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“Les petites pluies sont longues, les tempêtes soudaines sont courtes.”

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Première rencontre
“L’innocence a parfois l’apparence du crime.”


Ce fut le son de mon portable qui me tira de mon sommeil dépourvue de songe. Ouvrant difficilement les yeux, j’observais ma chambre encore inconnu, un drôle de sentiment au cœur. L’impression d’être au mauvais endroit était présente partout autour de moi, ce lit ne semblait pas être mien, comme la chaise dans le coin de la chambre et l’enveloppe laissé sur la commode qui se trouve à l’autre bout de la pièce.

Mon regard fixé sur ce bout de papier, papier qui ne se trouvait point à cet endroit la veille. En fait dans mes souvenirs il n’y avait rien sur cette fichue commode.  Sortant d’un bond de mon lit, je fis le tour rapidement de l’appartement, rien n’avait bougé, aucun signe qu’une personne avait pris ses aises chez moi. Pourtant, il y avait bien et belle une enveloppe sur la commode de ma chambre. Observant cette dernière, je constatai qu’il y avait sur un post-it une adresse.
Perdue dans mes pensées, je fis doucement taper l’enveloppe dans ma main, comme pour me faire du vent. «Sérieusement…» Murmurais-je à mon attention, un soupir naissant sur mes lèvres je déposais ladite lettre sur la table de la cuisine avant d’aller me faire couler un café.  Revenant de nouveau dans la salle à manger pour observer la lettre posé sur la table «Sérieusement… Y a une personne qui est venu dans ma chambre…. Et ma laisser cela… Je Ne Pensais pas que…» La machine se fit entendre, l’odeur amère du café avait envahi l’espace, laissant une faible chaleur dans mon cœur. Troublé, je me fis un café bien noire plongeant aussitôt mes lèvres afin de m’assurer d’être bien réveillée.

Mon regard retourna sur la lettre, j’étais curieuse, mon être tremblait à l’idée qu’une personne soit entrée sans un bruit dans mon intimité pour venir porter ce bout de papier. Des frissons reviennent alors du tréfonds de mon esprit. Les images des hommes entrant dans la chambre, le bruit de leur soulier contre le plancher de ma chambre. Café en main je retournai dans ma chambre, le corps appuyé dans l’embouchure de la porte, observant le lit et la fenêtre. Une personne c’était tenue debout, près de moi pendant que je dormais, comme le soir ou j’avais perdu ma famille. Mon cœur manqua un battement, ma tasse glissa de mes doigts pour venir termine sa vie contre le planché, inondant sur son chemin ma robe de nuit et m’obligeant à pousser une plainte. «Bordel… !» La journée ne pouvait pas être plus étrange et je devais vite chasser les souvenirs de mon esprit.

Ce fut alors une douche rapide à l’eau froide et un long moment à fixer l’enveloppe en question. Je ne pouvais l’ouvrir, on m’avait simplement demandé de livrer cette dernière. Une question flottait dans mon esprit; Pourquoi ne pas l’avoir livré par eux-mêmes, il avait visiblement les talents pour mener cette missions et elle, appart avoir discuté d’assassin et de contrat avec un inconnu sur le darkweb, ne savait rien de plus.  Tournant autour de la table un moment, je poussai un cri de rage «NON mais c’est juste une enveloppe! Tu t’habilles, tu sors la porter, ensuite tu fais les course…» Dis-je pour moi-même en choisissant une tenue, bon d’accord encore là j’ignorais quoi mettre, laissant des vêtements un peu partout sur le planché de ma chambre. «Je dois mettre quelque chose de confortable, mais pas trop décolleté… J’ai pas envie de me retrouver entouré de gens louche… Mais en même temps je dois mettre quelque chose de simple pour pas faire tâche dans le décor et qu’on me cible sur le coup»

Mon portable fit de nouveau un son, ce qui me fit souvenir qu’il avait préalablement déjà sonné quelque temps plutôt. Observant l’écran je vus que mon frère m’avait appelé quatre fois. Mes mains se mirent à trembler, la rage et la peur c’était mélangé et je pris rapidement pour répondre afin qu’il ne tombe pas sur la boite vocale. «Ce n’était pas trop tôt, comme cela on dort si tard tu vois bien que tu ne vaux pas plus que les chômeurs de ce monde» Je sentis mon cœur manquer de nouveau un battement «Que puis-je pour toi» Dis-je simplement d’un ton tranchant.

«Rien, j’avais du temps à perdre et je voulais savoir si tu te plaisais bien dans cette appartement, seule et sans but» Ma haine à son égard ne faisait que grandir encore plus, ma main glissa jusqu’à l’enveloppe et je fermai les yeux «Oh que c’est aimable de prendre de mes nouvelles, mais mon frère je suis désolée de devoir mettre fin à cette si belle conversation j’ai un travail urgent qui m’attend» Le silence au bout du fil était presque gratifiant, mais comme toujours il avait contre attaqué «Oh j’imagine que tu as des boulettes de burger à flipper, je te laisse donc oublie pas de prendre quelque douche l’odeur de graisse te colle parfois à la peau» Il raccrocha et je ravala un hurlement de colère. «Petit merdeux…»

C’était décidé, j’allais me mettre en chemin la tenue ne changeait rien, j’avais donc choisi un jean claire avec un chandail à manche longue qui laissait toutefois mon ventre libre de tissu.  La discussion complètement inutile encore dans l’esprit, je pris mon sac en bandoulière et glissa l’enveloppe avant de mettre dans mes oreilles les écouteurs qui me quittait rarement.  La playliste se fit alors joué et je mis l’itinéraire qui me donnait plus ou moins 1 heure de marche. Et oui, vous aurez compris que je n’avais pas de voiture et que j’évitais comme la peste les bus, va savoir pourquoi j’avais une peur bleu des gens qui se trouvait dans ces boites de sardine sur roulette.

Pour le moment, le soleil brillait l’aire était calme et il était encore tôt. Je déambulais calmement, chantant doucement les paroles de la chanson qui coulait en moi, apaisant presque mon esprit de toutes les questions qui l’avaient inondé. J’étais presque arrivé, lorsque le ciel se ternit, de lourd nuage sombre vient cacher les rayons du soleil et malheureusement pour moi, la pluie froide se mit à couler, porté par un vent d’orage. «Aaaahhh merde pas sérieux!!!» Le vent me poussait dans le dos et mes cheveux volaient dans chaque direction. Je pris contre moi mon sac, heureusement ce dernier était imperméable.

C’était la dernière ligne droite, trempé de la tête au pied, j’arrivais sur le porche enfin caché de la pluie. D’un geste rapide je dégageais l’eau de mes cheveux afin d’avoir l’air un peu moins d’un chien mouillé et sans je viens pour sonner et immobilisa mon geste, doutant un moment. Mon corps tremblait de froid, mais de crainte et mon esprit hurlait de partir, de laisser l’enveloppe dans une poubelle et de simplement poursuivre une vie calme. Une vie calme.. Même si je voulais vivre calmement, mon instinct me poussait toujours à mettre les pieds dans mon passé, je disais ne pas vouloir savoir pourtant tout mon être vivait uniquement pour cette raison. Cette lettre n’était probablement rien, un simple mot à remettre, cela ne me regardait en rien, je rendais simplement un service à une personne qui m’avait porté quelques réponses à des questions silencieuse. Rien de plus, rien de moins. Je pris une profonde inspiration, retirant alors les écouteurs pour entendre autour de moi les sons de la pluie qui n’avait pas terminé de tomber et je sonnai, le tintement se fit entendre de l’autre côté de la porte, mon cœur allait explosé, mais je n’avais pas l’intention de partir sans avoir remis cette lettre, j’avais un simple nom à demander avant de la remettre ; BJORN SOLBERG.

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II.Red Hawk
Bjorn Solberg
Bjorn Solberg
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Ma bouille : “Les petites pluies sont longues, les tempêtes soudaines sont courtes.” 0f52f9099a89feab311518059ef2b3a9705f792c
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« Je remontais dans ma mémoire jusqu’à l’enfance, pour retrouver le sentiment d’une protection souveraine. Il n’est point de protection pour les hommes. Une fois homme on vous laisse aller. »
D’Antoine de Saint-Exupéry, écrivain et aviateur français.

Dimanche 21 juillet 2024, Red Hawk - East Red Hawk, n°37

Aimé, mon frère aîné, m’avait appelé au beau milieu de la nuit. Il avait dû insister pour que je daigne bien vouloir décrocher le téléphone. Endormi comme je l’étais, je n’avais pas eu, dans un premier temps, le courage de tendre le bras pour attraper le combiné. Toutefois, devant son insistance, je m’étais résolu à le prendre. Ce fut avec toute la subtilité d’une voix endormie et ronchonnante que j’adressais mes premiers mots à mon frangin.

« Hum… »

Le ton amusé de mon interlocuteur ne me plut guère.

[Aimé] « Je n’avais pas souvenir qu’il était aussi difficile de réveiller un ours des cavernes. »

Il n’eut pour réponse qu’un grognement exaspéré par la situation. Aimé reprit son sérieux et continua :

[Aimé] « Je te prie de me pardonner de te tirer des bras de Morphée à une heure aussi peu décente. La situation à laquelle je suis confronté exige ton concours pour sa résolution. »

Je m’assis péniblement sur le lit puis, après quelques secondes de flottement, vins déposer mes pieds nus sur le sol en pierres froides. Je me frottais les paupières, comme si ce simple geste me permettrait de retrouver toutes mes facultés. Depuis mon arrivée à Red Hawk, mon frère aîné avait pris toutes les dispositions nécessaires pour me surveiller. Non pas qu’il doutait de ma loyauté envers lui et la famille de la Teyssonnière, mais il avait conscience, mieux que n’importe qui, que mon état de santé physique et mentale était en jeu. J’étais son talon d’Achille, Aimé le savait, mais il ne pouvait se résoudre à me faire disparaître. Définitivement.

Parmi les différents dispositifs mis en place, des caméras avaient été disséminées dans toute la maison, y compris dans ma chambre. Cette mesure drastique avait été prise pour me protéger de moi-même. J’avais arrêté de me voiler la face : je n’allais pas bien. Je le savais. Aimé croyait toutefois en mes capacités à remonter la pente. Il ne voulait pas perdre son cadet. Il était prêt à faire tout ce qui était en son pouvoir pour m’aider à sortir du puits dans lequel j’étais tombé.

De plus, une ligne directe entre ma chambre et le manoir de la famille avait été mise en service dès mon arrivée chez madame Hudson. Elle nous permettait de nous contacter directement, sans avoir à passer par un intermédiaire. C’était un vieux téléphone, difficile à mettre sur écoute. Aimé avait pris ses dispositions pour que personne ne puisse se greffer sur la ligne, même par « inadvertance ». Ce que se disaient deux Teyssonnière restait entre deux Teyssonnière.

« Je t’écoute. »

Un silence de quelques instants s’installa. Il arrivait qu’il fusse réduit à néant par le bruit des doigts tapant sur un clavier d’ordinateur.

[Aimé] « Il y actuellement des désaccords entre la famille et l’empire Moretti. Cette entreprise est à la tête d’une industrie non négligeable d’armes et est à la pointe du développement technologique militaire. La direction de cet empire aurait dû, dans un premier temps, revenir à Olivia Moretti, une enfant adoptée par le père Moretti lorsque les parents de cette dernière furent tués par… »

Les touches d’un clavier se firent de nouveau entendre.

[Aimé] « … par des tueurs encore non identifiés à ce jour. Des rapports que j’ai eu entre les mains, je peux te confirmer que c’étaient des professionnels qui ont agi. En toute connaissance de cause. Je te passe les détails de cette affaire pour le moment. Il y a neuf ans environ, lorsque le père Moretti annonça qu’Olivia était en tête de liste pour hériter de la compagnie à sa mort, ses frères se rebiffèrent et, depuis ce jour, ont œuvré pour l’écarter de l’héritage. »

Encore ces touches de clavier. A qui pouvait-il bien parler en ce moment même ? Peut-être Olivia ? Ou un autre énergumène ? Non… Certainement Olivia. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il l’avait cherchée et que, dès qu’il l’avait trouvée, il s’était efforcé d'échafauder un plan pour lui mettre la main dessus. Je n’avais guère besoin de longs discours de sa part pour savoir comment il pensait, réfléchissait. Nous avions eu, après tout, le même entraînement de base.

[Aimé] « Le frère actuellement en haut de la liste est un imbécile fini. Ses décisions sont emprunts d’égocentrisme et d'irrationalité envers certains partenaires de la firme Moretti. La famille fait partie de ces associés touchés par son manque flagrant de jugement et de recul. »

Je ronchonnais à nouveau. Il faisait vraiment trop de détours. Pourquoi n’allait-il donc pas à l’essentiel ? Je savais qu’il me délivrait ses informations au compte-gouttes pour être certain d’avoir toute mon attention.

« Qu’est-ce que tu attends de moi ? Sans vouloir te manquer de respect, je ne vois pas bien à quel moment mes capacités doivent entrer en jeu. »

Aimé éclata de rire.

[Aimé] « Toujours aussi ronchon quand tu n’as pas ton quota de sommeil et ton café. Laisse donc ton impatience de côté pour le moment et laisse-moi terminer. »

Il n’eut pour seule réponse qu’un nouveau grognement.

[Aimé] « Olivia Moretti est installée depuis peu à Red Hawk. Il est temps pour moi de jouer certains de mes pions. Je veux que tu la prennes sous ton aile, que tu la protèges de sa famille, que tu canalises ses émotions pour lui éviter toute bavure inutile, que tu l’entraînes et que tu la prépares à reprendre les rênes de l’empire Moretti. Si nous n’arrivons pas à faire entendre raison à son frère, elle sera notre meilleure option. Je garde l’espoir que nous n’en arrivions pas à de tels extrêmes. Toutefois, je n’hésiterais pas à prendre les décisions qui s’imposent pour la survie de notre famille et de nos intérêts. »

Et bien voilà, nous arrivions donc au but de cet appel. L’idée d’avoir une jeune femme sous mon aile ne m’enchantait guère.

[Aimé] « Jusqu’à ce que son heure arrive, je ne veux pas l’avoir dans mes pattes. Fais en sorte qu’elle prenne les bonnes décisions. »

Je poussais un profond soupir. Décidément, il ne me confiait pas la plus aisée des tâches. Il le savait. Je le savais. Toutefois, il ne m’aurait pas attribué cette tâche s’il ne me pensait pas capable de l’accomplir.

[Aimé] « Elle se présentera à toi dans la journée avec une enveloppe à ton nom. »

Nous échangeâmes encore quelques banalités d’usage et nous raccrochâmes. Je tentais bien de me rendormir, mais rien n’y fit : le sommeil m’avait définitivement abandonné. Je me levais, fis une rapide toilette et descendis me faire un café, non sans avoir vérifié avant la chambre d’Orion. Celui-ci n’était pas là. Je soupirais. Encore perdu quelque part entre son travail et je ne sais laquelle de ses activités. Au petit déjeuner, j’informais madame Hudson, ma logeuse, de l’entretien nocturne que j’avais eu avec Aimé.

Je ne sus dire si j’étais anxieux ou excité à l’idée de rencontrer cette Olivia Moretti. C’était une nouvelle tête que j’allais devoir intégré dans ma vie. Je n’appréciais pas réellement la présence d’autrui dans mon intimité. D’abord Orion imposé par madame Hudson. Puis Olivia imposé par Aimé. Je n’arrivais pas à déterminer là où j’avais merdé. Je ne demandais rien à personne, et voilà que je me retrouvais avec un colocataire et une protégée.

Je devais m’occuper la tête et les mains. Aimé ne m’avait pas précisé à quelle heure la jeune femme se présenterait à la demeure. Après avoir entretenu un massif de fleurs dans le jardin, je pris une longue douche. Lorsque j’en sortis, un orage était sur le point d’éclater. Je m’habillais prestement de vêtements amples et confortables. J’enroulais ma longue chevelure dans une serviette. Puis, lunettes sur le nez, je me servis un nouveau café et m’installais sur la terrasse pour le savourer en lisant le journal.

C’est à ce moment précis que le tintement de la sonnette retentit dans toute la maison.

« Madame Hudson !? »

Sans réponse de sa part, je fronçais les sourcils. Où était-elle donc passée ? Je dus me résoudre à me lever et à aller ouvrir moi-même la porte. Sur le porche se trouvait une jeune femme détrempée et frigorifiée. Elle correspondait aux photos envoyées par Aimé.

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Légende : tenue dans laquelle Bjorn accueille Olivia.

« Demoiselle Moretti, je ne vous attendais pas si tôt. »

Ma voix grave et bourru d’ours des cavernes se fit amicale et tendre à son égard, comme si elle cherchait à la protéger d’un mal invisible. Je savais néanmoins que je ne faisais qu'exécuter les ordres de mon frère et que cette demoiselle me terrifiait. Pourtant, je n’en montrais rien, gardant une parfaite maîtrise de mon corps et de mes intonations vocales. Je montrais à mon interlocutrice uniquement ce que j’avais envie qu’elle voit.

« Puis-je vous inviter à entrer ? Je ne peux me permettre de vous laisser repartir dans un tel état. Vous allez attraper froid. »

Je ne fis aucun geste brusque pour ne pas l’apeurer plus qu’elle ne l’était. Je savais que je n’avais pas le meilleur des physiques pour rassurer mes interlocuteurs, mais je faisais mon maximum pour qu’ils se sentent à l’aise en ma présence. J’ouvris la porte en grand et me mis sur le côté, en lui indiquant d’un geste de la main l’intérieur de la demeure.

« Aimé m’a prévenu de votre arrivée. Je suis Bjorn. Bjorn Solberg. »

Je ne parlais pas de la lettre. Je lui laissais l’opportunité d’amener la discussion sur ce terrain-là au moment où elle le choisirait.

« Madame Hudson ?! Notre invitée est arrivée. »

Toujours aucune réponse de sa part. Je guidais Olivia à travers le rez-de-chaussée. Sur notre droite, la porte qui menait vers le salon. Je la menais néanmoins directement à la cuisine. Une baie vitrée donnait sur la terrasse.

« Puis-je vous proposer de vous sécher ? Voir même de prendre une douche bien chaude et de vous changer, avant de vous proposer de prendre un café… ou toute autre boisson à votre convenance. Je crains ne pas avoir de vêtements à votre taille. Je ne me risquerais pas à fouiller dans les placards de madame Hudson. Je pense toutefois qu’un de mes habits sera suffisant pour vous couvrir, le temps que vos effets personnels sèchent. Cela vous conviendrait-il ? »

Je fis en sorte qu’Olivia ait toujours la possibilité de partir, ou même de s’enfuir si elle le désirait. Je n’étais pas certain qu’elle ait conscience de la dangerosité du monde dans lequel elle venait de pénétrer…
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Première rencontre
“L’innocence a parfois l’apparence du crime.”





La pluie tombait tranquillement du ciel, heurtant ma peau laissant sur le sciage des gouttelettes, une sensation de froid. Telle une morsure dans ma chair qui parcourait mon corps sans retenue.   J’avais froid, ce froid était trahi par le mouvement involontaire de mon corps et de mes lèvres qui tremblaient d’elle-même.

Vous savez, ce n’est pas la première fois que je prends une douche involontaire. Planté devant la porte, de sombre souvenir remonte doucement dans mon esprit. Il y a jadis un temps, ou j’avais été enfermé dehors sous un orage par mon frère, j’avais dormi sous un arbre et j’avais été bien malade par la suite. Mais aujourd’hui, le temps était différent, le ciel sombre et gris laissait déversé une eau calme, sans grondement.

Je fixais la porte complètement perdue dans mes pensées. Est-ce que je devais partir, avais-je vraiment envie d’aller plus loin. Ce qui se trouvait derrière cette porte était un monde que j’avais autrefois entrevu par la violence du massacre de ma famille. Cette violence qui avait détruit mon cœur, qui avait fermé les lumières de mon esprit de longue année, hantant mes nuits et mes jours et me pourchasse encore aujourd’hui. Beaucoup de gens trouveront la mort sans même avoir conscience des ténèbres tapis dans les ruelles et à ce moment je pouvais entendre les échos l’autre coter de la porte. Chaque pas sur le planché m’indiquait qu’une personne allait d’une seconde à l’autre ouvrir la porte. Cette porte était la seule chose qui me tenait encore du bon côté de la ligne. Cette ligne que mon cœur souhaitait franchir mais que mon esprit hurlait de fuir.
J’étais jeune lorsque ma famille fut assassinée et mon père adoptif ma toujours tenu loin de la haine et la douleur que pouvait être la vengeance. Mais aujourd’hui, trop de questions silencieuses pourrissaient dans mon esprit, trop de cauchemar remontaient à la surface et je devais savoir, j’avais le droit de savoir. Et à vrai dire, je savais au plus profond de moi que le jour de ma mort, personne ne me pleura car je ne suis rien et je ne suis importante pour personne.

La poigné tourna et mon cœur venait de faire un bond, la porte s’ouvrit et je fis taire mes peurs et mes doutes, mon regard remplis d’assurance se braqua sur le visage de celui qui venait d’ouvrir la porte. Mes yeux observaient un moment son visage et bien malgré moi j’observais ça tenu. La bouche légèrement ouverte, le regard replis de surprise je restai bouche bée un moment. L’homme devant moi, était bien loin de l’image que j’avais en tête. Vous voyez un peu le genre d’homme dans les films de mafia ? Avec les costumes hors de prix, les cheveux bien placés et les lunettes de soleil sur le visage et bien là j’étais loin de cette image et un petit sourire vue le jour sur mes lèvres. Dans le doute j’observais en reculant légèrement le haut du corps pour observer l’adresse de le maison. Aucune erreur possible j’étais à la bonne place.  

« Demoiselle Moretti, je ne vous attendais pas si tôt. »

Dit l’homme en m’observant, je soupirai légèrement de soulagement, j’étais donc à la bonne maison. Cette phrase me fit pencher doucement la tête sur la droite l’observant avec un petit sourire calme. «Pardonnez-moi, j’ai eu un peu de mal à trouver»  J’avais doucement soufflé cette phrase, comme mon père adoptif m’avait appris, sur un ton neutre et professionnel, toutefois je n’arrivais pas à cacher l’amusement qui flottait à ce moment sur mes lèvres. J’avais un sourire et j’ignorais pourquoi, peut-être de réaliser que cet homme savait que j’allais venir et n’avait même pas prit la peine de s’habiller. Une petite voix en moi criait de faire attention et de garder mes distances, il était peut-être un psychopathe ou un maniaque sexuelle, le pourquoi de son habillement.  J’ignorais si je devais lui remettre la lettre devant la porte, ou….

« Puis-je vous inviter à entrer ? Je ne peux me permettre de vous laisser repartir dans un tel état. Vous allez attraper froid. »

J’avais déjà le corps complètement froid, ma peau était presque bleue comme mes lèvres. Mon regard quitta son visage pour observer l’ouverture de la porte, son corps c’était déplacé pour m’inviter à entrer. Un pas, un mouvement et je ne pouvais plus revenir en arrière. Il était encore temps pour moi de partir et de faire l’autruche comme chaque habitant de cette ville. Mais je ne pouvais, je devais à ma famille des réponses. «Avec plaisir, c’est très aimable à vous de proposer» Soufflai-je tout en passant calmement devant lui afin d’entré dans la demeure. J’ignore pourquoi, à cet instant une phrase de ma mère me revient à l’esprit, tel un écho du passé, des paroles qu’elle disait à chaque fête des morts ‘’On n’entre pas chez les inconnus, en aucun cas on reste sur le porche et on part’’ Désoler maman, je venais de désobéir à une consigne si simple.

L’eau perlait de mes cheveux et de mes vêtements laissant sur mon passage quelques traces. Mes empruntes de pied mouillait également le planché, mon regard poussé par un geste curieux reluquait les murs et les plafonds du hall d’entrer avant de se poser de nouveau sur l’hôte.

« Aimé m’a prévenu de votre arrivée. Je suis Bjorn. Bjorn Solberg.   Madame Hudson ?! Notre invitée est arrivée. »

Bjorn, il était donc celui à qui la lettre revenait, j’ignorais encore comment aborder le sujet. «Enchanté de faire votre connaissance, J’imagine que Aimé vous a déjà mentionné mon nom, toutefois laisser moi me présenté, Je suis Olivia Moretti» Dis-je avec un sourire calme sur les lèvres, mes mains tremblaient, par le froid et par la peur qui montait un peu en moi, mais je souhaitais intérieurement qu’il ne le remarque pas.

Je suis tranquillement le guide, observant autour de moi, j’avais l’habitude de voir une maison spacieuse, avec plusieurs pièces. Cela me rappelait chez les Moretti, mais ici l’ambiance semblait tout autre. Bjorn arrêta dans la cuisine,  j’observais toujours silencieuse, puis posa mon regard sur lui. J’ignorais comment je devais le percevoir, au premier regard, il semblait être un homme de bonne famille, il avait un parler impeccable et de bonne manière. Mais quelque chose en moi criait de voir plus loin que mon regard, cela était trop beau, trop simple. J’avais peut-être devant moi l’un des assassins de ma famille. A cette idée, un frisson d’horreur parcouru ma colonne vertébrale et je détournai les yeux en direction de la baie vitré.  

« Puis-je vous proposer de vous sécher ? Voir même de prendre une douche bien chaude et de vous changer, avant de vous proposer de prendre un café… ou toute autre boisson à votre convenance. Je crains ne pas avoir de vêtements à votre taille. Je ne me risquerais pas à fouiller dans les placards de madame Hudson. Je pense toutefois qu’un de mes habits sera suffisant pour vous couvrir, le temps que vos effets personnels sèchent. Cela vous conviendrait-il ? »

Mon cœur manqua un battement et je plongeai mon regard remplis d’hésitation dans les yeux de mon hôte, ses yeux étaient voilés de mystère je n’arrivais pas à comprendre le fond de ses pensées, mais il ne dégageait aucune méchanceté.  Moi qui pensais donner la lettre et reprendre ma journée, je devais peut-être simplement laisser le courant m’emporter. «C’est aimable, je ne dirais pas non à une serviette pour mes cheveux et un vêtement de rechange le temps que mes vêtements sèches» Dis-je en réalisant soudainement que mes vêtements me collaient à la peau et je sursautai un moment en réalisant que j’avais complètement oublié la lettre dans ma poche, je la sortie rapidement. Elle était en bonne état, elle avait un coin mouillé et semblait un peu humide «OH mince je l’avais complètement oublié» Dis-je poussant un petit rire nerveux, l’instant d’un moment j’avais laissé tomber le masque professionnel que mon père adoptif m’avait appris et figea en observant Bjorn la lettre dans la main, un petit sourire sur les lèvres «Pardon, elle est un peu …. Humide» Dis-je en lui tendant doucement «Je devais vous remettre ceci et j’ai oublié qu’elle était dans ma poche» Une goutte d’eau quitta mes cheveux pour venir terminer sa course sur le bout de mon nez. Je devais vraiment avoir l’allure d’un chien abandonné sous la pluie. Quelle image je donnais.

Afin de ne pas rire devant cette image, je pinçai doucement mes lèvres ensembles affichant un sourire et un regard chaleureux. Je devais reprendre mon sérieux, je devais garder mon professionnalisme malgré le fais que j’avais tout fait de travers. Au moins, la lettre était rendu au destinateur comme demandé, moi j’avais une rivière dans les souliers, je laissais sur le sol une trace de mon passage et je tremblais de froid devant un inconnu.

Puis, comme si la chance venait de partir, j’entendis le son douloureux d’un message entrant sur mon portable, un petit son unique que j’avais placé lorsque mon frère m’écrivait. Très facile à reconnaitre : La voix d’un zombie qui hurle : Braiiiiiiiin.  Je perdis mon sourire un moment, mon visage redevient doucement sur un sentiment neutre. L’envi de répondre me titillait mais je ne fis rien, il n’était pas professionnel de répondre, je savais ce qu’il allait m’en couter mais l’homme devant moi était plus important pour le moment que mon frère à l’autre bout du monde.




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