avoir été prise sur le fait. "Oui. Non. Euh..." fit-elle pour répondre à Elian, prise au dépourvu par ses questions. "Les autres ne sont pas encore rentrés, non. J'ai eu envie de jouer un peu... J'espère que ça te dérange pas." Elle n'avait pas vraiment demandé l'autorisation, le piano étant dans une pièce qui leur était commune. Il ne parut pas dérangé, puisqu'il la complimenta tout en allant vers la cuisine pour donner sa gamelle à Raven, qui avait totalement oublié l'existence de Margot maintenant que son humain était là. "Merci. J'ai pas mal joué là où je vivais avant." Elle se souvint avec affection de la patiente qui lui avait apprit à jouer, se demandant ce qu'elle devenait. C'était une des rares personnes qu'elle avait réellement apprécié là-bas. Elle avait bien son numéro de téléphone, à l'époque où elle était encore à la clinique, elle en avait un aussi, mais elle avait changé de numéro sans rien dire à personne pour des raisons évidentes. Et elle avait trop peur de lui demander des nouvelles, maintenant.
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Vous êtes tous des musiciens, il semblerait. Que ce soit toi ou tes colocs, vous avez tous la fibre musicale comme on dit. Et il semblerait que la dernière arrivée soit comme vous. Il semblerait que tu l’ai un peu surprise et elle te demande si ça ne te dérange pas.  Le piano est là, c’est pour être utilisé. Vous avez tous vos instruments de prédilection, pour toi c’est le violon.

“Non du tout, il est là pour être utilisé. Fais toi plaisir.”

Bon du moment qu’elle joue à des heures adéquates, parce qu’en pleine nuit, s’ils se mettent à jouer ils risquent de faire chier les voisins et d’avoir des soucis. Mais en journée, elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Comme eux. C'est pas rare de l'entendre jouer du violon dans sa chambre, ça le détend, il se met dans sa bulle et ne pense plus à rien d'autre que son instrument.

“De temps en temps on joue et on fait des covers qu’on poste sur youtube, ça marche pas trop trop mal, tu pourrais nous accompagner au piano si tu veux.”

Un membre en plus dans le groupe ça ferait pas de mal et vous gagnerez du temps sur les accords, à voir si ça lui plairait. Toi t’aime bien jouer avec tes collocs, c’est des moments cool, tu te sent à l’aise, t’as l’impression d’appartenir à quelque chose, et ça te fais du bien.
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