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Luana&Rita | Tel un volcan

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Tel un volcan
truc.

Ces instants où t'as l'sentiment d'être à la fois libérée et d'au final, d'foncer tout droit dans l'décor. Ces instants où t'as l'sentiment d'être aussi bien ravie à l'idée de débarquer tout comme flippée d't'y rapprocher d'cet endroit auquel t'as tant songé.

Plus qu'une dizaine de minutes et tu vas rejoindre l'endroit de l'ensemble de tes attentes de l'année. T'as tendance à être ultra énergique de base mais là, t'as comme une sensation de plus. Toujours plus d'énergie. Rechargée à bloc. Une pile électrique, la Luana. Ce, malgré le trajet qu'était loin d'être le moins épuisant physiquement et psychologiquement.

Alors tu réfléchis quelques secondes, changeant de playlist mood. Du bad mood, t'enchaînes avec un extreme mood. Celui où tu t'refuses rien. Celui où tu t'dis que quoi qu'tu fasses, de toute façon, t'as déjà fait la majorité du chemin et qu'du coup, vaut mieux pas renoncer mais foncer. Quitte à agir tête baissée et à affronter de nouveau la beauté du monde et à l'inverse, le merdier parfois là, qu'tu l'veuilles ou non.

Encore deux-trois pas, et t'y es. Cette sensation peu fidèle te donnerait presque envie de faire marche arrière mais t'es pas comme ça, toi. Tu préfères avancer, déterminée plus que jamais. Déterminée à retrouver la personne qui te garde proche de la famille quoi qu'il arrive. Alors que tu la voyais que durant les fêtes, c'est désormais à ton tour de porter les divers objets de valeurs, tes fringues, de quoi te divertir toujours, jusqu'à son lieu d'habitation. T'ignores totalement sa réaction et bien que ça puisse t'faire avoir un certain frisson, tu traverses le passage piéton, en oubliant le feu rouge pour commencer puis tu commences à jeter un coup d'œil aux boutiques que tu croises.

T'en fais de même pour les inconnu(e)s qui passent, repassent. Pas question de les juger tant que t'es pas habitante de ce lieu. Pourtant, c'est trop tard. Dès qu'un gars s'pointe dans le quartier où tu prévois d'débarquer, tu t'sens obligée de le reluquer. Un regard bleu glacé, une petite mèche noire qui déborde du reste de sa coupe, peut-être à cause du vent qu'est bien présent et des vêtements tout aussi sobre que lui allant totalement. Soudain, tu t'y sens déjà bien. Tu te surprends à déjà esquisser un sourire avant de lui demander s'il sait où s'situe de quoi pouvoir te rassasier pour éviter de t'aventurer chez Rita, ventre aussi vide que ta gourde couleur rouge sang où prône un logo d'un de tes groupes de rock favoris du moment.

Dès qu'il t'répond, tu le remercies et quittes ce quartier, te rendant vite fait chez Tony's Corner, supérette que tu risques de très souvent dévaliser. Tu prends de quoi t'alimenter rapidement, un objet de décoration en main en guise de cadeau pour ta sœur et déguerpis ensuite. Au suivant. D'ici une trentaine de minutes environ, t'atterriras chez elle sans même qu'elle le sache, gardant tout de même espoir que celle-ci pourra t'accueillir aussi bien que tu te l'imagines.

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Chop chop chop, je coupe mes petites carottes en rythme. “Maman j’ai faiiiiiiim” dit Valentina, se collant dans mes jambes. Je repose le couteau pour éviter qu’elle se blesse en me bousculant et me tourne vers elle avec un sourire "C’est bientôt prêt, tu peux aller lire dans ta chambre en attendant” Mais ma fille est déjà partie dans le salon, faire, je ne sais quoi, mais je l’entends déjà parler à sa peluche. Je souris, la suivant du regard attendrie. Mes yeux se posent au passage sur une photo de famille qui, à chaque fois que je la voie, me remplis de nostalgie. Il faudrait que je pense à appeler à la maison, cela fait depuis un petit moment que je n’ai pas eu des nouvelles. J’ai pas mal été occupée dernièrement… Entre les sorties scolaires, le travail, le quotidien, j’ai l’impression de ne pas avoir le temps de me poser. Et lorsque j’ai un peu de temps, dès que je m’assois dans le canapé, je m’endors aussitôt.
Maintenant que mes carottes sont en train de cuire, je rejoins Valentina dans le salon. Je vois que finalement, elle est en train de dessiner. “Regarde maman, c’est un poney !” Je hoche la tête, même si pour moi, son dessin ressemble à une patate. Il faut avoir de l’imagination pour deviner ce que les enfants veulent dessiner.
Toc, toc, toc. Quelqu’un frappe à la porte. Je fronce les sourcils, regarde ma montre. Qui peut nous rendre visite à cette heure ? J’ai une pointe de stress, mais je vais quand même ouvrir. Je ne m’attendais pas du tout à la personne se trouvant derrière la porte. "Luana ?” Mais… C’est ma petite sœur ! Aux dernières nouvelles, elle était au Porto Rico. Ne vous méprenez pas, je suis heureuse de la voir ! Je suis juste très surprise. La surprise passée, je la prends dans mes bras. "¿qué estás haciendo aquí ?”” Je lui prends la main, l'entrainant à l'intérieur. Valentina, remarquant la présence de Luana abandonne son dessin pour sauter à son cou.
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color#660066
truc.

Alors que tu te poses devant l’entrée, te demandant toujours si ta présence est réellement la bienvenue ou non ou, au contraire, si au final, t’as totalement agi sans réfléchir tout en prenant autant de distance avec ta figure maternelle, tu ne peux pas t’empêcher de songer que de toute façon, si elle prenait la décision de te voir partir à son tour, Rita, tu trouveras sûrement de quoi te sortir de là. Peu importe les personnes que tu devras fréquenter ou bien même les multiples lieux où tu devras t’évader… Tu le sais au fond, tu es capable de t’en sortir indépendamment.

Le cadeau en main, le stress se ressentant de plus en plus, la sensation de vertige légère mais pourtant bien là, tu tentes de reprendre un souffle régulier, faisant un sourire très peu sincère à un des habitants qui semble sortir du hall. T’es tellement embarquée par un tout que tu ne vois pas le bambin, assis au niveau des escaliers, marchant alors presque dessus quand tu commences à monter.

Deux petites minutes te semblent désormais ultra longues – pesantes – angoissantes. Soudain, t’as l’impression de ne pas être suffisamment prête, que ce soit en terme vestimentaire comme mentalement. Tu essaies de te tenir droite – parce que t’avais entendu un jour que tout passe en priorité par la posture – et prends quelques secondes avant de toquer à la porte qui te paraît être celle où ta sœur vit avec sa petite.

A peine tu poses la main sur celle-ci qu’automatiquement la personne à laquelle tu as tant songé ces dernières heures, ouvre et se présente face à toi. Presque toute aussi étonnée que toi, elle ne semble pas réfléchir, te menant tout de suite à l’intérieur. «qué está haciendo aquí ?» à peine ces mots résonnent au fond de ta tête qu’un sourire se pose sur tes lèvres. Quoi lui répondre ? J’avais envie de te rendre visite, rien de plus ni moins. Non, trop facile. Rita sait comment tu es, connais ton caractère, tes traits de personnalité… Tu me manquais, je dois l’avouer. Même chose pour la petite bouille qu’est Valentina, je voulais la revoir alors j’ai franchi le pas. Beaucoup trop logique, pas assez détaillé pour qu’elle y croit à 1000%. Ecoute, je souhaitais changer d’air. Plutôt que de partir dans un endroit où aucune de mes connaissances figure, j’ai préféré opter pour le côté plus sûr. Comme t’y vis, je me suis dit que pour moi, ça serait sûrement le bon endroit aussi. Pourquoi pas ? Quelque chose dans ce genre-là… Ouais, c’est bien plus réel – tout en donnant de nombreuses informations sur l’avenir que tu souhaites avoir sans pour autant t’inviter chez elles.

Alors tu réponds enfin tout en serrant déjà la petite contre toi. Petite qui a l’air tout aussi heureuse de te voir que toi d’être joyeuse d’avoir franchi ce foutu cap qui te provoquait tant de réflexions ces derniers jours. « Surprise ! J’espère que ma visite inattendue te plaît tout autant qu’à moi. » puis tu penses aux phrases qui circulent dans tes pensées sans pour autant parvenir à en prononcer… C’est comme si tu redoutais la demande de pouvoir habiter quelques jours, semaines ici au cas où ça ne lui conviendrait pas – ou plutôt – que ça te blesserait quelque part de devoir être ici sans avoir un seul revenu. Ce n’est pas dans tes cordes de vivre ici sans soutenir financièrement celle que tu admires tant depuis des années. Tu sais par avance que tu t’acharneras à trouver de quoi l’aider si cela venait à se produire, au plus tôt, quel que soit le type d’embauche possible.

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Petit moment de pause. Je regarde ma petite sœur, grand sourire devant moi, mettant du temps à assimiler la situation. Ce regard malicieux, cette bouille coquine, non ce n'est pas un double maléfique, il s'agit bien de Luana. Je dois me pincer pour vérifier que je ne rêve pas. Mais la scène est bien réelle. Alors, la surprise passée, je la prends dans mes bras. J'ai l'impression d'être à la maison. Au Porto Rico. J'ai l'impression que notre mère va arriver d'une seconde à l'autre pour nous dire d'arrêter de paresser et de l'aider à mettre la table. Je suis tellement heureuse de la retrouver après tout ce temps. On a vraiment de choses à se raconter. Notamment, la raison de sa présence ici. J’ai vraiment besoin d’en savoir plus. Car pour une surprise… C’est une surprise. Je souris à ma sœur l’entrainement dans la maisonnée, tandis que Valentina ne la lâche plus. "Bien sûr que je suis heureuse de te voir ! C’est toujours le cas ! Et je suis sûre que Valentina aussi !” C’est marrant, on est le centre du monde pour son enfant, mais dès que la tata cool arrive, on est bien vite oublié.

On arrive dans le salon, le chat de ma fille se présente, se frottant aux jambes de ma petite sœur. "Tu veux quelque chose à boire ? A manger ?” Je ne sais même pas si elle vient tout juste de débarquer de l’aéroport ou pas. "Mais tu restes combien de temps ? Maman sait que tu es là ? Elle ne m’a rien dit…” Je fais une mine faussement boudeuse. Je suis très contente de la voir, mais tout cela me questionne. Je me demande ce qu'elle fait ici, à Red Hawk. Est-ce qu'elle est en vacances ou a-t-elle un autre motif ? Je suis curieuse de connaître ses plans et ce qu'elle a prévu de faire pendant son séjour. J'espère que nous aurons l'occasion de passer du temps ensemble et de rattraper le temps perdu.

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