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Retrouvailles ft. Nathaniel

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C'était assez déstabilisant pour Austin de se retrouver au commissariat de police de Red Hawk. Etre libre, c'était ce qu'il avait souhaité depuis qu'il avait été enlevé huit ans auparavant, mais huit ans sans avoir de contact avec le monde extérieur, ça laisse des traces. C'est avec crainte qu'il s'était adressé au couple lors de son évasion pour lui dire qui il était et leur demander de l'aide. Ce qui ne l'avait pas rassuré, c'est qu'il s'était fait demander s'il avait des papiers d'identité sur lui. Comment aurait-il pu en avoir??? Est ce que l'adulte l'avait écouté quand il lui avait dit qu'il avait été enlevé huit ans auparavant? Austin n'avait pu s'empêcher de se le demander. Fort heureusement, les choses s'étaient plutôt bien terminées pour lui: Kyle, l'adulte à qui il s'était adressé, avait rapidement appelé la police suite à l'identité que lui avait donnée Austin avant de partir en direction du numéro de maison indiqué par le jeune homme, avec dans l'idée de parler, au ravisseur, de la camionnette qui était en vente, selon les dires d'Austin, histoire de le retenir. Pendant ce temps, Austin était resté avec Sarah, sa compagne, à l'écart et la police était rapidement arrivée sur les lieux. En présence des policiers, Austin avait été appelé à montrer aux agents où il avait été enfermé toutes ces années et pour confirmer que c'était bel et bien lui, il leur avait ressorti d'un petit placard à sa disposition le sac de cours qu'il avait eu avec lui le jour de sa disparition contenant entre autres son carnet de classe où étaient inscrits clairement son nom et son prénom. Et d'une autre armoire, il avait ressorti le sweat et le pantalon qu'il portait ce jour là. C'est ainsi que son ravisseur avait été mis hors d'état de nuire. Attaché particulièrement à ces objets, il n'avait pas manqué de les reprendre avec lui. Après tout, c'était tout ce qui le reliait à sa vie d'avant.

Au poste, le dossier avait été vite réouvert, mais comme s'il y avait une part de doute sur l'identité du jeune homme, on lui avait demandé s'il se rappelait du numéro de portable de ses parents. Heureusement, ce n'est pas le genre de chose qu'un enfant oublie facilement et puisque les numéros indiqués correspondait, le doute qui restait, s'il y en avait encore vraiment un,  n'était vraiment plus permis. Ils avaient d'abord essayé de joindre sa mère, mais n'y étaient pas parvenu. Du coté de son père, ils avaient eu plus de chance. Mais la seule phrase qu'il pu entendre de l'agent s'adressant à son père fut cette dernière : "Monsieur Reid? Agent Cole Whitaker du bureau de police de Red Hawk. Nous avons retrouvé votre fils..." Il ne pu en entendre davantage, la porte du bureau de l'agent au téléphone avait été refermée par l'un de ses collègues et un autre était venu lui proposer un verre d'eau avant de l'interroger sur quelques points supplémentaires. Patiemment, Austin avait répondu à toutes les questions avant d'interroger à son tour les agents. Il voulait avant tout voir ses parents et surtout que tout ces interrogatoires prennent fin. Fort heureusement pour lui, ayant eu leur réponse, ils l'avaient laissés un peu tranquille et certains d'entre eux, dans leur bienveillance, venaient s'assurer que tout allait bien pour lui et qu'il n'avait besoin de rien d'autre. Un agent était resté avec lui tout du long jusqu'à ce que le téléphone de son bureau se fasse entendre. L'instant d'après, l'adulte indiquait à Austin que son père était arrivé et qu'il allait le mener jusqu'à lui. Le jeune homme rassembla alors rapidement ses affaires pour le suivre jusqu'à l'endroit indiqué.

Il s'était imaginé bon nombre de choses qu'il dirait à son père lorsqu'il le reverrait. Mais à présent qu'il l'avait devant lui, lui qui était si bavard auparavant s'était seulement contenté de l'observer dans le plus grand des silences, comme s'il hésitait, comme s'il n'était pas certain d'avoir à faire à la bonne personne. Son père avait changé, mais ce qui l'avait mis surtout sur la voie, c'était avant tout son regard. A force d'observation, il n'avait plus eu le moindre doute et s'était senti rassuré: c'était bel et bien lui et ils étaient enfin réunis dans la même pièce. Pour son père aussi, cette situation devait être étrange. Ce n'était plus un petit garçon qu'il avait face à lui. Huit ans de perdus... Tout à reconstruire. Et ça commençait à partir de maintenant. Aussi, Austin ne voulait plus perdre une seconde supplémentaire et doucement, il était venu combler la distance entre son père et lui pour venir se blottir tout contre lui et le serrer aussi fort qu'il le pouvait. Il avait besoin de sentir au fond de lui que tout ceci était terminé,  de sentir cette présence rassurante auprès de lui, comme il en avait besoin quand il était enfant et que les choses n'allaient pas. Quand les émotions étaient trop fortes et qu'il ne pouvait pas lutter contre. Au fond, le petit garçon qu'il avait été n'était au final peut-être pas très loin en ce moment.

" Tu m'as manqué. Je suis désolé."

Il s'en était toujours voulu, intérieurement de ce qu'il s'était passé, de s'être arrêté ce jour là, de ne pas avoir fait d'écart ou de ne pas avoir accéléré pour passer son chemin. Il avait été stupide à son sens et en avait payé les conséquences. Cependant, malgré ce que son ravisseur avait tenté de lui faire croire, il n'avait jamais pu convaincre totalement Austin que son père ne le recherchait pas et que ce dernier n'en avait plus rien à faire de lui. Au fond de lui, le petit garçon avait grandi avec l'idée que son père finirait par le retrouver un jour pour le sortir de là. L'espoir. Ca l'avait beaucoup aidé à tenir bon au cours de sa captivité. Les choses avaient été différentes, le destin lui avait donné une chance de pouvoir s'en sortir de lui-même, et qu'ils se retrouvent enfin était ce qui était le plus important pour Austin en ce moment. Et là, en se retrouvant enfin tout contre lui, il n'avait pu que craquer et n'avait pas pu retenir ses larmes : ces huit années avaient été très difficiles, le manque qu'il avait ressenti de sa famille, il n'aurait pu le décrire. Mais mêllé au regret du temps perdu, il y avait aussi surtout le soulagement de l'avoir enfin retrouvé. Le sentiment retrouvé qu'enfin à présent, tout allait aller pour le mieux. Il n'était plus tout seul. Mais il manquait quelqu'un, deux personnes même. Deux autres personnes qu'Austin avait aussi hâte de retrouver et à qui il avait également pensé chaque jour sans exception. Sa mère et sa soeur. Face à leur absence, il ne pouvait que s'interroger, sans être capable de garder ses inquiétudes plus longtemps au fond de lui. Aussi, il avait fini par desserrer son étreinte de son père pour reporter son attention sur lui.

" Où est maman? Elle n'a pas pu venir? Et Alice? Elle va bien? Il leur est arrivé quelque chose à elles aussi? "

Il ne pouvait s'empêcher d'avoir quelques appréhensions à leur sujet. Qu'il leur soit arrivé quelque chose pourrait expliquer qu'elles ne soient pas présentes et il espérait bien se tromper à propos d'elles. Ne pas avoir à apprendre de mauvaises nouvelles à leur sujet le rassurerait vraiment. En attendant, il ne pouvait s'empêcher de regarder son père avec inquiétude.
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Retrouvailles
feat   @Austin Reid  
Ton boulot, c’était tout ce qui comptait maintenant. Ton boulot et tes bouteilles de scotch. Ton équipe et toi faisiez de votre mieux pour empêcher que ce qui t'était arrivé arrive à d'autres. Certaines histoires finissent mieux que d'autres. T’avais les yeux rivés sur un écran avec ta collègue, de nouveaux éléments vous étaient parvenus sur une enquête alors vous les épluchez avec attention quand ton téléphone retenti. Tu réponds avec un “Agent Reid, j’écoute.” sec, et froid, comme à ton habitude. Quand la voix te répond à l’autre bout du fil, ton monde s’arrête un instant. Tu te dis que tu as perdu la tête, tu n’y crois pas et t’en viens même à demander le numéro de badge du flic pour le rentrer dans la base de donnée et t’assurer que ce n’est pas une mauvaise blague. Ces mots “Nous avons retrouvé votre fils.” Ces mots, tu ne pensais pas les entendre un jour. Tu continuais d’espérer, un espoir faible mais bien présent, mais tu ne croyais pas un jour faire partie de ceux qui auraient cette chance. Tu pensais être de ceux qui devraient souffrir jusqu’à leur dernier souffle, de ceux qui mourraient sans jamais avoir de réponses à leurs questions. Tu te reprends, et tu raccroches avant de courir à ta voiture en lançant à tes collègues de gérer la suite sans toi. T’as jamais fait Boston, Red Hawk aussi vite de ta vie, la sirène retentissait tout du long, t’essaie d’appeler ta femme mais pas de réponse, tu sais qu’elle est en voyage, mais elle va devoir l’écourter si tout ça est bien vrai.

Quand tu arrives au poste ils te conduisent jusqu’à ton fils. Tu t’arrêtes après avoir passé la porte, tu l'observe, t'es comme bloqué, tu sens les larmes couler sur tes joues. Tu les a vus les portraits produit par l’ordinateur qui te montrait à quoi il ressemblerait adulte. Ils n’étaient pas loin de la vérité. Tu reconnais ses yeux. C’est lui qui vient te rejoindre et se loger dans tes bras. Tu le sert fort contre toi, et un sanglot t’échappe. “J’suis désolé, tellement désolé, tellement, tellement désolé” Que tu lâches en boucle. T’es même pas sûr que tout ça soit vrai, t’as l’impression que tu vas te réveiller à côté d’une énième bouteille et que rien de tout ça ne sera vrai. Pourtant il est bien là contre toi. Après tout ce temps. Huit ans et il est là. Il est vraiment là. Quand il s’écarte et te demande où sont sa mère et Alice, tu places tes mains sur son visage et tu l’observes à travers les larmes.

“Alice… Elle est à la fac et ta mère est en voyage, j’ai pas réussi à la joindre, j’vais réessayer. Mais t’en fais pas elles vont bien, elles seront là en un rien de temps dès qu’elles répondront au téléphone.”

Elles allaient faire comme lui à la seconde où elles apprendraient la nouvelle, elles sauteraient dans le premier avion pour vous rejoindre. Tu continues de le tenir, t’as cette peur qu’il s’échappe, qu’il s’évapore et que tu le perdes à nouveau. Tu le sers à nouveau dans tes bras.

“Je t’aime, Je t’aime tellement, tu nous as tellement manqué, j’suis tellement heureux!”

Tu embrasses sa tempe et tu t’écartes à nouveau pour le regarder. C’est quand la dernière fois que tu as été aussi heureux? T’en sais rien. Il y a huit ans au moins, c’est tout ce que tu sais. T’as l’impression de respirer pour la première fois en huit ans. T’as l’impression qu’on vient de retirer l’enclume qui l'écrasait le torse depuis des années. Tu l’observe un peu plus de haut en bas.

“Est-ce que tu es blessé?”

Tu demandes inquiet, la réalité des choses commençant doucement à te rattraper. Huit ans qu’il a été enlevé, et tu ignores tout de ce qui lui est arrivé.
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