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here she comes (charlie)

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“ here she comes ”
Le cri des étourneaux. Un étrange relent de nostalgie. L'horreur du déjà-vu est ici étonnement apaisante, la satisfaction toute neuve du passé qui vous saute à la gorge. Tu relèves les yeux vers le ciel, et le temps que tes paupières s'ouvrent, déjà les oiseaux ont disparu. Tu te demandes si tu les as fantasmé. Peut-être que ce n'est qu'un fantôme que tu t'es fabriquée, un souvenir, qui, comme la madeleine, fait rejaillir le vrai dans ce qui n'est pourtant que passé. C'est marrant, cette façon si docile qu'a la mémoire de se contraindre à l'instant présent. Il n'y a presque qu'elle qui arrive à toucher le maintenant du bout des doigts. Tu reconnais le trottoir, la façon qu'ont tes pieds de se poser sur lui, le hasard des chewing-gums à peine séchés sur le goudron, les stores baissés sur les fenêtres pour couvrir les secrets de famille. Tu reconnais tout un monde que tu as arpenté, petite, puis plus grande, et désormais, grande, très grande. Les poteaux qui te semblaient immenses sont délabrés, les boutiques qui régnaient dans les quartiers sont désormais des bâtisses abandonnées, aux carreaux brisés. Le vent fouette le nez, les joues, tout le monde s'entortille sous ses écharpes, bonnets et gants. Chacun engouffré dans sa marre de tissus, doucement noyés sous les cachemires et cotons. Tu entends, derrière toi, la voiture démarrer. Maman s'en va. Elle te fait un signe discret de la main. Tu réponds, timidement. Ce rendez-vous dans un café était... Bizarre. Non. Justement. Bizarrement normal. Deux thés à la camomille, un serveur sympathique qui finit ses heures pour rembourser son prêt étudiant, des vieilles dames qui tricotent leur prochain cadeau de Noël. Tout était à sa place, tout bonnement à sa place.

Ta mère a une ride sur le front. La ride du lion. On dit ça. Tu ne lui trouves aucune ressemblance avec le dit félin, pourtant la ride est bien là, bien centrée sur le haut de son visage légèrement froissé. Mais, elle a ces yeux. Ces mêmes yeux gris en amande, luisant et pourtant, abîmés. Le regard qui transperce, percute, l'uppercut de ce regard. Tu scrutes la voiture qui roule doucement au loin. Ce qui est bizarre, c'est ce petit plaisir qui vient te titiller la poitrine. Tu es contente de l'avoir vue. Ca ne t'avait pas fait cela depuis. Depuis bien longtemps. Peut-être que la mort de la mère de Luke y est pour quelque chose. Tu comprends ce que c'est un enfant sans parent et ça t'effrite la paroi des émotions. Tu erres dans le trottoir. Ton corps sait où il va. Par habitude, comme le chien de Pavlov salive à la sonnette, tes pieds égarés vont tout naturellement vers le Funky Monkey. C'est donc ça retourner sur les lieux de l'enfance. Retomber l'air de rien sur le pub des premières cuites, et croire percevoir le cri des étourneaux.

Lorsque tu atterris au bar, l'ambiance est tout aussi chaleureuse. On entend gueuler quelques chants traditionnels, la porte battante des toilettes s'éclater incessamment contre le mur. Tu retires ton écharpe rouge, la dépose sur le dossier de ton tabouret, et accoudée sur le bar, tu demandes:

Une pinte de blonde, s'il te plaît.

Et, comme dans les films, à la seconde, tu attrapes la chope emplie et tu t'installes dans un coin de la salle. Etre seule, ici, ça, tu n'en pas l'habitude. Tu sens les échos des amitiés, des ivresses et romances. Tu extirpes un carnet corné et gribouilles. Tu aimes faire ça, te laisser porter par ce qui t'entoure. Ecrire quelques paroles, vadrouiller dans ton imaginaire, dessiner quelques bandes dessinées sans importance. Bien prostrée sur ta banquette, tu te fais happer par toutes les conversations et tu fais des détours dans les univers de tout un chacun, annotant parfois quelques phrases que tu perçois dans le vacarme.

- t'as vu le nouveau mec de Mary - jolie salopette - oh, il me dégoûte - non, elle est morte - bon, désolée, je te montre les photos, mais tu vas voir, elle est trop mignonne - oui, donc c'est un gars, mais un gars cheval, et en fait, il veut devenir astronaute - ça te va bien, ce bleu - un virgin mojito - quelle conne - je l'aime bien, moi - elvis presley, tu le trouves bandant, toi - et là, il pète sa combi, alors il tombe dans un trou noir - tu me dépannes une clope - tu crois que je lui plais - non mais quelle conne -


 
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Ma bouille : here she comes (charlie) 5b95eefdf33f52eccf1b7f12557effb0
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Here she comes

@Zoya Nowak

“Ma fille à des soucis au travail, elle a commencé il y a quelques semaines à peine, mais une de ses collègues lui cause des ennuis.” Tu écoutes l’histoire de cette dame qui a entendu parler de toi grâce à ta voisine, pour être honnête cette histoire ne t’intéresse pas tant que ça, elle pourrait se régler sans toi, mais son “je suis prête à vous payer!” ravive ton intérêt. Les histoires sorties tout droit des teen movie, très peu pour toi, sa fille est adulte, elle devrait pouvoir se défendre face aux bully. La femme qui t’emploie te montre une photo dont la qualité est à discuter. Ta cible se serait vanté d’avoir un date au funky monkey ce soir. C’est génial quand t’as pas à enquêter pour trouver les gens que tu recherches. T’accepte de te mêler de cette histoire, on crache pas sur deux-cents dollars, tu rentres chez toi en attendant que la soirée arrive. Tu préviens ta douce que tu as à faire, et qu’elle devra se coucher sans toi ce soir, mais tu la rejoindra dès que tu auras fini. Quand il est l'heure, tu enfiles ta veste et direction le bar.

T’arrives et tu scannes la foule, une blondasse est installée seule au fond du bar. Elle ressemble définitivement à la blondasse pixélisée qu’on t'a montrée un peu plus tôt. Est-ce que son mec lui aurait posé un lapin? Vu le personnage qu’on t’as dépeint, prête à sucer son patron pour quelques dollars en plus, et qui passe son temps à voler la vedette de ses collègues et les jeter sous le bus pour se faire bien voir… Le genre de personnage parfaitement détestable. Tu te commandes un verre de rhum, et une fois que celui-ci est servi et payé, tu rejoins la poufiasse et tu t’installe nonchalamment en face d’elle. Tu la dévisage, quelques menaces devraient être suffisantes, pas de violence ce soir.

“Salut.” t’as un ton froid, comme ton visage. “J’suis une pote d’Allison.”

Est-ce qu’elle connaît au moins le nom de ses collègues ou cette conne ne s’intéresse vraiment qu’à sa personne? T’es bien contente de pas avoir de collègues trop relous, principalement parce que tu sais les remettre à leur place au moindre écart. Tu t’accoudes à la table pour te rapprocher d’elle.

“Écoute, j’vais pas passer par quatre chemins… A partir de demain, quand t’iras au taf, tu vas te comporter de façon exemplaire avec tes collègues, tu leurs voleras pas leurs idées, tu les respecteras, et t’arrêteras d’être la plus grande connasse de l’univers avec eux…”

La base quoi. Le taf c’est déjà une plaie pour beaucoup de gens, c’est encore pire quand on doit se cacher dans les chiottes pour pleurer parce que foutre une grande baffe bien méritée à une collègue résulterait à un licenciement direct.

“Et si j’entend encore une fois qu’Allison à passer une mauvaise journée à cause de toi… C’est moi qui viendra te faire chialer.”

Et vu le personnage, t’es certaine que ce sera pas bien compliqué. Encore une gamine qui a manqué d’une bonne éducation. Tu bois une gorgée de ton rhum. Gérer des gamineries pareil, c’était pas vraiment dans tes plans, mais temps que tu es payée, t’en a pas grand chose à foutre. C’est de l’argent facile, c’est ce qu’il faut se dire.


Bet on me
Trying to win every time еvery game that we play. Wanna win? Then I gotta lose some days. Yes, I will fall, but that's fine I'll get back up, it's okay. Erase all the fear in front of my eyes, only think about the day to come
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“ here she comes ”
- je crois que j'ai grossi - peut-être au ski - tu en penses quoi - oui - magnifique - on ne sait pas - c'est cher, tu sais - non, je ne l'ai pas encore rencontré, mais il a l'air bien con - et dans le trou noir, au lieu de paniquer, il se poserait plein de questions, un peu comme la bande dessinée là, comment elle s'appelle - oh, oui, il l'est - t'as un feu - avec une peluche et un petit garçon - non, je dirais pas bandant mais - j'ai oublié mes -


Un bruit t'étonne. Les pieds de la chaise. Elles crissent sur le sol. Ca couine. La chaise en face de toi couine. Tu remontes le nez, tes yeux suivent le chemin. Une femme. Elle s'installe devant toi avec dédain, oui, quelque chose de très froid, très glacial. Une atmosphère attendue. Est-ce qu'elle va te draguer ? T'as jamais trop su comprendre les signaux du désir féminin, conception dont on parle jamais, trop peu. Alors, peut-être. Peut-être oui, c'est ton heure de gloire. Ca tombe bien. Tu voulais pas rentrer seule. Mais, maintenant que t'y penses, maintenant que tu la regardes vraiment et que tu souris, tu sens bien qu'en face de toi: le mépris. Un mépris pur, total, net et implacable. Tu lâches ton stylo, tu ranges le carnet, tu fous le tout dans ton sac en bazar. Tu risques d'écorner les pages et d'égarer les feuilles volantes, mais dans le regard qui t'affronte, tu sens l'urgence de tout ranger, faire place à la rencontre. Elle est belle, malgré le voile de colère abattu sur son visage, tu décèles les traits doux. Depuis quand es-tu devenue si pitoyable en séduction ? T'agrandis ton rictus, pleines dents pour lui montrer ton amicalité. Les yeux ronds, un peu naïfs, un peu crédules. Ecoute totale. A son salut, tu hoches simplement de la tête, intriguée, pendue à ses lèvres comme le coureur à sa ligne d'arrivée. “J’suis une pote d’Allison.” Erreur 404. Tes sourcils se froncent d'un coup sec, tout ton visage se referme sous la confusion. Allison. Alli. Son. Tu retraces toutes les syllabes dans ta tête à la recherche d'une silhouette familière mais rien ne te traverse.

Oh non. Est-ce que tu deviens une impétueuse conne, qui, au nom d'un succès, zappe les potes importants ? Non, non. Oui, tu croises du monde mais t'as souvent une bonne mémoire. Non, ça, c'est faux. Tant pis. Agis comme si tu voyais qui c'était, ça évitera une situation embarrassante. Alors, tu laisses échapper un maigre:

Ah. ”, comme si cette information t'était utile pour la resituer.

Oui, oui, bien sûr, Allison, tu essaies de mimer la clarté dans ton regard, la vérité c'est que tous tes neurones continuent de s'activer à la recherche d'une tête à mettre sur ce nom. Elle pose son coude sur la table. Ca la rapproche de toi. Putain. T'avais raison. Tu te fais draguer. Allison est qu'un prétexte bidon pour t'approcher. C'est peut-être un code lesbien. 'La pote d'Allison'. Ouais, une référence à une icône queer, quelque chose comme ça. T'aimes bien l'idée, en tout cas.

Puis, elle ouvre la bouche et tu te décomposes.

Tu n'as même pas la force de te figer, la raideur t'attrape petit à petit. La plus grande connasse de l'univers. Chaque consonne est prononcée avec dureté, tout résonne. Ta bouche s'entrouvre sous le choc, presque un appel d'air. Et alors que tu sens le couperet sous la gorge, elle continue, elle file ses mots et ses menaces comme des perles à un collier, les insultes et l'indécence s'entrechoquent. Tu jettes un regard inquiet autour de toi, tu espères que personne ne vous regarde, ne vous écoute. Que ta réputation ne soit pas salie par cette tarée.  Votre conversation semble se fondre dans l'ambiance du bar, cela te rassure. Pas la peine de finir en tendance sur les réseaux sociaux pour une histoire de ce genre.

Inspiration. Réaction. Faut que tu te casses. Non. Faut que tu la rembarres. Faut sauver ton honneur. Non. Fuis. Ca ne te servira à rien de te confronter à la furie. Paie ta soirée de merde. Tu la regardes siroter son rhume. A ton tour, tu poses tes coudes sur la table. Tu t'approches. Nez à nez. Comme deux bêtes qui se toisent sans savoir laquelle bondira en premier.

Ecoute. Je connais pas d'Allison. Je te connais pas. Quoique t'essaies de faire, ça ne marchera pas. ”.  

Tu tiens ton air sûr de toi le plus longtemps possible, et dans la suite logique de ta parade, tu enfiles ton manteau, tu finis ta bière d'un coup sec et après t'être levée, tu conclus:

Alors, maintenant, gagné. Je te laisse la table et tu me fous la paix. ”.

Allez, retiens tes incertitudes, joue la panthère arrogante et indétrônable.
On dit ça des chiens. Qu'ils sentent la peur.
Cette femme là est de ces animaux qui en ont l'instinct.
Hors de question de lui offrir ce plaisir.


 
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