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@Lou Isaacson
T’étais resté enfermé chez toi une majeure partie de la journée à jouer à Lethal Company, enfermé dans ta salle de streame, autant dire que tu n’avais pas vu la lumière du jour ni respiré de l’air frais de toute la journée. Par contre tu avais bien hurlé, à force tes compagnons de jeu tout comme tes viewers étaient habitués à te voir crier pour un oui ou pour un non dans les jeux d’horreur. C’est pas plus mal que tu aies déménagé, au moins tu ne dérange plus les voisins. Tu te lèves de ta chaise direction la cuisine. Le soleil n’est pas encore couché mais il n’en est pas si loin. Tu te fais un Chai latte, tu attrapes un paquet de gâteau et direction le balcon. T’inspire un grand coup, suivi par Butter qui comme toi vient prendre un bol d’air frais. Tu mets un moment à te rendre compte que le balcon d’à côté est aussi occupé. Tu t’arrêtes presque de respirer quand tu vois l’homme d’à côté. C’est un visage que tu ne pensais pas recroiser un jour.

“Lou?”

C’est presque un murmure, t’as de la peine à croire qu’il est vraiment là en face de toi. Alors que tu n’as même pas réussi à lui faire face pour le quitter et maintenant il est là. Pourquoi? Qu’est-ce qu’il fout là? Si tu ne fermes pas la bouche c’est des mouches que tu vas avaler pas des gâteaux.

“Qu’est-ce que… Pourquoi t’es là?”

Tu dis ça comme si c’était un crime pour lui d’être sur le balcon d’à côté. T’étais persuadé que l’appartement d’à côté était vacant, mais s’il ne l'est plus… Et s’il est loué par lui… Non, non, non, c’est pas possible. Ce serait le comble quand même, tu ne veux pas de lui comme voisin. Pas que tu le déteste, mais bon, vivre à côté de son ex c’est pas dans ta bucket list. Tu l’as aimé, il y a un bout de temps, et comme toujours tu as fui, c’est ce que tu sais faire de mieux. Et maintenant qu’il est en face de toi, tu ne sais pas quoi faire, tu reste planté là avec ta tête de merlan frit. Et qu’est-ce qu’il fout à moitié à poil en plus? Il fait moins douze-mille dehors! t’as beau préférer le froid à la chaleur, ça t’empêche pas de mettre un pull!
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J’ouvre les yeux, sortant d’un brouillard invisible. Les sens reviennent lentement, il faut que je m’étire, j’ai mal un peu partout, ankylosé par des poids imaginaires. Je remue ou plutôt frétille, un peu comme un poisson hors de l’eau, il faut que je revienne dans la réalité, dans ce monde pourri. C’est d’abord la vue qui revient, le flou devient plus net. Et puis, il y a l’ouie. Les bruits de la ville, et surtout les bruits du voisin qui semble pousser des cris digne d’un cochon qu’on égorge. Avec les murs, j’entends pas de quoi il en retourne. Ca ressemble à ceux d’une boite de nuit, des cris, des… bah non, que des cris. J’espère que c’est pas un type qui fout une trempe à sa femme, parce que sinon ça va mal se passer. L’odorat revient ensuite. Ca sent le jasmin, enfin je crois. C’est la lessive qui sent ça. Faut dire que j’ai le nez dans l’oreiller. Le toucher après. Les draps sont doux. Ca change vraiment de RedHawk… Et puis, finalement, le gout. J’ai la bouche pâteuse, j’ai soif, j’ai faim.

Je finis par me lever, zombise jusqu’à la cuisine et ouvre le frigo. Hmm… Je reste quelques instants, la porte ouverte, le froid venant faire frissonner la peau nue. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir manger ? J’ai pas très faim. Si en fait, mais pas faim du genre cuisiner, j’ai juste envie de m’enfiler un truc déjà tout préparer. J’suis certain qu’il doit y avoir des raviolis froids qui restent d’hier… Les doigts tatoués saisissent une bouteille de bière. Ce sont des céréales, euké ! Un paquet de clopes, le briquet et hop, je vais sur le balcon m’en griller une. Le règlement intérieur dit qu’il faut pas fumer dedans ou je sais pas quoi. J’ai intérêt à me tenir à carreau ici, parce que ce n’est pas RedHawk et j’ai vraiment pas envie de trouver autre chose, c’est déjà chiant de déménager. J’ai pas la force ni les moyens. Je pose mon derrière sur une chaise dehors et allume la clope. Ouai, il fait froid et je suis torse nu, mais je suis un gars du nord, j’ai pas peur d’un vent froid.

Sur la terrasse, je pose la bière sur la table et je reste là, sans bouger, je ne sais pas combien de temps. Et c’est pas que… j’entends mon prénom. C’est plutôt qu’il y a comme… une sorte d’atmosphère bizarre qui vient de… d’apparaitre. Jusqu’à présent, j’avais les coudes sur les genoux et le visage vers les planches de bois à ses pieds. Je redresse la tête et la tourne vers… ce qui semble être l’origine de ce… changement d’atmosphère. Je manque de lacher la clope, les lèvres tremblent quelques instants et je me redresse, attrapant ladite clope entre le pouce et l’index. “Qu’est-ce que… Pourquoi t’es là?” Comment ça, qu’est-ce que je fais là, bah j’habite ici, je… Je reste un peu stupéfait. Devant moi, enfin, pas loin, c’est Moon. Certains souvenirs me sautent à la figure pour ne pas dire me pète à la gu*ule alors que je déglutis. Et puis, les quelques années de galère qui ont suivi me font redresser un peu le torse et le menton. Le bras qui tient la clope s’allonge et montre la porte coulissante qui mène au petit studio.

- J’habite là. Rah, qu’est-ce que c’est con, c’te phrase ! Si on est logique, toi aussi ? J’indique la porte-fenêtre derrière lui. Qui l’aurait cru, hein ? Malgré la posture d’un type fier, on sent que ma voix n’est pas vraiment posée, encore déroutée d’avoir Moon en face de moi. Pour me donner un peu plus de contenance, je ramène la cigarette entre mes lèvres et tire longuement, ça me donne un peu de temps pour réfléchir. Alors, qu’est-ce que tu deviens ? Et je souffle la fumée blanchâtre qui s’élève aussitôt. Non, je ne lui ai pas pardonné. Ou peut-être si. J’en sais rien. Ca fait des années que je me pose la question sans réussir à trouver une réponse qui me convienne. C’est toi qui gueulais comme un putois tout à l’heure ?

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@Lou Isaacson
Comment ça il habitait là? Non! T’es pas d’accord! T’étais là en premier, qu’il aille voir ailleurs! T’as aucune envie de partager un balcon avec lui. Quelle merde. Il ne fait pas partie des gens que tu as envie de voir de façon régulière. Encore moins si tu dois le voir torse nu… Le coup du sort tu supposes. Le karma t’as dans le viseur, t’as failli crever y’a pas si longtemps, t’en fait encore des cauchemars, et maintenant ça? Tu sais pas ce que tu as fait pour mériter ça, mais il va falloir que tu cherches le pardon. Il te pose des questions, comme si de rien était.

“Toujours streamer…”

Ça n'a pas changé et ouais, c’est toi qui gueulait. Merde, il a entendu. T’es en train de changer la déco, et t’as enlevé les absorbeurs de sons. Entre autres. T’as besoin de nouveauté, et ça passe par un nouveau décor. Ce dont tu n'as pas besoin en revanche, c’est que ton passé revienne te hanter. T’étais bien avec Lou, tu t’amusais bien avec lui, et c’est pour ça que tu avais fini par mettre fin à votre relation. T’attacher à quelqu’un comme lui, c’était prendre le risque de perdre quelqu’un d’autre. Tu ne peux pas survivre à plus de pertes brutales. Trop c’est trop.

“Ouais… Je jouais…. D’habitude c’est insonorisé, mais là, je fais quelques travaux…”

Normalement y’a personne pour t’entendre hurler, si ce n'est ta sœur, tes chats et ton furet. L’appart d’à côté est supposé être vide… Quelle plaie que ce soit lui le nouveau locataire. En temps normal, t’es du genre à oublier tes exs, ou du moins, à ignorer les souvenirs quand ils remontent. T’es devenu plutôt doué en ce qui est d’ignorer souvenirs et sentiments. Sauf quand on te pointe une arme sur la tempe apparemment.

“Et toi? Toujours pompier? Et va mettre un t-shirt!! Il fait 4 degrés là!”

Qui sort torse nu comme ça sur son balcon! D’un temps pareil en plus! On est en plein hiver.
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L'inconnu








Toujours streamer. En même temps, il est vrai qu’il n’a pas changé. Mis à part la couleur des cheveux peut-être. Il faut dire que je l’ai connu avec toutes les couleurs possibles et imaginables. Même dans le court temps que l’on a passé ensemble, il a changé je ne sais combien de fois. Mais il est toujours le même, toujours aussi… fin, toujours aussi beau, toujours aussi désirable. Non, non, Lou, il ne veut plus de toi, il t’a rejeté d’un texto. Bon, faut dire que je n’ai pas vraiment pris la peine de répondre non plus. J’ai laissé faire, j’aurai pu… je ne sais pas, me battre ? Oui, pour le garder, mais je ne l’ai pas fait. J’ai baissé les bras.

Cela ne me ressemblait pas, j’avoue. Je me suis toujours battu, pour mes envies et mes opinions. Contre vents et marées j’avais voulu devenir pompier, je m’étais battu pour réaliser mon rêve, et… et je ne sais pas, la rupture avec Moon a cassé quelque chose, au fond de moi. Je n’ai plus cette envie dévorante désormais. Quand il indique qu’il fait des travaux, je regarde la baie vitrée, de chez lui, comme si j’allais voir les travaux en question. J’ai horriblement envie de lui demander s’il veut de l’aide, s’il veut que je lui répare des trucs ou bouge des choses, ou je ne sais pas quoi, mais je garde la bouche close. Enfin presque. Je m’occupe avec la clope.

“Et toi?” Et moi quoi ? “Toujours pompier?” Ouch, coup en plein cœur. Ca fait mal. Ca fait tellement mal que je ne comprends pas tout de suite ce qui vient juste après. “Et va mettre un t-shirt!! Il fait 4 degrés là!” Hein ? De ? Quoi ? Un quoi ? Un t-shirt ? Pour quoi faire ? 4 degrés ? Comment ça « 4 degrés » ? 4 degrés de quoi ? Oooooh, le temps. Le froid. Oui, bon… bah… ok… Je tourne les talons, dépose la clope dans le cendrier sur la table et retourne à l’intérieur. Un t-shirt ? Il est où celui que j’avais tout à l’heure ? Ah, là, en vrac sur la chaise. Je l’enfile prestement et retourne à l’extérieur, récupérant au passage la cigarette.

- Non, je… Je hausse les épaules, tentant de faire passer ça pour rien du tout. Je ne suis plus pompier. En fait, j’en suis un peu honteux et rapidement, malgré l’air fier que je tente de me donner, mes yeux se baissent, se rappelant le pourquoi, le comment et les conséquences. Depuis… un bout de temps. Je lui offre un sourire sans vie, comme si c’était une excuse ou une façade. D’ailleurs, c’est complètement une façade. Je crois que c’était pas pour moi, finalement. Alors là… là, c’est un beau mensonge que je lui balance en pleine figure. Et le pire, c’est que je sais parfaitement qu’il n’en pense pas moins. Alors, il faut que je me rattrape. Mais comment ? Je gagne quelques secondes en tirant sur la clope et en crachant la fumée. J’fais un boulot plus pépère maintenant. Mes yeux n’ont jamais quitté Moon. Je me rends compte à quel point il m’a manqué. T’as quelqu’un dans ta vie ? Et merde, pourquoi je demande ça comme ça ? Je me tourne vers le cendrier ne lui laissant pas le temps de répondre. Ah, oublie, je… je voulais pas… être… Enfin… Je voulais pas… quoi ? Savoir ? Bien sur que je veux savoir. être intrusif.

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@Lou Isaacson
Tu le regardes rentrer chez lui et revenir un peu plus couvert, c’est moins distrayant. Il revient et t’annonce qu’il n’est plus pompier. T’es surpris, mais… Soulagé. Au moins tu n’apprendras pas sa mort dans le journal. Même si vous n’étiez plus ensemble, tu ne voulais pas qu’il lui arrive du mal. Il a un nouveau boulot… tant mieux si c’est moins risqué. T’es bien conscient que les pompiers, les forces de l’ordre etc sont des métiers nécessaires, mais tu sais aussi ce que c’est d’être proche de ces personnes, la peur de les perdre, le désespoir quand ça arrive.

“Tu fais quoi maintenant?”

T’es curieux, c’est pas vraiment nouveau, tu parles facilement et tu poses des questions facilement. Déformation professionnelle. Il te demande si tu as quelqu’un et se rétracte immédiatement. Ca te fait sourire qu’il s’inquiète d’être intrusif. Tu parles de ta vie à des milliers de viewers et t’es pas franchement secret sur ta vie privée, t’étale pas tout non plus mais t’es assez ouvert quant à ce que tu dévoiles.

“Au moins, je sais que tu ne regardes pas mes lives, sinon tu saurais que j’ai personne. Pas que ça devrait t’intéresser…”


Vous n’êtes plus ensemble depuis un moment, t’as eu d'autres personnes dans ta vie entre temps. Tu n’es pas du genre à avoir des relations longue durée mais t’as pas fait voeux de chasteté non plus, loin de là. Grindr est un bon ami pour ça. Tu ne lui renvoies pas la question, t’as pas besoin de savoir s’il partage l’appart d’à côté avec qui que ce soit. Ça ne te concerne pas.

“Et… Ton père? Comment il va? Toujours au shop?”

T’aurais aimé gardé contact avec lui, c’était un bon boss, mais ça reste le père de ton ex, que tu as quitté via sms. Tu supposes qu’il ne te garde pas vraiment dans son coeur.
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L'inconnu








C’est quand même un peu bizarre cette situation. Je devrais lui en vouloir. Terriblement. Après tout, c’est lui qui m’a largué. Alors que tout allait bien. On était heureux ensemble, non ? Et sans explication, il a rompu. Comme ça. Sans dire pourquoi. Et moi, comme un c*n, j’ai pas demandé. Oh, je me doutais bien que niveau boulot, il n’aimait pas ce que je faisais. On en avait parlé, un peu, avant. C’était stressant pour lui. Et le fait d’y penser, j’avoue que je n’ai pas vraiment écouté. Je voulais être pompier plus que tout au monde. Y repenser me fait mal au cœur.

“Tu fais quoi maintenant?”

Et si je lui dis ce que je fais ? Comment va-t’il le prendre ? Est-ce que ça se compare ? Est-ce que je peux tout simplement le lui dire ? « Salut, maintenant, je suis un homme de main d’une entreprise criminelle… et ouai, je tue des gens (même si j’ai jamais tué qui que ce soit). Oh, et pour faire semblant d’avoir un boulot normal, je suis aussi videur dans une boite de nuit. Ca te plait ? » Non, non, non, je ne peux pas lui dire ça. Ni l’un, ni l’autre. Pour toute réponse, je hausse les épaules. Non, ça ne lui suffira pas. Ou peut-être que si, mais moi, j’ai l’impression que ça ne me suffirait pas.

- Qu’importe… c’est pas pompier, en tout cas.

Je tire nerveusement sur le bâtonnet cancérigène. Il est presque fini. Je lui demande s’il a quelqu’un. Parce qu’au fond, peut-être qu’une part de moi voudrait… Non, non. Hors de question. Enfin… De toutes manières, c’est lui qui m’a largué. Ca m’étonnerait, avec ce que je suis devenu qu’il… Lui, n’a pas changé, il… Raaah, j’arrive même pas à terminer mes pensées. C’est peut-être le cerveau qui congèle. Maintenant que je suis là, qu’il y a cette atmosphère qui me semble pesante entre nous, c’est vrai qu’il commence à faire froid. Il n’y a que la chaleur de la clope qui arrive à ne pas me faire frissonner.

- Tu sais bien que moi et la technologie, on est pas pote, alors…

Les jeux vidéos n’ont jamais été pour moi. Trop de bidule et de machin. A la boutique de mon paternel, il y en avait, mais… je ne m’y intéressais pas. D’ailleurs, alors que je pense à mon père, voilà Moon qui en parle. Je tourne la tête. Ca aussi, c’est un sujet épineux. Je préfère ne pas en parler. Mais je vais lui répondre.

- Je crois oui. Ca fait des a… J’ai eu des nouvelles par ma sœur. Elle habite encore avec lui. Je hausse les épaules et d’un geste inutile de la main, je chasse l’idée. Ca fait longtemps que t’habite-là ? C’est sympa le voisinage ou faut que je me trouve ailleurs ? Enfin… si tu veux pas de moi ici, je… J’ai vraiment pas envie de partir, mais ça fait mal quand je pose le regard sur Moon. J’aimerai tellement. Si tu veux que je parte, dis-le. Bien évidemment que j’aimerai rester. Et étrangement, j’ai l’envie folle de me l’entendre dire. Par lui, par Moon. « Reste ». Je donnerais cher pour l’entendre me le dire. Mais je sais qu’il ne le dira pas. Juste… ne me demande pas de retourner à RedHawk… J’veux pas y retourner.

J’écrase la cigarette et sans attendre plus longtemps, j’en rallume une autre, à peine sortie du paquet. Une main passe dans les cheveux, mais ils sont incontrôlables et reviennent à la même place. La même main glisse sur la nuque et la fait craquer. Je suis encore tout endolori. L’idée de prendre un cachet est tentante, peut-être tout à l’heure, si je retourne à l’intérieur. Je soupire longuement, la fumée s’enfuyant par le nez.

- Au fait, t’as toujours mes affaires ou bien elles sont parties à la benne ?

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@Lou Isaacson
Il ne voulait pas te dire ce qu’il faisait. Pourquoi? Il était devenu escort c’est ça? Au moins, c’était moins dangereux que pompier et mieux payé. Enfin, quand on se démerde bien c’est mieux payé. Au fond, qu’est-ce que ça peut te faire le métier qu’il fait? Ça ne te concerne plus. Il fume toujours en tout cas… c’est pas beaucoup mieux pour la santé. Un cancer, ça pardonne pas… Ta mère le sait, et ceux qu’elle à laissé derrière aussi. Tu hausse les épaules quand il te dis qu’il n’est pas doué avec la technologie. Quand tu sortais avec lui, ta chaîne en était à ses balbutiement, tout au plus tu devait gagner une cinquantaine d’euros avec les sub, c’est pour ça que tu bossais dans la boutique de son père, mais depuis deux ans maintenant, tu ne te consacre qu’à ta chaîne. Il te demande depuis combien de temps t’es là.

“Un an et demi… j’vis avec ma soeur…”

Presque 5 ans que tu l’as quitté… L’âge d’Astrid presque elle est à peine plus jeune. C’est fou comme les choses ont changé ces quatre dernières années. Il ne sait même pas qu’il existe, pas que vous en parliez beaucoup à l’époque, en dehors de la famille proche. Trop d’incertitudes. Il te dit que si tu veux qu’il parte t’as qu’à le dire, mais qu’il ne retourneras pas à Red Hawk. Tu le comprends.

“Tu fais ce que tu veux… J’ai pas à décider pour toi, j’fais plus partie de ta vie.”

T’es pas sûr d’être ravi de l’avoir comme voisin, trop de souvenirs, mais tu peux pas non plus lui dire de dégager de son appart. Tu le regardes finir une clope et en prendre une autre. Puis il te demande si ses affaires sont parties à la poubelle.

“Non, j’les aie donnée… j’allais pas déménager avec.” Ça aurait été trop encombrant. déjà que déménager c’est chiant. “Tu vas choper un cancer à fumer comme tu le fais! Et en plus ça pue!”

Tu sais que les addictions c’est difficile de s’en remettre, mais merde, comment les gens peuvent se détruire la santé comme ça? Ce ne sont pas eux qui souffrent une fois qu’ils sont morts et enterrés. La meilleure solution, c’est de ne pas commencer!
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L'inconnu








Ca fait un an et demi qu’il vit ici. C’est con, mais je me demande instantanément ce que moi, je faisais il y a un an et demi… Où est-ce que j’étais donc ? A Redhawk, ça c’est certain, mais qu’est-ce que je faisais ? Je connaissais déjà Yelena, ça aussi, c’est presque certain. Elle était en train de me rattraper de ma descente aux Enfers. Ouai, ça fait presque un an que j’ai des repères, avant ça… Du moins entre le fait de déménager à Redhawk et y’a un an, je ne sais plus trop ce qu’il s’est passé. Depuis l’accident, depuis l’incendie qui a tout foutu en l’air en réalité. L’hôpital, les comprimés, les autres horreurs que j’ai avalé, je ne sais plus trop ce que j’ai fait. C’est à partir de là que j’ai perdu le contact avec mes proches. Ce n’est qu’il y a un an ou un peu plus que je reparle à mon frère et ma sœur. Beaucoup moins à mon père.

“Tu fais ce que tu veux… J’ai pas à décider pour toi, j’fais plus partie de ta vie.”

Je manque de lacher la nouvelle clope. Oh put*in, il est chié ! Nan, mais IL ne fait plus partie de MA vie ? Alors… C’est moi le coupable dans l’histoire ? Nan, mais qui a plaqué qui ? Il charrie là ! Je fronce les sourcils, serre la mâchoire, crispe les doigts sur le bâton cancérigène. Je me retiens, me contiens et finis par demander où sont mes affaires. J’écarquille les yeux, totalement surpris. Il… les a… données ? DONNÉES ? Mes épaules tombent brusquement.

- Tu… Tu les as… données ? Bah oui, je répète ce que me dicte mon cerveau tellement je suis sur le c*l d’entendre ça. C’est la meilleure, ça… J’écoute même pas ce qu’il dit sur la cigarette. Même si j’ai demandé tout à l’heure, par politesse, on va dire ça comme ça, ce qu’il en a fait, s’il les avait largué ou gardé, je pensais que… que je valais mieux qu’être… « donné ». C’est ce que j’étais pour toi, alors… Rien qu’une passade…

A croire que je ne m’en rends compte que maintenant. Je renacle, totalement désabusé. En même temps quand on y réfléchit… Je pense que Moon n’avait jamais été réellement investi. Je me faisais des films. Je hoche la tête, comprenant la « non-importance » de notre relation pour lui, comprenant qu’au final, pour lui, le coupable c’est moi. D’exaspération, je crache un long panache de fumée, tant pis si ça va dans sa direction, tant pis si ça pue, tant pis si ça me colle le cancer. Vu les autres merdes que je m’injecte, il est mort, le cancer.

- J’arrive pas à le croire ! Moon, c’est toi qui me largue ! Par texto, sans explication, sans rien d’autre qu’un simple texto ! UN TEXTO ! Moi comme un con, j’ai rien dit. Je m’en veux encore. Mais je crois que je l’aimais trop pour lui reprocher, à cette époque, ou bien je m’étais dit que de toutes manières, il avait pris sa décision. C’est pas TOI qui ne fait plus partie de MA vie, c’est MOI qui ne fait plus partie de TA vie, espèce d’égoïste ! Tu ne m’as même pas laissé le temps de faire quoi que ce soit. Récupérer mes affaires ? Après le texto ? J’aurai même pas pu. Mais toi, t’aurais pu les donner à mon père, à mon frère, à ma sœur, j’en sais rien. Tu t’es pas dit qu’il y avait peut-être des trucs que j’aurai préféré garder, qui me tenaient à cœur ? Non, encore et toujours l’égoïste que tu es. C’est moche, Moon, c’est très moche. Et encore, je suis poli. Je soupire. Tu sais quoi ? On va s’arranger pour pas se croiser, parce que visiblement, vu ta tête, t’es pas très très content de voir ma gu*ule. Et puis, tout à l’heure, j’ai été poli en disant que je pouvais toujours partir si tu voulais bien, mais vu comment tu me traites, rien que pour te faire chier, j’ai bien envie de rester là.

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@Lou Isaacson
Il a l’air abasourdi quand tu lui dis que tu as donné ses affaires. En même temps, il s'attendait à quoi? Que tu les gardes avec toi jusqu’à la fin de tes jours? T’avais pas que ça à faire, il a fallu faire le ménage dans ce que tu jetais et ce que tu gardais, tu l’as fait. Au moins tu les a pas vendues. Tu lèves un sourcil, pas certain de comprendre le changement d’attitude soudain et il se vexe. Ah. Ça y est. C’est parti. La raison pour laquelle tu évites les ruptures en face à face.

J’avais prévenu que les relations longues c’était pas mon truc.”

S’il a cru qu’il te changerait, ou qu’avec lui ce serait différent, c’était son problème. Oui, ce n’était qu’une passade. Un moment a deux, c'était sympas le temps que ça à duré… mais dès que les sentiments se sont mis à fleurir, tu les as déraciné vite fait, bien fait. Ça y est… il s’énerve. Des années plus tard, il a encore la foi de s'énerver. Ouais tu l’a largué par texto… pas ultra classe comme move, tu peux l’admettre. Il reprend de plus belle, hé beh. C’est qu’il en avait gardé de la colère contre toi. Tu grimaces quand l’air frais t’apporte l’odeur de tabac.

Wow wow… on s’détend. S’il y avait des trucs qui te tenaient à cœur, t’as eu presque trois ans pour les récupérer. T’aurais pu me faire passer le message. Et techniquement si tu ne fais plus partie de ma vie c’est que je suis plus dans la tienne non plus. Ce genre de chose, ça marche dans les deux sens.”

On ne choisit pas qui reste et qui part, on fait juste avec les allés et venus des gens dans nos vies. On s’adapte. Du moins c’est ta façon de voir les choses. Peut être parce que tu n’as pas eu d’autre choix que de faire avec le départ de ton père et puis de ta mère…

J’te l’ai dis tu fais ce que tu veux. Écoute… j’t’ai largué y’a presque 5 ans. J’suis qu’un connard, tout ça tout ça… j’connais la chanson. J'vais être honnête de l’eau à coulé sous les ponts… je suis passé à autre chose… tu devrais faire de même!”

C’est pas ton premier rodéo, des exs en colère que tu les ais largué, t’en as quelques uns. Tu prétend pas être un gentil, tu sais que tu es le connard dans l’histoire… mais jamais tu n’as fait de promesse à qui que ce soit, en prétendant que la relation allait durer…
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L'inconnu








Je la crache ma colère. Je ne devrais pas. Je ne suis pas comme ça… Ou plutôt, je le suis devenu. Méchant. Colérique. Vindicatif. Mais pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais aimé être ce genre de personne. Mais là, devant Moon, je n’ai pas pu me contenir, j’ai déballé ce que je devais déballer. J’ai empoisonné l’air avec des mots méchants. Je me déteste. Ce n’est que maintenant que j’en prends conscience alors que ça fait presque 5 ans que je ne suis que l’ombre de moi-même.

Moon, face à moi, sur son balcon reste presque de marbre, me balançant à la figure que de l’eau a coulé sous les ponts, qu’il faut que je passe à autre chose, qui lui-même est passé à autre chose. Il n’a pas idée à quel point cela fait mal. Je tourne la tête, regarde les alentours. Je suis dépité, déçu, tellement déçu. La colère est quelque part, en moi, dans un coin sombre, mais elle s’est assoupie. J’ai dit ce qu’elle voulait que je dise. Voilà, je me retrouve comme un c*n, face à un Moon qui est… qui n’est plus le mien.

Il semblerait qu’il n’ait jamais été le mien. Je me faisais de faux espoirs, oui. A cette époque, je… j’avais foi en l’humanité… Je hoche la tête. Mes affaires… Intérieurement, je me colle une baffe. J’m’en fous bien de mes affaires, mais peut-être que c’était une part de fierté résiduelle qui m’a fait dire ça. Moon n’est pas sentimental, ma famille, moi, il s’en fout. Je hoche la tête, lentement. Je crois que j’étais dans le déni, toutes ces années ou bien, j’étais dans le brouillard avec toutes les merdes que je m’injecte ou que j’avale.

J’ai encore moins envie de rester ici. Si je pouvais redéménager, mais je sais que ce n’est pas possible. L’argent coule entre mes mains comme une rivière infernale. Mais Redhawk a une trop mauvaise influence sur moi, je ne peux pas y retourner, je ne dois pas y retourner. C’est même Yelena qui me l’a dit. Je continue de fumer sans un mot et ce n’est que lorsque la cigarette est entièrement consumée, que j’écrase le mégot dans le cendrier et finis par reprendre la parole.

- J’suis désolé.

Je tourne les talons. Je ne sais pas pourquoi je dis que je suis désolé. Surement parce que je me sens coupable. Surement parce que je suis coupable. De quoi ? J’en sais rien. Mais si Moon m’a rejeté c’est surement parce que j’ai fait quelque chose qui n’allait pas. Je retourne à l’intérieur, le cœur meurtri. La colère dissipée. La culpabilité rongeante. J’ai juste envie de me shooter…

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@Lou Isaacson
Tu ne te prends pas la tête pour la colère des autres. Le temps que tu perdrais si tu faisais ça, vu ton métier, tu y passerais des jours entiers. Même si, des fois tu réponds, tu restes calme. Comme avec Lou, tu lui dis qu’il devrait se calmer, mais il fait bien ce qu’il veut. Il a le droit de te détester, il a des raisons de le faire, c’est son énergie qu’il dépense, pas la tienne. Il s’excuse avant de rentrer chez lui. Tu soupires, tu finis par rentrer aussi, et tu t’occupes de tes animaux, puis du repas pour toi et ta soeur, et chacun part dans sa chambre.

Le lendemain t’es réveillé tôt, y’a pas école, mais ton père bosse, alors c’est toi qui t’occupe d’Astrid. Quand ça sonne à la porte et que tu l'ouvre, cette dernière te saute dans les bras. Tu l’aime plus que tout. Ces derniers temps, depuis qu’on t’as mis un flingue sur la tempe, t’apprécie encore plus de prendre ta famille dans tes bras. T’as eu de la chance, cette folle aurait pu te faire tuer. Enfin bref, un café plus tard et ton père est en route pour le boulot et toi t’es avec avec Astrid. Elle grandit si vite, c’est fou. Tu joues, tu dessines avec elle et en début daprès midi vous vous décidez même à faire des beignets ensemble. T’es pas un super cuisinier et une fois cuit les beignets ressemble à… Rien ou comme dirait Astrid “Du caca de Butter!” ouais… Heureusement quand même que tu n’as pas fait frire le caca de ton chat… Tu les mets dans un plat et Astrid te demande à aller profiter du balcon et du soleil alors évidemment tu la laisses faire, et tu la rejoins. Elle essaie de piquer un beignet.

“Astrid!!! Non! C’est encore trop chaud tu va te brûler ma puce!”


Au moins, la porte ouverte, ça va permettre à l’air frais d’entrer et remplacer l’odeur de friture qui habite désormais ton salon. Tu récupère le gilet de la petite.

“Met ça avant d’attraper froid!!” Elle refuse et commence à bouder, “Tu veux le mien c’est ça?”

Elle acquiesça et tu lui donnes ton sweat lavande bien trop grand pour elle, mais elle est contente, et c’est tout ce qui compte. Tu lui donne de quoi dessiner sur la table de jardin et tu te dépêche d’aller enfiler un autre sweat, rose pâle, tu t’arrêtes pa la cuisine pour servir un verre de jus de fruit pour ta puce et une bière pour toi et tu rejoins la petite tête brune qui avance dans son dessin, tu l’autorise enfin à prendre un beignet, ils sont moches, mais ils sont bons. Tu jettes un œil à côté, l’air pensif une fois que tu es assis. Pourquoi est-ce qu’il a fallu que ton ex se retrouve à côté de chez toi? C’était il y a une vie que vous étiez ensemble. Avant que tout ne parte en fumée… Une fois de plus. Tu l’as quitté bien vite, juste après avoir appris pour le cancer de ta mère. T’avais pas le temps de t’occuper d’elle et d’un mec. Pas le temps non plus de gérer les crises de nerfs de ta sœur, trop jeune pour vivre ça une fois de plus, tout en menant une vie de couple. Et puis, t’allais pas non plus l’emmener avec toi dans la folie qu'était devenue ta vie. T’avais pris la bonne décision. Tu l’aimais, et ça te faisait peur. Peur que lui aussi parte, comme tes parents l’ont fait. Tu portes tout le monde à bouts de bras, tu enfouis tes sentiments six pieds sous terre, tu les ignore, parce qu’il faut bien que quelqu’un tienne le coup. Mais si tu perds à nouveau quelqu’un, tu ne tiendras pas le coup. Et t’as pas le droit.
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L'inconnu








Journée de m*rde… Ou plutôt, nuit de m*rde. Après la tombée de la nuit, je suis allé rejoindre Yelena. On a passé toute cette foutue nuit à déambuler en long, en large et en travers les rues de Redhawk, à l’affut d’une nouvelle acquisition pour la Capo, et également pour vérifier que les filles font bien leur taf. Quelques fois, quand j’ai l’esprit calme et réfléchi, je me demande encore comment je suis tombé aussi bas. Ok, ok, c’est un boulot comme un autre. Mais depuis tout petit, je veux être pompier, je veux sauver des vies, je veux faire le bien, je veux aider la communauté. Et voilà que maintenant, je sers de bras droit à une femme qui a fait de la vente du corps des autres femmes un business. Ce n’est ni être pompier, ni faire le bien, ni vouloir le bien pour la communauté, ça, non ? En même temps, être pompier, ce n’est plus possible. Faire le bien ? Pour ce que la vie m’a réservé, je n’ai plus vraiment envie de faire le bien. Aider la communauté ? Elle m’a laissé tombé, la communauté, alors vouloir l’aider… je suis trop en colère contre elle pour vouloir l’aider. Donc non, au final, ce boulot, c’est pas si mal que ça. Yelena me garde globalement sur les rails, j’ai accès aux pilules et aux seringues plus facilement, c’est pas trop mal payé, juste ce qu’il faut pour sortir de Redhawk en tout cas. Et techniquement, je ne fais du mal à personne. Je ne tue personne, ça c’est certain, et ce n’est pas demain la veille que je commencerais. Ca, je refuse tout net. Même si c’est Yelena qui me demande. Je lui suis totalement loyal, mais de là à tuer, non. Je… Je ne peux pas.

Alors quand je reviens ce matin, à l’appartement, j’ai la tronche dans le sac. Je me passe une main sur le visage, mais ce n’est pas suffisant. Je marche jusqu’à la salle de bain, me passe un coup de flotte sur le visage, pour tenter de me maintenir éveillé. Les affaires larguées sur le lit, je vire les vêtements, enfile un pantalon de jogging et torse nu, je m’en vais prendre ma dose de nicotine matinale à l’extérieur, sur le balcon. C’est une très mauvaise habitude, ça, la clope. Mais quand je suis arrivé à Redhawk, il n’y avait que ça pour me réchauffer. Les habitations étaient tellement vétustes qu’il fallait bien un bâton cancérigène pour vous réchauffer de l’intérieur. Une fois dehors, une fois la clope allumée, je soupire d’aise. Voilà une nuit bien chargée, je vais pouvoir aller me piquer le bras et dormir comme un loir pendant plusieurs heures. Mais après, après la clope. Je repense à tout ce qui s’est passé. Quand j’ai l’esprit au calme, ce sont tous les souvenirs qui affluent. Et franchement, je me trouve moche. Je veux dire… J’ai évolué mochement. Ca n’existe pas comme terme, mais c’est pourtant exactement ce que je ressens. J’ai évolué mochement. Je suis passé d’un gentil pompier qui veut le bien de tous, qui aime son métier et qui est fier de le faire, à un type de bas étage qui n’hésite pas à castagner des tronches et qui a des activités pas du tout licites. La médaille et son revers. Le côté obscur de la force.

Un rire fuse. Non loin. Ca attire mon attention. Je tourne la tête. C’est une gamine sur le balcon d’à côté. Elle dessine. Elle mange un… un truc indéfinissable et indescriptible de là où je suis. Il me faut bien une minute pour me rappeler que… le balcon d’à-côté, c’est celui de Moon. Je redresse le dos, une suée glacée et glaçante dégouline le long de la colonne vertébrale. Une… gamine… “J'vais être honnête de l’eau a coulé sous les ponts… je suis passé à autre chose…” C’est ce qu’il a dit hier, non ? Pourquoi si ce sont les bons mots, les vrais mots, pourquoi alors sa voix, dans ma tête me semble tellement… nasillarde, moche, moqueuse, horrible, sarcastique ? J’ai mal, c’est violent. C’est comme un coup, droit au cœur. Je baisse les yeux, mon regard tombe sur la clope. Il a dit que ça puait. Sans doute pour sa gamine… Bon sang… c’est bien ce que j’ai pensé à l’instant ? SA gamine ? SA ? S.A. comme dans « sa », la sienne ? J’ai littéralement le cœur qui saigne brusquement. Pire que ça, j’ai l’impression qu’il a éclaté comme un ballon de baudruche trop gonflé. Je me redresse, lance un nouveau regard, non plus sur l’enfant, mais sur Moon, assis juste à côté d’elle. Il semble me fixé, mais je ne laisse mon regard sur lui qu’une ou deux secondes, je n’ai pas envie de voir la fierté d’avoir une fille ou d’être passé à autre chose. Je renacle même. Il est passé à autre chose. Il a dit que les relations longue durée ce n’était pas pour lui. Et la gamine alors ? C’est pas une longue durée ? Encore des mensonges, alors, hein ? Ouai… des mensonges… Je nie du chef, dégouté, dépité, déprimé et je m’écarte, allant le plus loin possible du balcon pour éviter de leur cracher la fumée de la cigarette. Les bras croisés, seuls les doigts vont de temps en temps chercher le bâton blanc pour laisser une fumée blanchâtre s’envoler d’entre-les lèvres.

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@Lou Isaacson
T’es parti loin, c’est Astrid qui te ramène. “Regarde!!! Hého!? Regardes” Tu relèves les sourcils et te concentre sur la jeune fille qui te montre son dessin. T’es de retour dans le présent. T’es parti tellement loin que t'avais pas vu que Lou était à côté en train de fumer… encore.

C’est très joli ma belle, on l'accrochera au mur!”

Tu lui souris. Elle a dessiné Butter… enfin, c’est abstrait, mais elle te dit que c’est Butter alors tu la crois. Tu t'étires avant de regarder Lou.

Tu fumes même quand il y a des enfants? C’est pas beau.”

Astrid attrape un autre beignet. “Papa dit que fumer ça rend malade! Ça pue et c’est pas bon!!! Comme le caca de chat!!” Cette gamine a une obsession avec les caca de chats aujourd’hui, tu vas lui faire nettoyer les litières.

Tu vois! Même du haut de ses quatre ans elle a compris ça!”

Toi aussi tu attrapes un beignet, le sucre non plus c’est pas super mais c’est bien meilleur et moins grave. T’iras à la salle éliminer les calories que tu consommes un jour où Astrid aura école.

Et t’as un sérieux problème… enfile un pull avant d’attrapper la mort serieux… tu cours plus dans des feux mais tu cherches la merde quand même”

Astrid le regarde puis te regarde “Tu le connais? je peux lui prêter mon gilet!” tu lui souris en buvant sa bière. Au mieux il rentre un poignet dans le gilet de la gamine. Mais sérieux qui se balade comme ça à poil tout le temps? Ça te gêne, et c’est difficile de se concentrer sur autre chose.

C’est… un vieil ami…” ouais un ami, c’est très gentil.. tu lui lance un regard un poil gêné de dire ça. T’es clairement pas dans sa liste de potes mais t’allais pas lui dire que c'était ton ex. “C’est gentil ma puce mais ton gilet va être trop petit!”  

Ce serait drôle de le voir essayer d'enfiler le gilet d’une gamine de 4 ans. Il aurait eu vite fait de le craquer.
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L'inconnu








Après la nuit, c’est bien une journée de m… qui commence, hein. Je ne peux plus regarder le balcon voisin. En plus, faut pas croire, mais même si je n’ai fait que regarder quelques secondes la gamine, je vois bien qu’elle ressemble à Moon. Je connaissais le visage de mon amant sur le bout des doigts, alors cette gamine-là, elle lui ressemble, c’est donc… sa fille, ça ne peut pas être autrement. Ca fait tellement mal.

Tu fumes même quand il y a des enfants? C’est pas beau.” Et vlan. Même pas un « bonjour », un « salut » ou je sais pas quoi, direct, un reproche. Et puis, d’abord… qu’est-ce qu’il en a à f… “Papa dit que fumer ça rend malade ! Ça pue et c’est pas bon !!! Comme le caca de chat!!” P-papa ? Oui, elle a dit… « papa »… Je tourne la tête de l’autre côté, loin, vers les bâtiments, en face. Papa. Moon est papa. “Tu vois! Même du haut de ses quatre ans elle a compris ça!” Et bah… il a pas attendu longtemps… Et dire qu’il ne voulait pas « s’engager » dans une relation longue durée. C’est quoi alors, ça ? Une gamine, c’est pas un truc SAV qu’on rapporte dès qu’on en a marre. Pas de relation longue durée… Tu parles. Je renâcle, dépité, la colère flirtant avec un regard froid et sévère.

- Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je ne fais plus partie de ta vie… Alors lache-moi.

J’pourrais lui sortir des noms d’oiseaux, mais face à une enfant, je vais tout de même me retenir. Il insiste sur le pull. Mais bon sang, qu’est-ce que ça peut lui faire ? C’est lui qui m’a repoussé et il veut tout de même contrôler ce que je porte ? Nan, mais il charrie vraiment là… Je soupire. Peut-être pense-t-il que tous les tatouages ne sont pas… bien vu pour la gamine.  J’en sais rien, j’imagine des trucs je crois. En tout cas, je ne bouge pas d’un pouce, restant de mon côté du balcon et tirant toujours sur le bâton cancérigène. La gamine propose de me refiler son pull. Moon lui répond, après sa question que je suis un « vieil ami ». Alors, là, non. Je ne peux pas laisser passer ça. Je tire une dernière fois sur la cigarette, écrase le mégot dans le cendrier avant de m’approcher et d m’accroupir pour me mettre au niveau de la gamine, de mon côté du balcon.

- Non, Trésor, je ne suis pas un « vieil ami »… Quand on fait quelque chose de mal à quelqu’un, on ne peut pas dire qu’on est un « ami »... Et d’après ton père, j’ai fait quelque chose de mal. Alors je ne suis pas un « ami »… Je suis juste… rien du tout. Juste… une passade…

Je lui offre un sourire triste et un lever d’épaule, comme si ce n’était rien qu’une simple déduction.

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@Lou Isaacson
Quelle teigne ce mec, sérieux. Fumer à côté d’une gosse, et s’en battre les couilles, c’est quand même pas un super move. Tu le sent énervé et toujours vexé par tes mots de la veille. Mais merde, c’était y’a presque cinq ans, il abuse pas un peu? T’essaie d’arrondir les angles pour Astrid, elle ne fait pas partie du conflit, et elle n’a pas besoin de se retrouver dans des chamailleries futiles. Mais Lou n’est pas du même avis que toi, tu repose ta bière sur la table presque trop violemment.

“T’es vraiment qu’un gamin! J’ai jamais dit que t’avais fait quoi que ce soit de mal! Et puis j’suis pas son père!!! Tu m’as vu??? J’ai clairement pas l’âge pour ça! C’est ma sœur!”

Demi-sœur, mais ça tu supposes qu’il va s’en douter au vu de la couleur de peau de la petite. Les gens ont souvent du mal à te croire quand tu dis que Harry est ton père et Astrid ta sœur, faut toujours justifier par un “famille recomposée”. Comme si t’avais l’âge d’être parent, ou même l’envie. Imaginons qu’il t'arrive un truc, et après quoi? T’as pas envie de faire vivre à un gosse ce que toi tu as vécu.

“‘Tin vraiment, même en présence d’une gosse tu peux pas mettre de l’eau dans ton vin!” Tu te lèves et t’approche de ta sœur. “Astrid, tu veux pas aller donner à manger à Jam, ça lui ferait plaisir!” La petite acquiesça tout sourire avant de rentrer pour aller s’occuper du furet. Tu te place face à Lou, énervé par son comportement passif-agressif.

“Tu peux pas me blairer parce que j’t’ai largué, j’comprend, mais te la joue pas passif agressif quand ma soeur est là, elle a rien à voir là dedans! T’as des trucs à me balancer, vas-y, si ça peut te soulager balance ton venin! Mais quand elle est là, t’es mignon, et tu fais semblant que le monde est rempli de bisounours!”

Elle a perdu sa mère à cause d’une foutu maladie, à son âge, c’est trop tôt, elle n’a pas besoin de comprendre que le monde est rempli d’enc*lés, et que personne n’en a rien à foutre des autres. Pas tout de suite. Tu veux qu’elle garde foi en l’humanité encore un peu, encore quelques années…
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C’est étrange. Quand je suis en colère, il est calme et quand je suis calme, c’est lui qui est en colère. Allez comprendre ça. J’ai arrêté d’aller voir un psy. Au bout de la première séance, de toutes manières, je n’en pouvais plus et… d’ailleurs, je crois que c’est plutôt à cause de ça que j’ai disjoncté, que j’ai coupé les ponts, après l’accident, complètement, même avec ma propre famille et que je me suis perdu dans les stupéfiants. Mais je suis certain que je ferais un patient de première qualité pour les psys compétents. Enfin bon, là, je suis enfin à Whitebridge et je ne compte pas retourner à Redhawk, donc je n’ai pas besoin de psy. Du moins, c’est mon avis. Bref, on est là, à discuter de l’éducation de la gamine visiblement. Entre la clope et les paroles qui ne faut pas. J’en sais rien. Je me redresse quand Moon pête un cable. Je fronce les sourcils quand il me dit que j’ai rien fait de mal.

Bah… si, pourtant… Non ? J’avoue que je suis un peu perdu. Et puis il affirme qu’il n’est pas le père de la gamine. Pourquoi je me sens soulagé ? Pourquoi je vois poindre une flammèche d’espoir ? Je la chasse immédiatement, car d’espoir, il n’y en a plus. Moon est passé à autre chose, il l’a dit, il l’a clairement dit la dernière fois. Bon sang, ce n’était qu’hier, j’ai l’impression que ça fait un siècle que je me triture l’esprit avec nos « retrouvailles ». C’est sa sœur. Elle lui ressemble beaucoup, même si ce n’est pas la même couleur de peau. Je ne connais pas les parents de Moon et il y a 5 ans, je n’avais pas demandé et depuis je n’avais pas non plus demandé. Mais bon, s’il le dit, je ne peux que le croire. Et puis bien sûr qu’il a l’âge pour ça. Que ça soit un accident ou pas, on a l’âge à partir du moment où on le décide. Moon envoie la gamine à l’intérieur. Oh, ça, ça veut dire qu’il va me causer et que les mots vont chauffer nos oreilles. Très bien… Je suis prêt à l’entendre.

- J’ai pas de venin à te balancer, Moon. Je hausse les épaules, gardant un calme olympien qui ne me ressemble pourtant pas. Tu m’as dit toi-même hier que TU ne faisais plus partie de MA vie… C’est ce que tu as décidé. Alors oui… Oui, tu m’as largué et oui je l’ai mauvaise. Pour la simple et bonne raison que TU as décidé ce que je devais en penser. C’est toi qui m’a largué. Avec un texto expéditif. C’est toi qui a coupé les ponts. C’est toi qui a décidé que tu ne faisais plus partie de ma vie. Qu’est-ce que tu veux que je te dise. Tu étais tout pour moi ? Que j’aurai vendu la Lune pour toi ? Ca t’aurait fait changé d’avis ? Non. T’avais décidé que nous deux, ce n’était qu’une passade. Tout allait bien entre nous. Ca veut dire que si tu m’as cassé, c’est que j’ai fait quelque chose de mal. Peut-être que j’ai montré mes sentiments. T’as pas voulu, parce que pour toi, tu ne voulais pas de relation durable. Tu l’avais dit, c’est vrai. J’ai pas voulu écouter, parce que comme un con, j’ai cru que je pouvais te montrer autre chose. J’ai raté. Alors oui, pour moi, j’ai fait quelque chose de mal. Je hausse de nouveau les épaules. Maintenant, que je fume ou pas, c’est mon problème. Je me suis écarté pour que ta sœur sente le moins possible. T’es pas content que je fume ? J’m’en fous, Moon. C’est mon problème, pas le tien… Parce que n’oublie pas que « TU ne fais plus partie de MA vie » comme tu l’as si bien dit.

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@Lou Isaacson
Tu lèves les yeux au ciel, c’est pas de la nicotine qu’il lui faut c’est de la weed. Son discours d’amoureux largué là… il est conscient que ça fait cinq ans… Cinq années qui sont passées déjà! Et il est toujours si… Aigri par rapport à tout ça. Il faut vraiment qu’il passe à autre chose. Il a une putain d’obsession avec cette phrase que tu lui as sortie.

“En effet, je croyais ne plus en faire partie… Mais clairement t’as encore un problème avec ça! A croire que j’te manque! Sérieux mec! Ton rôle n' a jamais été de me changer! T’as le droit de m’en vouloir pour le coup du texto, j’admet, c’est un coup de pute! j’suis pas un prince charmant! Trouve toi un mec bien au lieu de rester en colère contre moi!”

Un mec qui comme lui veut le grand amour, vivre ensemble, jusqu’à ce que la mort les séparent, tout ça, tout ça. Toi, t’en a plus qu’assez de ce dicton de merde, la mort ça laisse un vide tellement profond derrière elle que toutes les larmes du monde ne peuvent remplir. Alors mieux vaut ne pas laisser ce genre de choses arriver. C’est égoïste, tu t’en fou, t’es pas comme ton père. Toi et ta famille d'abord, le reste n’a qu’à brûler. Une médaille, un mémorial, des films, et une pierre tombale, ça ne remplace pas l’absence et la perte.

“Tu vas te tuer à fumer comme ça! Tu l’as dit toi-même, t’as encore ta famille non? Un cancer ça pardonne pas. Crois moi. Sauf si une pneumonie te chope avant! dans tous les cas le résultat est le même.”

C’est en partie pour ça que tu ne veux pas du grand amour, que les relations de courte durée te suffisent, surtout avec des gens comme lui. Pompier, fumeur, t’avais pas besoin de vivre avec la peur au ventre qu’un jour il parte au taf et n’en revienne pas. Ou qu’une simple toux se transforme en maladie incurable. A te retrouver comme un con, à ne rien pouvoir faire d’autre que regarder une autre personne que tu aimes mourir. Tu ne voulais pas qu’il lui arrive du mal à l’époque et t’es peut-être plus avec lui, mais ça n’a pas changé.
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- Est-ce que t’as pensé une seule seconde que moi, j’avais pas envie de te garder dans MA vie ? T’as demandé mon avis avant de tourner la page, de l’arracher et de la foutre à la poubelle ? Non. T’as préféré fermer les yeux. Alors oui, je suis encore sur cette histoire, parce qu’il y a 5 ans, ma vie, elle a été…

Je me tais, brusquement. Non, je ne peux pas lui dire tout ça. Je fais même un pas en arrière, comme si ça allait me faire taire un peu plus. Je passe ma langue sur les lèvres, cherchant les mots. Mon ton redevient posé, calme, il faut presque tendre l’oreille pour entendre ma voix.

- Moon, je t’aimais. J’aurai fait n’importe quoi pour toi. Toi, tu as tiré un trait. Je l’entends aujourd’hui. Je comprends aussi. Mais une chose est claire et tu ne peux pas le nier : tu ne m’aimais pas. On ne fait pas ça à quelqu’un qu’on aime.

Je sors le paquet de clopes de ma poche et coince un bâton de nicotine de nouveau entre les lèvres. Le stress, qu’est-ce que vous voulez, le stress de lui parler, de lui reparler de nouveau, après tant d’années. Normalement, je ne fume pas autant. J’ai diminué. Merci Yelena. Depuis l’accident, je me suis mis à fumer parce que j’étais pas bien, au fond du gouffre. J’ai le briquet dans la main, mais je n’ai pas encore allumé la cigarette.

- Dans cette ville de m*rde, y’a pas de mec bien. Fatalité. Ma famille ? Je renacle. Mon frère qui ne me parle presque plus, ma sœur qui porte mon père à bout de bras et mon père qui ne me parle plus depuis l’ac… depuis longtemps. Je me suis repris juste à temps. Je n’ai plus de famille. Une main glisse sur mes tatouages, je hausse à nouveau les épaules. Pneumonie, incendie, cancer, accident, dépression, froid, faim, brulure, cauchemar, overdose… tu peux passer tout en revue, ça ne me fait plus peur…

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@Lou Isaacson
Est-ce que tu y as pensé oui. Plus ou moins. Mais t’as surtout pensé à ta gueule. Parce que c’est ce que tu fais en priorité penser à toi et à ta famille. Tu voulais pas d’une relation sérieuse, tu l’avais prévenu, et pourtant il avait un problème avec le fait que ça n'ait pas duré. Merde, il lui fallait quoi de plus, que tu te balade partout avec un drapeau rouge pour qu’il garde ça en tête?

“Tu l’as dit toi-même, je suis égoiste et c’est vrai, j’ai pensé à ma gueule d’abord.”

Tu ne t’es jamais caché d’être comme ça. T’es pas le mec avec qui on va finir ses jours, parce que ce n’est pas ce que tu veux. Il vient te sortir que tu ne l’aimais pas. Si ça l’aide à mieux dormir le soir, grand bien lui fasse.

“Tu peux croire ce que tu veux. Mais si je n’avais eu aucun sentiments pour toi, ça m’aurais pas dérangé de rester avec toi. Mais c’est pas ce que je recherche, j’veux pas être éperdument amoureux de quelqu’un, j’veux pas m’amuser à m’imaginer un futur avec quelqu’un… Alors oui j’admet, j’étais pas follement amoureux, mais j’commençais à l’être et c’est là tout le problème!”

Et t’as eu raison de le faire vu que sa santé n’a pas l’air de lui être d’un grand intérêt. Il mentionne à nouveau son père. Il t’as pourtant dit hier qu’il allait bien. Tu n’as pas remis les pieds là-bas depuis que tu as démissionné. Ca fait un bail maintenant, mais t’avais peur de recroiser Lou là bas.

“Comment ça? Il a quoi ton père?” C’était quelqu'un de bien, tu l’aimais bien, un bon patron. “Et puis on parle d'égoïste mais regarde toi, t’es pareil. Si ça te pose pas de problème de crever, c’est pas plus mal que t’es personne dans ta vie, et c’est pas plus mal qu’on soit plus ensemble!” Tu sers la mâchoire, il se serait bien entendu avec ton père s’il était encore en vie. “Tss… t’es devenu pire que moi en fait.”

Tu te préserves de la souffrance, tu l’as blessé en le quittant, mais c’est rien d'insurmontable, lui, ça le dérange pas de faire vivre aux autres un manque indescriptible et insurmontable. Quel chien!
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A cette époque, j’étais dans le partage, dans l’abnégation, dans la générosité. Les autres passaient avant moi. J’étais destiné à devenir pompier, à vouer ma vie à la cause des autres, à les aider, à les protéger, à les sauver. Que cela soit incendie ou… je ne sais pas, même aider une petite vieille à retrouver son chat coincé dans l’arbre, ou un enfant à traverser la rue. Qu’importe l’heure, qu’importe le jour, j’étais prêt à sauter dans mes bottes pour porter assistance…

Mais ça, c’était avant. Maintenant, revirement de situation. J’en ai plus rien à foutre. Ok, j’ai toujours quand même une part de subconscient qui se demande encore si je dois aider ou ne penser qu’à moi, mais ça reste généralement au fond de l’esprit et c’est tellement faible que ce n’est même pas envisageable. Alors quand Moon me dit qu’il n’a pensé qu’à lui, d’un certain côté, je déteste ces paroles et d’un autre côté, je le comprends maintenant.

C’est la suite de ses paroles qui me laissent pantois. C’est un… problème ? Aimer quelqu’un, c’est un problème ? Comment ça, c’est un problème ? Je ne vois pas où est le problème… En quoi aimer pose problème ? Qu’on aime quelqu’un qu’on déteste, à la limite, je vois le problème, mais là, ce n’était pas le cas. On était bien tous les deux, on était heureux… C’est ça le problème ? Il ne voulait pas d’une relation longue durée, oui, c’est vrai que je le savais, c’est vrai que je m’attachais, mais… Ce n’est pas parce qu’il dit que ça devenait sentimental que ça doit poser problème ?

- Moon… Ma voix s’est radoucie, considérablement. Un problème ? Aimer quelqu’un est un problème ?

Et puis la conversation dévie. Heureusement. Enfin, presque. J’avoue que je n’aime pas parler de la partie juste avant l’accident, ça me rend tout… mou, tout triste, tout… pas bien, alors je préfère un sujet qui fache. On en vient à parler de mon père. Tant mieux. Ou presque. C’est pas un sujet que j’apprécie non plus, mais je préfère celui-là quand même. Tant qu’à faire, autant parler d’un sujet qui fait moins mal. Je soupire. Il a l’air de tellement plus s’intéresser à mon père qu’à moi. Et oui, je suis devenu égoïste…

- J’en sais trop rien… Elle m’a juste dit qu’il ne le montre pas, mais que ça va pas. Je ne lui parle plus depuis des années. C’est lui qui a commencé, je tiens à le préciser avant que tu me balances des reproches.

Je suis en faute, je le reconnais (enfin presque), mais c’est vraiment lui qui a coupé tous les ponts. Pourtant, j’ai appelé à l’aide, mais personne n’est venu. C’est pour ça que je suis tombé au plus bas, c’est pour ça que j’en veux à tout le monde, que je suis en colère contre le monde entier et tant pis si je fais une croisade tout seul. Pourtant les reproches de la bouche de Moon tombent. Egoïste. Oui, je le suis devenu. Je hoche la tête, fier. Oui, je suis fier d’être égoïste. C’est c*n à dire, mais je suis fier, borné et têtu.

- Avant, je pouvais crever pour les autres, tu sortais quand même avec moi… Mais t’as raison. Maintenant, je peux crever pour moi. Egoïste ? Personne ne m’a tendu la main, quand j’en avais le plus besoin. Alors ouai. Cette fois, c’est moi qui ne pense qu’à ma gueule. Parce que tout le monde m’a tourné le dos. Personne ne me pleurera. Alors que je crève ou pas… J’m’en fous, je l’aurai voulu. Je nie du chef. Pire que toi ? Non. J’crois pas. On est tous les deux des enf*irés. Je hausse les épaules. Toi, tu blesses des cœurs au point qu’ils en deviennent exsangues… Moi, je ruine ma propre vie et j’emmerde le monde. Ah nouveau je hausse les épaules. Au final, on se protège du monde, parce qu’on veut pas souffrir. Et on est égoïste, parce qu’on ne voit pas à quel point on blesse les autres. C’est moche, on est moche. Je soupire à nouveau. Au fond, t’as peut-être raison… Tu ne fais plus partie de ma vie.

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Didn't think I'd see you again

@Lou Isaacson
Oui, l’amour est un problème. Quand on tient aux gens, quand on les aime, on prend le risque de souffrir. Une douleur pire que tout, qui t’es trop familière et que tu n’as aucune envie de vivre plus que nécessaire, et ta famille est suffisamment grande pour ne pas ajouter d’autres personnes qui pourraient te faire souffrir aussi. Dans l’ordre des choses, les deux seules personnes qui ne partiront pas avant toi sont tes soeurs, mais tu le sais, la mort ne fait aucune discrimination entre les jeunes et les vieux, elle emporte qui elle veut avec elle.

“Ouais, j’suis pas le seul à le penser, j’veux dire, y’a des chansons de rihanna et eminem qui en parlent!”

Pas ouf comme exemple, mais c’est histoire de rendre tout ça plus léger. Parce que t’as pas envie de débattre. Finalement tu apprends que son père ne va pas si bien que ça, et apparemment il ne le voit même plus. Sérieusement? Pourtant la famille, c’est tout ce qui compte! Du moins pour toi!

“C’que je retiens c’est qu’t’as abandonné ta famille et t’as pas l’air d’avoir envie de réparer les choses… Tu vois, ça, c’est quelque chose que je ne ferais pas.” Que le monde entier brûle si ça te permet de sauver les tiens, t’en a rien à foutre. “Mon égoïsme commence là où ma famille s’arrête. Là où toi t’es juste tout seul semblerait-il. M’enfin, oui, tu fais ce que tu veux, c’est à toi de jauger la souffrance que tu es prêt à endurer pour les autres.”

Chacun ses choix, certains ne décident pas vraiment, ils pensent que tout ira bien dans le meilleur des mondes et évitent de penser au pire, toi, c’est tout le contraire. Tu t’attends au pire, parce qu’il semblerait que tu sois maudit avec ça.

“L’amour avec un grand A, c’est pas ma priorité. Surtout pas à l’époque. J’arrête tout avant que ça devienne vraiment sérieux… P’t-être qu’à l’époque j’aurais dû être plus clair… Maintenant… Grindr me suffit amplement, avec les coups d’un soir au moins on est tous sur la même longueur d’onde.”


Quand c’est que du sexe, pas besoin de s’inquiéter des sentiments. T’as pas envie d’être comme ta mère à pleurer un Mari, ou comme ton beau père à pleurer une femme, le tout en ayant des gens qui comptent encore sur toi et qui subissent aussi le manque. Tu jettes un œil sur Astrid qui joue avec le furet. Elle va grandir sans mère, comme toi tu as grandi sans père. C’est injuste.

“J’fais plus partie de ta vie, certes, m’enfin j’suis quand même certain qu’il y a des gens qui n’ont pas envie de te voir crever. Moi j’ai pas franchement envie que tu crèves non plus, c’est en partie pour ça que j’allais certainement pas finir ma vie avec toi! J’suis certain que ta famille te pleurerait quand même.”

Attendre l’accident, attendre qu’on vienne t’annoncer qu’il était mort dans l’exercice de ses fonctions, franchement, c’est bon, t’as donné. Tu l'as quitté pour ne pas être au premier rang lorsque ça arriverait.
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L'inconnu








Moon est borné. Ce n’est pas vraiment une révélation, je le savais depuis longtemps, c’est vrai. Mais je dois reconnaitre que je suis borné aussi. Je soupire, l’envie de reprendre une clope est tentante. Terriblement tentante. Mais je me retiens. Pourquoi ? J’en sais trop rien… Pour lui faire plaisir ? Alors qu’il m’envoie reproche sur reproche ? J’suis vraiment débile de penser que lui et moi… Non, non, l’avenir entre nous est… est impossible. Il a tiré un trait et c’est terminé. Ca me fait tellement mal au cœur. J’avoue que je n’y pensais pas en aménageant ici, le revoir, mais… maintenant que c’est fait, l’espoir s’était réveillé, enfin… Je crois. Désormais, il est écrasé comme le mégot d’une cigarette dans le cendrier de l’oubli. Il faut que je l’oublie. Je ne dois le considérer que comme un voisin. Cela sera dur, voir même impossible.

“C’que je retiens c’est qu’t’as abandonné ta famille et t’as pas l’air d’avoir envie de réparer les choses… Tu vois, ça, c’est quelque chose que je ne ferais pas.”

S’il savait… Je baisse les yeux, incapable de me remémorer le départ de Whitebridge sans l’amertume de la séparation et la peine incroyable qu’elle a produite. Il n’a pas abandonné sa famille, c’est vrai. Mais il m’a abandonné, moi… Mais je ne suis pas de sa famille. Je pensais être… plus ? Peut-être. C’est la fierté qui était en moi. Je soupire. Je n’ai pas d’argument pour contrer tout ces reproches. Au fond, j’ai déçu tout le monde. J’aurai peut-être dû rester là-bas et m’enterrer tout seul… Mon regard s’élève de nouveau, il part vers l’horizon, dans la destination de RedHawk. Non, non, je ne peux pas retourner là-bas, Yelena a raison, je… je deviendrais fou là-bas.

“J’fais plus partie de ta vie, certes, m’enfin j’suis quand même certain qu’il y a des gens qui n’ont pas envie de te voir crever. Moi j’ai pas franchement envie que tu crèves non plus, c’est en partie pour ça que j’allais certainement pas finir ma vie avec toi! J’suis certain que ta famille te pleurerait quand même.”

Mon regard revient sur lui. Je ne peux pas lui expliquer tout ce qu’il s’est passé là-bas. Mon père qui ne me parle plus depuis qu’il a appris ma dépendance, mes conneries. Je suis conscient que c’est ma faute. Mais je ne suis plus son fils depuis et même si j’ai fait des efforts pour me rabibocher, je… je sens que ça ne sera pas assez. La peine est plus forte que la colère. Les mots de Moon sont tellement blessant, mais leur répliquer ne ferait que foutre de l’huile sur le feu et je suis fatigué. Une main passe sur mes bras tatoués, les dessins représentent des petits bouts de ma vie, depuis 5 ans. Qu’est-ce que je peux lui dire ? Est-ce que je dois lui dire quelque chose ? J’en sais rien. Les relations humaines, ce n’est plus mon truc, j’ai perdu l’habitude.

- J’espère que tu rencontreras, un jour, ton amour, avec un A majuscule, ça en vaut la peine, crois-moi.

Je lui offre un sourire avant de tourner les talons afin de retourner à l’intérieur. Ca fait trop mal de rester ici et d’entendre autant de dédain.

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